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Avant Marseille - Tottenham - Pourquoi l'OM n'aime pas le changement sous Igor Tudor

Julien Pereira

Mis à jour 01/11/2022 à 12:37 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Il a été pointé du doigt. Samedi, à Strasbourg, Igor Tudor a effectué des changements dès la mi-temps. Ces choix ont été critiqués après le nul surprise concédé au coup de sifflet final (2-2). À Marseille, les remplaçants n'apportent rien et c'est à la fois une cause et une conséquence de la méthode de l'entraîneur croate.

Igor Tudor discute avec ses joueurs lors du match opposant le PSG à Marseille, le 16 octobre 2022 en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Dans la saison de l'OM, la réception de Reims et le déplacement à Auxerre sont des exceptions. Ils renvoient à une époque où le club phocéen gagnait ses matches sans trop de difficultés et, surtout, où l'apport de ses remplaçants se matérialisait. Hormis ces deux rencontres, jamais un joueur lancé en cours de match par Igor Tudor n'a été décisif, à travers une dernière passe ou un but.
Les 86 changements effectués par le technicien croate depuis le début de la saison n'ont apporté que trois buts (le doublé de Suarez face à Reims et la réalisation de Sanchez à Auxerre). Le chiffre, plutôt éloquent, n'aurait interpellé personne si l'OM n'avait pas entamé une crise de résultats face à Ajaccio, au début du mois. Mais l'incapacité de l'ancien défenseur de la Juventus à faire bouger les lignes grâce à son banc, face à Lens et à Francfort, a démontré qu'il illustrait aussi les limites de la méthode du Croate concernant le jeu et le management.

Les changements ont des effets négatifs

Samedi, à Strasbourg, le trait a été grossi par l'étrange seconde période olympienne, et plus encore la dernière demi-heure, après que Tudor a effectué son troisième remplacement de la rencontre - il en avait déjà fait deux à la pause pour préserver certaines de ses forces vives. "Je suis d'accord [avec le constat] d'une manière générale, a admis l'entraîneur marseillais. Sur le dernier match, Gerson et Touré ne m'ont pas déplu. Maintenant, on joue à 16 joueurs avec les 5 changements. Mes hommes doivent vraiment le comprendre."
Lors des dernières sorties de l'OM, les retouches effectuées par Tudor ont même semblé contre-productives, en affectant la maîtrise globale de l'équipe. Les chiffres ne disent pas le contraire :
  • Face à Strasbourg, l'OM a vu sa possession chuter de 54 à 39% après le 3e remplacement (65e minute) ;
  • À Francfort, ce taux a chuté de 60 à 50% après les 2 remplacements (60e) ;
  • Face à Lens, le club phocéen est passé de 58 à 46% de possession après les 3 remplacements (76e).
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Tudor, coaching illisible : "C'est comme s'il n'avait pas de plan B"

En conférence de presse avant le "match le plus important de l'année" face à Tottenham, ce mardi, Tudor a admis ne pas disposer de suffisamment de temps pour analyser en profondeur les causes des mauvais résultats de son équipe, dont la supériorité globale sur ses adversaires est pourtant toujours criante. Mais il n'a cessé de mettre en avant ce qui constitue le grand point fort de l'OM cette saison. "Sur les derniers matches, on a couru 120 kilomètres alors que c'était 112 sur les premiers et ça démontre qu'on est plus fort", a-t-il encore souligné avant le déplacement à Strasbourg la semaine dernière.

Une question d'intensité... et d'implication

L'intensité injectée par le club phocéen dans ses matches a impressionné tous ceux qui ont eu à la subir, Franck Haise ayant même avoué "ne jamais avoir vécu ça depuis le début de saison". Laurent Blanc, qui s'apprête à affronter Marseille ce week-end, s'attend lui aussi à vivre un match difficile avec une équipe lyonnaise déficitaire sur ce plan. Pourtant, ce qui fait la force de l'équipe phocéenne peut aussi devenir une faiblesse lorsqu'elle doit trouver d'autres solutions pour forcer la décision.
Les changements effectués lors des dernières rencontres ont plutôt eu un effet négatif immédiat en cassant le rythme, alors que l'OM mise beaucoup sur l'asphyxie de ses adversaires pour ouvrir des brèches. Les phases de pression marseillaises sont logiquement moins denses lors des derniers quarts d'heure de chaque période et il est aussi bien difficile pour les entrants de se mettre à la hauteur de l'intensité imposée par leurs coéquipiers.
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Gerson, à qui la faute ? "On arrive aux limites du système Longoria"

D'autant qu'il s'agit bien souvent d'hommes qu'Igor Tudor n'a pas été capable de mobiliser au sein du projet : à l'OM, les 12e, 13e ou 14e joueurs de l'effectif se nomment Dimitri Payet, Cengiz Ünder ou Gerson, autant d'éléments que la direction envisagerait de vendre dès la prochaine fenêtre de mercato. Le Turc n'a toujours pas convaincu le technicien dans son système et le Brésilien a d'ores et déjà fait savoir, par la voix de son père et représentant, qu'il souhaitait aller voir ailleurs.
Les options de l'entraîneur croate sont donc réduites et les joueurs capables d'apporter une plus-value en cours de match quasi inexistants. Le tout alors que plusieurs éléments majeurs du onze, comme Jonathan Clauss, ont d'ores et déjà révélés être "usés physiquement". Une victoire face à Tottenham et l'impact psychologique permettrait de soigner la jauge d'énergie. Mais dans le cas contraire...
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