Ligue des champions, PSG - AC Milan Gianluigi Donnarumma - Mike Maignan, prophètes en exil

ParTanguy Mantovani

Mis à jour 25/10/2023 à 11:07 GMT+2

L'un a été formé à Milan et joue au PSG, l'autre l’a été au PSG et joue à Milan : à l'occasion du choc de Ligue des champions opposant le Paris Saint-Germain à l’AC Milan, mercredi soir (21h00), Gianluigi Donnarumma et Mike Maignan occuperont chacun les cages du club formateur de l'autre. Une opposition qui ne s'arrête pas à une histoire d'écusson et de couleur de maillot.

Parmi les curiosités du perpétuel recommencement de l'Histoire, la constance de l'adage "Nul n'est prophète en son pays" est parmi les plus étonnantes. Comme bien d’autres avant eux, Gianluigi Donnarumma et Mike Maignan peuvent en témoigner volontiers.

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Ce mercredi soir, les deux gardiens partageront pour la première fois le rectangle vert à l'occasion de la troisième journée de poule de Ligue des Champions opposant le PSG à l'AC Milan. Pourtant, les deux hommes, sans cesse comparés, avaient croisés leurs destins à l'été 2021. Le premier, formé à l'AC Milan, avait rejoint la capitale française. Tandis que le second, formé au PSG, avait rallié Milan.

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Maignan et Paris, une histoire contrariée

Pour exprimer la nécessité contrainte qu'impose parfois les destins des Hommes, les Grecs avaient un mot cher à Victor Hugo : ananké. Une sorte de force implacable à laquelle les deux gardiens ont dû se plier dans la quête perpétuelle de l'ataraxie du footballeur.

Joueur du PSG de 2009 à 2021, Mike Maignan a dû, comme l'auteur des Misérables, s'exiler pour signer ses chefs d'œuvre. D'abord, sous la forme d'un exil intérieur à Lille où il apparait pour la première fois sous les radars du monde professionnel. Dans le Nord, ses performances titanesque et pleine de cynisme face à son club formateur ont permis au LOSC d'être sacré champion de France 2021 juste devant… le PSG.

Mike Maignan sous le maillot du PSG

Crédit: Eurosport

Jamais utilisé par son club formateur, Mike Maignan n'est pas trop bon pour la rancune. En mars dernier, après une énième élimination du club parisien en Ligue des champions, le portier avait été cinglant : "L'élimination du PSG face au Bayern ? Ça ne me fait rien du tout, moi je suis au Milan, avait-t-il tranché. Ça fait neuf ans que je suis parti". Stoïque, celui qui est devenu l'un des meilleurs gardiens du monde en Lombardie a gravé dans le marbre son ananké. Des étoiles contraires à celle de son futur adversaire, adoubé dès 16 ans par son club formateur

Je t'aime, moi non plus

"Je dois beaucoup au club pour tout ce qu’ils m’ont donné et je les garde dans mon cœur" en conférence de presse d'avant match, Gianluigi Donnarumma est devenu panégyriste. Des bons sentiments pas tout à fait alignés sur le ressentiment milanais envers "Dollaruma". L'ancien enfant prodigue, fils de la prophétie des Rossoneri depuis l'adolescence, était parti conspué de San Siro. La faute à un appétit financier pantagruélique sur lequel son club refusait de s'aligner, alors que Milan avait déjà fait de lui le gardien le mieux payé de Serie A à seulement 18 ans.

Gianluigi Donnarumma in azione nel giorno del suo debutto in Serie A - Milan-Sassuolo stagione 2015-16

Crédit: Getty Images

Sur Mike Maignan, le gardien de la Squadra Azzurra s'est montré tout aussi dithyrambique : "C’est un gardien de but fantastique. Il est le titulaire chez les Bleus et je suis très content pour lui. Il y a un grand respect entre nous". Au carrefour des destins, celui des formes est voisin. Le Français, exceptionnel depuis son arrivée à l'AC Milan, fait enfin partie, à 27 ans, du débat autour du titre honorifique de meilleur gardien du monde.

L'Italien, de quatre ans son cadet, lui peine de plus en plus à cacher sa forêt de lacunes derrière le seul arbre de son talent sur sa ligne. Acerbement critiqué en club et en sélection, ses performances récentes ont même relancés la rumeur d'un intérêt du PSG pour… Mike Maignan. Et quant à ses retrouvailles avec San Siro mercredi soir, son agent Enzo Raïola a jugé opportun de lui savonner la planche dans Tuttosport : "Il est parti gratuitement ? C'est de la faute de Milan !" clame le fils de Mino Raïola.

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