Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

PSG - Bayern Munich (0-1) : Gianluigi Donnarumma, le culte du mauvais choix

Vincent Bregevin

Mis à jour 16/02/2023 à 09:42 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS – L'histoire se répète pour Gianluigi Donnarumma. Comme face au Real Madrid l'an dernier, le gardien du PSG s'est rendu coupable d'une erreur fatale lors de la défaite contre le Bayern Munich (0-1) mardi, en 8e de finale aller. Elle ferait presque oublier que, si Paris est encore en vie, c'est aussi grâce à lui. Le symbole d'une histoire parisienne contrariée jusqu'ici.

"La Kylian-dépendance s'installe toujours plus au PSG"

Il peut s'en vouloir. Encore une fois. Comme s'il cultivait l'art de commettre l'erreur fatale, celle qui efface d'un coup tout ce qu'il a pu faire de bien. Gianluigi Donnarumma doit encore ressasser le but encaissé mardi soir face au Bayern Munich. La frappe de Kingsley Coman était à sa portée. Le gardien du PSG aurait pu rester sur ses appuis et la sortir du pied. Il a choisi d'aller au sol pour tenter de la capter. Un petit temps de retard, une faute de main coupable, un ballon qui lui passe sous le corps et finit au fond des filets. Une action pour plomber Paris et faire ressurgir tous les démons.
Avec lui, c'est malheureusement trop facile de remuer le couteau dans la plaie. La moindre erreur de sa part renverra toujours à cette soirée funeste de Madrid. Celle de son premier mauvais choix sous le maillot parisien, ce ballon qu'il a finalement perdu devant Karim Benzema au lieu de le dégager. Il y avait peut-être une faute de l'attaquant français. Il y avait matière à croire que le PSG pourrait s'en remettre tant sa maîtrise collective face au Real était évidente depuis un match et une heure. Mais Paris a craqué. Et au moment de trouver un bouc-émissaire, le coupable idéal était tout désigné.

Les critiques pleuvent sur lui

Quasiment un an plus tard, l'histoire n'est pas bien différente. Le PSG a été en échec à tous les niveaux face au Bayern. Le principe de pointer une individualité du doigt manque de crédit. Donnarumma n'en est pas moins ciblé par l'ensemble des médias, français et européens, à l'heure de solder les comptes d'une nouvelle désillusion européenne. "Donnarumma se rate", pour La Gazzetta dello Sport. "Donnarumma condamne encore le PSG", pour As. "Donnarumma a été mou et faible", pour Marca. Les critiques pleuvent de partout sur le gardien italien quand elles devraient surtout inonder son club. Du déjà-vu.
picture

Neymar et Messi ont déçu ? "Oui, mais c'était prévisible…"

Paris n'est pourtant pas mort. Et ça, il le doit paradoxalement à celui qui l'a plombé. Sans Donnarumma, la défaite parisienne aurait pu être bien plus large. L'ancien Milanais a sorti le grand jeu devant Eric Maxim Choupo-Moting, deux fois, puis Benjamin Pavard, pour que le PSG ne sombre pas plus profondément sous les vagues bavaroises peu après l'heure de jeu. C'est tout à son honneur. Mais le rôle de gardien est ingrat par définition. Sa capacité à bien réagir ne fait pas le poids à côté de son erreur. Même si elle a nettement contribué à maintenir le PSG en vie avant le retour à Munich dans trois semaines.

Une histoire mal née

C'est une frustration de plus pour Gianluigi Donnarumma. Il les collectionne au PSG depuis son arrivée. Ses derniers matches n'ont fait que confirmer la tendance. La victoire face à Toulouse (2-1) a été ternie par son erreur de placement sur le coup franc de Branco van den Boomen. Ses multiples parades n'ont pas évité l'élimination à Marseille (2-1) en Coupe de France, ni la débâcle à Monaco (3-1) en championnat. Face au Bayern, il a encore réalisé six arrêts. Mais c'est le but encaissé que tout le monde retient.
picture

Ben Yedder (Monaco), buteur et bourreau du PSG face à Donnarumma

Crédit: Getty Images

Il y a certainement une part d'injustice. Et de fatalité. L'aventure parisienne de Donnarumma n'était pas bien née. Le culte du mauvais choix part de là. C'est d'abord celui du PSG qui tenait déjà un dernier rempart de niveau mondial avec Keylor Navas. En voulant préparer l'avenir, Paris s'est gâché le présent. La concurrence avec le triple champion d'Europe a été néfaste pour les deux gardiens. Le Costaricien méritait autre chose, et l'Italien ne méritait pas ça. Il pouvait difficilement être mis dans de pires conditions pour sa première année dans la capitale.

Munich pour briser le culte

Elle a laissé des traces indélébiles. Navas, prêté à Nottingham Forest dans les derniers instants du mercato d'hiver, a fini par s'en aller. Mais c'est comme si son ombre était toujours là. Que le départ de l'ancien Madrilène ait pu libérer Donnarumma n'est qu'une illusion. Le doute a eu trop de temps pour s'installer. Peut-être dans l'esprit du Transalpin, même s'il s'en défend. Mais surtout autour de lui. Il revient inlassablement comme un boomerang au moindre faux pas. Quoi de plus symbolique que cette semaine pour l'illustrer. Le gardien parisien a reçu des louanges pour ses performances contre l'OM et Monaco. Elles ont déjà été balayées.
L'histoire prend un malin plaisir à bégayer. Mais elle n'est pas terminée. Le PSG a déjà placé tous ses espoirs en Kylian Mbappé pour revenir de Munich avec un billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions dans trois semaines. Paris aura besoin d'un autre homme providentiel. De l'autre côté du terrain, Donnarumma va certainement se faire canarder de tous les côtés. Au fond, cela symboliserait assez bien ce qu'il vit depuis ses débuts au PSG. Au sens propre comme au figuré. Un club où le culte du mauvais choix lui colle à la peau. Ce sera le meilleur moment pour le briser.
picture

Gianluigi Donnarumma, le gardien de but du PSG.

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité