Clermont - Marseille | L'OM et ses individualités relancés pour de bon par Jean-Louis Gasset ?

Ne jamais lire un match à travers son score est l'un des b.a.-ba du football. Avec Jean-Louis Gasset, l'OM en a passé trois au Shakhtar (3-1), quatre à Montpellier (4-1) et cinq à Clermont (5-1) et ces trois résultats traduisent plutôt bien les progrès réalisés, dans le jeu, par les Marseillais. Pour l'instant, le plan du nouveau coach phocéen se déroule exactement comme il l'a imaginé.

Vendredi, en conférence de presse, le Montpelliérain avait manifesté son envie "d'affirmer son jeu", certain qu'il avait à sa disposition "des bons joueurs de ballon". Autre volonté : réussir à mobiliser l'ensemble de ses joueurs en restant compétitif. Mission accomplie.

À Gabriel-Montpied, plusieurs joueurs que l'on pensait perdus ou plombés, pour différentes raisons, ont encore marqué des points. Ismaïla Sarr, qui n'aurait pas été retenu cet hiver si Villarreal avait formulé une offre satisfaisante, a démontré qu'il pouvait vite devenir essentiel dans l'esprit de Gasset. Décisif face à Donetsk puis Montpellier, l'international sénégalais a délivré deux nouvelles passes décisives.

Et si ses choix n'ont pas toujours été justes, ses appels tranchants et sa vitesse ont collé avec ce que réclame le technicien de 70 ans sur le plan offensif : activité et verticalité. Ses deux passes ont permis à Jonathan Clauss, jeté en pâture par Medhi Benatia il y a à peine trois semaines, d'être décisif pour la première fois de l'année en Ligue 1.

Faris Moumbagna, moins sollicité par Gasset que par Gennaro Gattuso, qui avait réclamé que son arrivée soit avancée de six mois - la direction phocéenne avait plutôt prévu de le recruter cet été - pour avoir un plus de poids en attaque, a lui aussi détaillé toutes ses qualités en l'espace d'un quart d'heure, avec une passe et une (jolie) réalisation. Même Luis Henrique a trouvé la faille pour la première fois de sa carrière avec le maillot de l'OM, plus de trois ans et demi après être devenu la première recrue de Pablo Longoria.

"Par le talent des attaquants et le bon esprit qui règne dans ce groupe, les gens qui sont sur le banc savent que de spectateurs, ils vont être acteurs, a détaillé le coach après la rencontre. Il faut qu'ils montent encore plus le niveau de l'équipe. Avant ce match, il y avait cinq rencontres depuis le 17 mars, un match tous les trois jours et on a besoin de tout le monde, c'est ce que je leur ai dit et je leur prouve en changeant et eux doivent prouver qu'ils amènent un plus."

Preuve que Jean-Louis Gasset a décidément de drôles de pouvoirs, dont on ne connaît pas encore véritablement les limites, ni même les contours. Depuis l'arrivée du Montpelliérain, l'OM n'a affronté que des adversaires largement à sa portée. Donetsk, qui n'avait plus joué depuis plusieurs semaines. Montpellier, qui n'a gagné qu'un match de Ligue 1 depuis le début de l'année. Et Clermont, lanterne rouge du championnat.

La pente va sérieusement s'élever, dès jeudi avec la réception de Villarreal et la mission du coach de 70 ans va se complexifier : son OM devra progresser et le faire assez vite pour éviter que ce drôle de rebond ne devienne finalement qu'une parenthèse au moment d'affronter successivement Rennes, le PSG, Lille et Nice.

"Marseille et l'OM, ce n'est pas l'endroit où on vous laisse du répit et j'en suis conscient, a admis le technicien. Si la confiance monte chez les joueurs, on va tenter de gravir les échelons avec les échéances qui arrivent, avec la coupe d'Europe et un match de championnat à domicile. Gagner est une bonne dose de confiance avant la coupe d'Europe. Tout le monde est content et le vestiaire était joyeux. Il faut continuer cette progression car tout n'est pas parfait". Pour l'instant, c'est une belle relance. Sera-t-elle transformée en série ?