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Avant France - Afrique du Sud : Jonathan Clauss, une semaine de découverte, une soirée pour (déjà) tout changer

Julien Pereira

Mis à jour 29/03/2022 à 10:06 GMT+2

MATCHES AMICAUX - Il est toujours sur son petit nuage. Une semaine après avoir découvert l'équipe de France, Jonathan Clauss ne semble pas encore tout à fait à l'aise avec son statut d'international. Dans un contexte auquel il n'était pas préparé, le Lensois tente de s'adapter, vite et bien. Face à l'Afrique du Sud, mardi, son aventure pourrait de nouveau prendre une autre tournure.

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Tous deux étaient là pour la même raison. Mais le contraste fut saisissant. A deux jours du second amical de l'équipe de France face à l'Afrique du Sud, Jonathan Clauss et Christopher Nkunku se sont présentés ensemble face à la presse dimanche, notamment pour livrer leurs sentiments après avoir honoré, l'un et l'autre, une première sélection en Bleu face à la Côte d'Ivoire (2-1).
Pour le Lensois, le moment a pourtant semblé un peu plus pénible. Son parcours est atypique et sa trajectoire beaucoup moins linéaire que celle du chouchou de Leipzig, jeune, formé au Paris Saint-Germain et passé par les Espoirs. Habitué, dans le Nord, à des conférences de presse plus familiales, Clauss a cette fois fait face à un exercice très différent. Parce que rien n'est comparable à tout ce qui touche à l'équipe de France, y compris le jeu des questions et des réponses.
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Pas surprenant, donc, que les siennes furent parfois hésitantes. Le piston a découvert ce nouveau monde il y a tout juste une semaine et le temps de la digestion n'est pas encore terminé. Alors qu'il évoluait encore dans la sphère amateur il y a cinq ans, le joueur formé à Strasbourg a échappé au moule dans lequel sont fondus tous les talents, de plus en plus précoces, qui garnissent l'équipe de France.

Stressé, même pendant le bizutage

A 29 ans, lui apprend. "Avec une semaine de préparation et d'intégration, je suis beaucoup plus libéré aujourd'hui, a-t-il admis. Je suis moins nerveux et moins stressé même si je suis toujours dans l'apprentissage, sur le terrain mais aussi en dehors avec la vie de groupe."
Ce n'est donc pas un hasard, non plus, s'il a plusieurs fois évoqué le bouleversement psychologique engendré par cette ascension peu commune et la découverte de l'élite. Habituellement, le sujet est plutôt tabou. Pour d'autres joueurs destinés, très jeunes, à porter le maillot bleu, il est même parfois complètement mis de côté. Ce fut par exemple le cas pour Aurélien Tchouaméni, qui a succédé à ses coéquipiers face aux micros, et si bien préparé à ce contexte qu'il a donné l'impression d'être là depuis dix ans.
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Clauss, lui, en est encore à "encaisser" toutes les nouveautés. De la plus symbolique à la plus significative. Lundi, il a découvert le château de Clairefontaine avec des yeux de gamin, pris soin de déplier, admirer puis replier un à un les survêtements qui lui ont été fournis, et appréhendé chaque moment du mieux possible. Y compris lorsqu'il a dû interpréter "Avec classe" de Corneille devant tous ses coéquipiers, en guise de bizutage. "J'étais super stressé, a-t-il souri. Je n'ai pas l'habitude. Moins il y a de monde, plus c'est compliqué...".

Faire sauter les petits verrous psychologiques

Vendredi, face à la Côte d'Ivoire, Didier Deschamps a donné une tout autre dimension à sa semaine si particulière, le lançant dans le grand bain pour quelques minutes. "Ça restera gravé à vie, s'est réjoui Clauss. Mais il y a eu tellement de bons moments ces derniers jours… je veux tous les garder." Le moment, symbolique en apparence, fut capital en réalité.
"C'est un peu comme des petits verrous que vous déverrouillez sur le plan psychologique, a expliqué le joueur de 29 ans. Il y a des étapes à franchir et le premier match en fait partie. Désormais, ce sont des choses que je pourrai laisser derrière moi. Je suis peut-être 1% plus fort psychologiquement. Je n'aborderai pas un autre match comme celui de vendredi." Ça tombe bien : le Lensois devrait être titularisé, mardi, pour la deuxième rencontre face à l'Afrique du Sud.
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Et contrairement à d'autres jeunes joueurs encore en phase de découverte en bleu, Clauss pourrait rapidement avoir un rôle important à jouer dans le 3-4-3 en rodage de Didier Deschamps. Habitué au rôle de piston, au contraire de Coman, le quatrième meilleur passeur de Ligue 1 a tout à gagner. Sa prestation sera particulièrement scrutée. "Est-ce que ça me fait peur ? Non..., a-t-il répondu, hésitant. Peur, c'est un grand mot. Mais évidemment, on ne sait pas trop dans quel monde on va être après."
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