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Marseille - Nantes | Du déni à l'évidence : Pierre-Emerick Aubameyang, un grand attaquant

Julien Pereira

Mis à jour 10/03/2024 à 20:35 GMT+1

Longtemps boudé et même chahuté par le Vélodrome, Pierre-Emerick Aubameyang a retrouvé le sourire, les applaudissements et les buts ces dernières semaines avec l'OM. Les supporters devaient d'abord digérer le départ d'Alexis Sanchez. Le Gabonais, lui, devait retrouver ses situations préférentielles et Jean-Louis Gasset l'y a aidé. Mais l'évidence est là : PEA est à la hauteur.

"Aubameyang, c'est une bénédiction pour un club comme l'OM" : PEA, tout est pardonné

À Marseille, le sujet n'en est plus vraiment un. Le temps a fait son œuvre, les supporters sont passés à autre chose et, il faut bien l'admettre, le club phocéen est devenu capable, avec Pablo Longoria, de toucher des buteurs de dimension internationale. La recherche du "grand attaquant" n'est plus une obsession. Avec Pierre-Emerick Aubameyang, elle n'a pourtant jamais été aussi proche d'aboutir.
Jeudi, après un nouveau doublé européen, le buteur gabonais est sorti sous l'ovation du Vélodrome. Il y en avait eu d'autres un peu plus timides, auparavant, mais il y avait aussi eu des sifflets, parfois, notamment lors de la réception de Lille en novembre dernier. "PEA" n'était pourtant pas le seul responsable de la médiocrité de l'époque. Mais il était le coupable idéal.
Son véritable tort aura été de succéder à Alexis Sanchez, que les supporters aimaient bien plus pour son caractère que pour ses buts, puisque le Chilien avait bouclé, statistiquement, une saison moins aboutie que celle que réalise actuellement l'ancien Gunner (20 buts toutes compétitions confondues). Aubameyang était un choix d'un homme devenu de plus en plus clivant en cité phocéenne - Pablo Longoria - et d'un autre devenu paria - Marcelino.
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Lui n'est ni un caractériel ni un impulsif, comme le Vélodrome les aime tant, mais il est "loin d'être un désinvolte" comme l'avait justement souligné Gennaro Gattuso à l'époque où son cas était un sujet récurrent. Il n'a jamais cessé de travailler pour l'équipe et les données illustrant son repli démontrent qu'il s'implique à peine moins que les attaquants les plus besogneux (Dallinga, Del Castillo), mais beaucoup plus que la moyenne (13 tacles tentés dont neuf dans la zone médiane, notamment).
Pierre-Emerick, c'est la jeunesse éternelle
Le reste et le plus important, les buts, étaient bien plus un problème collectif qu'individuel. "C'est un grand joueur, une très bonne personne et un buteur, a commenté à son sujet Jean-Louis Gasset. Comme tous les grands attaquants, il aime certaines situations de jeu. Il aime être à certains endroits et c'est là qu'on le met. Après, l'adresse, le sens du but, la générosité... tout ça, il l'a. Il me semble qu'il fallait le caler là où il aime être et d'où il aime partir pour être à l'arrivée sur les centres."
Libéré comme toute l'équipe depuis l'arrivée du sorcier montpelliérain, "Aubam" a planté six fois lors de ses quatre derniers matches, parfois avec style, comme sur son superbe centre-tir - volontaire, selon lui - inscrit face à Villarreal jeudi soir. "Pierre-Emerick, c'est la jeunesse éternelle, nous confie Jessy Moulin, son ancien coéquipier à Saint-Etienne. Il est passionné par le football mais aussi par son poste."
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Le niveau qu'il a atteint ces dernières semaines est le fruit de son travail individuel, conjugué à celui du nouveau staff, de Ghislain Printant à Pancho Abardonado. "En une séance de travail, il a vu que je le connaissais par cœur, a révélé Gasset. J'ai appelé des gens avec qui il a travaillé pour qu'ils me parlent de ses préférences. [...] Je sais où il est bien, je sais où il a joué, je sais où il n'aime pas jouer. Parce que mes amis m'en ont parlé."

Aligné en 4-3-3 dans un rôle un peu plus excentré, à gauche, Aubameyang s'épanouit de nouveau pleinement. "Après, la mentalité et le talent, c'est unanime", a conclu son entraîneur. "On a échangé des messages il n'y a pas si longtemps, nous confie Moulin. On s'est remémoré l'époque où l'on passait des heures ensemble chaque semaine, lui à frapper et moi dans les buts. On adorait ça. Je suis convaincu qu'il a continué à travailler dur tout au long de sa carrière. S'il est toujours bien placé sur le terrain, ce n'est pas dû au hasard." Et si l'OM va beaucoup mieux, c'est aussi grâce à lui.
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