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"Liverpool ne peut pas rivaliser avec Manchester City" : Non, Jürgen Klopp n'est pas un menteur

Julien Pereira

Mis à jour 21/10/2022 à 18:57 GMT+2

PREMIER LEAGUE - Il a (encore) mis les pieds dans le plat. La semaine dernière, Jürgen Klopp a une nouvelle fois pointé du doigt la superpuissance financière de Manchester City face à laquelle il considère Liverpool impuissant. Certains y ont vu une forme de mauvaise foi. D'autres ont même jugé ses propos mensongers. Chiffres (bien choisis), à l'appui...

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Une semaine plus tard, la saillie divise encore le Royaume. Vendredi dernier, à l'avant-veille de la rencontre entre Liverpool et Manchester City, Jürgen Klopp avait lancé l'affiche avec une longue tirade qui, sans doute, a joué un rôle dans les tensions ayant entouré le choc. Alors interrogé sur les armes que les Reds avaient à leur disposition pour rivaliser avec l'ennemi cityzen, le manager allemand avait enfourché l'un de ses vieux chevaux de bataille.
"Personne ne peut rivaliser avec City, avait-il lâché en évoquant la puissance financière du club. Vous avez la meilleure équipe du monde et vous y ajoutez le meilleur attaquant du marché, sans vous soucier de ce que cela coûte." Une référence à l'arrivée d'Erling Haaland, recruté pour 60 millions d'euros, mais aussi à tous les autres joueurs arrachés à coups d'autres dizaines de millions d'euros.
"Nous, nous ne pouvons pas agir comme eux, a-t-il poursuivi. Ce n'est pas possible. [...] Il y a trois clubs dans le football mondial qui peuvent faire ce qu’ils veulent financièrement. C’est légal et tout va bien. Mais ils peuvent faire ce qu’ils veulent." Les trois écuries visées ? Newcastle, le Paris Saint-Germain et, bien sûr, Manchester City.
Si la forme lui a valu d'être accusé de xénophobie - ces trois clubs appartenant à des actionnaires d'états du Golfe - le fond a également soulevé de vifs débats, tant sur les réseaux sociaux que dans la presse britannique. Beaucoup accusant même le manager des Reds de mauvaise foi... voire qualifiant ses propos de mensongers.

Nuñez plus cher que Haaland, Alisson plus cher qu'Ederson...

Ici, on s'est empressé de souligner que Darwin Nuñez a coûté bien plus cher qu'Erling Haaland (75 millions d'euros contre 60) et que cette comparaison pouvait s'étendre à d'autres postes, comme celui du leader de défense - Van Dijk plus cher que Ruben Dias - ou de gardien de but - Alisson plus cher qu'Ederson.
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Là, Jim White, sur la radio britannique talkSPORT, s'efforçait de rappeler que les dépenses nettes de Manchester City cette saison sont inférieures à celles de Liverpool. Et qu'elles le sont également sur l'ensemble des cinq dernières années. Le premier constat tient debout, puisque les Skyblues ont profité des départs de Sterling, Jesus ou encore Zinchenko pour amasser un beau pactole (près de 160 millions en tout, pour "seulement" 140 de dépenses). Le deuxième, lui, est un bel usage de la loi de Brandolini.
D'abord parce que factuellement, Liverpool a perdu un peu moins d'argent que Manchester City sur le plan des transferts. Les Scousers ont perdu 240,68 millions d'euros en balance nette depuis 2018/2019. Les Skyblues ? 241,96 millions. Alors certes, la différence n'est pas énorme. Elle est même négligeable, et pourrait donc rendre le discours de Jürgen Klopp bien moins audible. Encore faudrait-il que l'échantillon soit bien choisi.

Manchester City, l'équipe des milliards

Car finalement, s'arrêter aux chiffres des cinq dernières années n'a pas vraiment de sens. Cinq ne correspond à rien, si ce n'est la moitié de dix. Manchester City est passé sous pavillon en 2008. Pep Guardiola est arrivé au club il y a... 6 ans. Réduire le spectre à la période 2018-2023 équivaut à cacher une bonne partie des faits. C'est aussi omettre (volontairement ?) l'exercice 2017/2018 où le club mancunien avait dépensé... 317,5 millions d'euros. Pour s'offrir des joueurs encore importantissimes aujourd'hui (Walker, Bernardo, Ederson...).
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Globalement, plus l'échantillon est large, plus il atteste du gouffre financier qui sépare Manchester City de tous les autres clubs anglais, Liverpool compris. Depuis dix ans (pour prendre un chiffre rond...), la direction mancunienne a dépensé 1,7 milliard d'euros, contre 1,1 pour celle des Reds. Sa balance nette flirte elle aussi avec le milliard perdu (-983 millions exactement), alors que les pertes du club de la Mersey se limitent à 399 millions d'euros.
Et si Nuñez, Van Dijk et Alisson ont effectivement coûté bien plus cher que le trio Haaland - Ruben Dias - Ederson, la différence de coût des deux effectifs est elle aussi colossale. Côté Manchester City, les quinze joueurs les plus utilisés cette saison par Pep Guardiola ont engendré 808,7 millions de dépenses en transferts. Environ 150 millions d'euros de plus que pour les quinze favoris de Jürgen Klopp. À Liverpool, six de ces quinze hommes ont coûté moins de 15 millions d'euros. À Manchester City, un seul : Phil Foden, formé au club.
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