Villarreal - Liverpool : Michael Edwards, l'architecte secret du Liverpool de Klopp
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ParCyril Morin
Mis à jour 27/04/2022 à 18:57 GMT+2
LIGUE DES CHAMPIONS – Directeur sportif de Liverpool depuis 2016, au club depuis 2011, Michael Edwards reste un inconnu du grand public. C'est pourtant grâce à ses intuitions et sa façon de fonctionner que le club de la Mersey s'est construit l'effectif le plus complet d'Europe. Très discret, il est pourtant cité partout : en fin de contrat à Liverpool, il cherche un nouveau challenge.
Comment Liverpool est devenu un monstre sans faille apparente
Video credit: Eurosport
S'ils le pouvaient, les fans de Liverpool lui dresseraient une statue. Le souci : ils ne savent pas vraiment à quoi il ressemble. Mais ils sont conscients de ce qu'ils lui doivent. Le mythe de Michael Edwards s'est ainsi construit autour d'Anfield : discrétion, modernité, travail et succès. Si Jürgen Klopp est l'irréfutable meneur du projet excitant des Reds, Edwards en est l'architecte indéniable. "Son apport à nos succès est visible de tous", a même admis le premier en novembre dernier.
Pour évoquer ce "gourou" des transferts, il y a d'abord les chiffres et les noms. Les chiffres, d'abord : 50 transferts tout pile depuis 2016, plus de 600 millions dépensés mais aussi 440 millions encaissés qu'il faut absolument souligner. Les noms, ensuite : Mohamed Salah, Sadio Mané, Robert Firmino, Virgil van Dijk, Andrew Robertson, Fabinho, Alisson, Thiago Alcantara pour les arrivées. Avec une vente record au prix fort – vraiment très fort – de Philippe Coutinho (160 millions) pour financer en grande partie ces travaux XXL.
Laptop guy et CD-ROM
S'il fallait un symbole de cette impressionnante mue, ce serait celui-ci : le premier onze aligné par Jürgen Klopp à son arrivée à l'hiver 2015. Que de chemin parcouru depuis…
L'histoire d'Edwards, c'est celle d'un homme qui fuit la lumière mais qui construit sa carrière. Ancien arrière-droit au talent limité, il se reconvertit finalement dans l'analyse de données, notamment avec l'entreprise Prozone où il côtoie déjà le football de haut niveau. Portsmouth lui donne sa chance en 2003, à l'époque où Harry Redknapp officie comme manager. Le mariage n'est pas évident. A 64 ans, ce dernier vient se plaindre auprès d'Edwards car le DVD où il a gravé des vidéos de joueurs à observer ne fonctionne pas… dans le lecteur CD de sa voiture.
"Franchement, ce n'est clairement pas le stéréotype d'un directeur sportif, explique Redknapp à The Athletic en 2020. En fait, c'est même tout l'inverse. Vous ne le verrez presque jamais en costume, il n'est pas forcément hyper avenant, avec une personnalité qui prend de la place. Quand vous le regardez, avec sa houppette, il paraît inoffensif, très tranquille. Vous vous dites que ce gars est plutôt du genre à être derrière les buts".
C'est cette dégaine qui l'a parfois desservie à ses débuts. A l'heure où la data est encore le lot des "laptop guys", il n'arrive qu'en fin de chaîne décisionnaire. Il suit pourtant Redknapp pour rejoindre Tottenham. Il y rencontre Damien Comolli, lui aussi friand des nouvelles techniques de recrutement. "C'est quelqu'un qui… disons que vous êtes frappé par son intelligence, expliquait l'actuel président du TFC à The Independent en 2019. J'ai adoré le fait qu'il remette en cause les habitudes en place depuis des années". Le recrutement se modernise et Comolli, séduit par le bonhomme, le ramène à Liverpool en 2011 comme analyste.
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Michael Edwards, le directeur sportif de Liverpool à l'origine de nombreuses recrues décisives pour les Reds (visuel : Quentin Guichard)
Crédit: Eurosport
Data et Salah, les deux virages
Mais avec Brendan Rodgers, l'entente est froide. "Pour moi, le manager doit être le directeur sportif", assène le coach des Reds à l'époque. Lazar Markovic, Adam Lallana, Christian Benteke rejoignent Liverpool pour des prix ahurissants et des résultats tout aussi décevants. L'addition est payée par Rodgers, limogé. C'est un Jürgen Klopp au regard frais qui débarque à Anfield.
Sa volonté de recréer un organigramme avec un directeur sportif pour l'épauler, comme Michael Zorc à l'époque de Dortmund, permet à Edwards de prendre du galon. En 2016, il devient directeur sportif, après avoir occupé le poste de directeur de la méthodologie. Mais le vrai virage se joue à l'été 2017.
Pour dynamiser son attaque, le coach allemand rêve de Julian Brandt, alors en plein essor du côté du Bayer Leverkusen. Edwards le convainc de miser sur Mo Salah. La suite de l'histoire, vous la connaissez. Alors qu'il était inconnu de certains agents sous la période Rodgers, il devient un élément central du dispositif de Klopp, quitte à aller à l'encontre des avis de son manager.
A l'été 2021, il refuse d'offrir le contrat réclamé par Georginio Wijnaldum. Tout l'inverse de Klopp. La suite de l'histoire, là encore… "Nous n'avons pas toujours la même opinion au départ mais on finit par être sur la même longueur d'ondes après de nombreux échanges", expliquait encore l'Allemand. Son duo avec Ian Graham, directeur du département de recherches et data à Liverpool, aura fait des merveilles. Mais c'est presque déjà au passé que cette histoire se raconte.
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Michael Edwards et Jurgen Klopp
Crédit: Getty Images
Le PSG comme prochain club ?
En novembre, Liverpool a confirmé les rumeurs qui avaient obligé Jürgen Klopp à réagir en conférence de presse. "C'est la première fois qu’on me demande de réagir sur le contrat d'un directeur sportif", s'était-il marré en octobre. Mais, conformément à ce qu'il avait promis, Edwards ne s'attardera pas dans un club qu'il connaît depuis plus de dix ans. C'est via un communiqué d'une longueur colossale que Liverpool l'a remercié en novembre dernier, au moment de l'annonce de son départ en fin de saison. Son remplaçant est déjà en place, en la personne de Julian Ward, qui était son adjoint et n'a cessé de prendre de l'épaisseur ces derniers mois, notamment avec l'arrivée du virevoltant Luis Diaz.
Et l'avenir d'Edwards ? L'homme qui a appelé son chien "Bobby", en l'honneur de sa trouvaille préférée, à savoir Roberto Firmino, a le marché à ses pieds. En cas de départ de Leonardo, The Telegraph affirme que le PSG a fait de lui l'homme idoine. Le RB Leipzig espère en faire son futur homme fort tandis que Newcastle aimerait lui donner des moyens colossaux avec Eddie Howe pour construire une nouvelle armada à même de dominer le Royaume. Mais Edwards restera-t-il dans le foot ? Le mystère reste entier. A l'image d'un personnage qui n'a sans doute pas encore livré tous ses secrets.
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Places à 25 euros et participation au déplacement : Villarreal, OVNI européen
Video credit: Eurosport
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