Paris Saint-Germain - FC Barcelone | Luis Enrique pris à son propre jeu

L'ADN du Barça, c'était lui. Et certainement pas Xavi. Mardi, à la veille du quart de finale aller de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone, Luis Enrique avait certifié, face à un parterre de journalistes qui ne savait pas vraiment s'il fallait s'en amuser ou s'interroger, qu'il était un bien plus fidèle représentant de l'identité du club catalan que son ancien coéquipier devenu coach de l'entité blaugrana. "Regardez les données, la possession du ballon, les occasions de but, le pressing haut", avait-il énuméré pour illustrer son propos.

Le technicien parisien est si sûr de lui qu'il en est parfois déroutant, mais cette déclaration était autant une affaire d'ego qu'une conviction profonde. Celle-ci n'a certainement pas été remise en cause après un match que Paris a globalement dominé (59% de possession, 517 passes réussies contre 347, etc) même s'il serait bien réducteur de se contenter de lignes statistiques pour soutenir la comparaison entre ce PSG-là et le glorieux Barça.

Mercredi, le club de la capitale a perdu face à une équipe catalane qui n'avait pas grand-chose à voir avec celle dont Xavi fut le chef d'orchestre il y a une quinzaine d'années. C'est parce que le Paris Saint-Germain s'est incliné face à un adversaire finalement assez quelconque à ce stade de la compétition que la crédibilité de son entraîneur a été affectée.

Le PSG a ressemblé à beaucoup de choses sauf à une machine parfaitement réglée. Son pressing haut a été fissuré par du jeu élémentaire. "Ils ont cherché Lewandowski pour casser les lignes et c'est comme ça qu'ils nous ont mis en difficulté, a analysé le capitaine Marquinhos, après coup, sur Canal+. Sur une passe facile, ils arrivaient à casser toute la ligne de pression." "On sait que c'est ce que l'on doit travailler, il nous faut des joueurs capables de défendre sur Lewandowski et Raphinha", a abondé Luis Enrique.

Tout au long de sa conférence de presse d'après-match, l'Espagnol n'a cessé d'évoquer "les petits détails" qui ont fait la différence. Difficile de ne pas voir un lien direct entre ces petites défaillances et les changements constants opérés par l'entraîneur ces dernières semaines : son onze n'était ni celui de la double confrontation remportée face à la Real Sociedad, au tour précédent, ni ceux des deux prestations réussies face à Montpellier (6-2) et l'OM (2-0).

Les non-titularisations de Danilo Pereira, Warren Zaïre-Emery, Bradley Barcola ou Randal Kolo Muani ont débouché sur trois paris perdus puisque Lucas Beraldo, Marco Asensio voire Kang-in Lee ont été, avec Gianluigi Donnarumma, les maillons faibles de la soirée. "La seule personne de cette salle qui voit tous les entraînements et tous les matches, c'est moi, s'est défendu Luis Enrique après le match. C'est pour cela que je fais des choix. Le résultat, évidemment, discrédite mes décisions mais j'accepte tout ce qu'implique une défaite."

Comme la sélection espagnole qu'il a dirigée, entre 2018 et 2022, son équipe a parfois été caricaturale de possession stérile - en particulier côté droit, avec Lee et Dembélé - et incapable d'apporter du danger dans des zones clés, au cœur de la surface ou à ses abords, plein axe. Finalement, il y avait peut-être un peu plus de Luis Enrique que "d'ADN Barça" dans la prestation parisienne au Parc des Princes. Qu'en sera-t-il à Montjuic ?