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GP d'Arabie saoudite | Chez Red Bull, la guerre n'est pas déclarée entre Pérez et Verstappen mais elle a bien eu lieu

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 20/03/2023 à 19:35 GMT+1

GRAND PRIX D'ARABIE SAOUDITE - Du rififi chez Red Bull. Dimanche à Djeddah, Sergio Pérez ne s'est pas laissé faire. En tête, il a refusé la consigne de laisser revenir Max Verstappen et lui a livré un duel à coups de chronos pour signifier qu'il n'y aurait pas d'autre vainqueur que lui. Posté à un point seulement au championnat, "Checo" est un adversaire inattendu pour le roi Verstappen.

Combat de coqs chez Red Bull ? "Verstappen a essayé de pousser Pérez à la faute"

Sergio Pérez a peut-être livré sa plus belle course en Formule 1 dimanche à Djeddah, et il sait que c'est le minimum pour survivre face à son encombrant coéquipier et entretenir le rêve fou d'un sacrement. Sa confidence avait prêté à sourire cet hiver sur son ambition suprême. A la façon d'un Mark Webber ou d'un Daniel Ricciardo annonçant chaque hiver qu'il était un nouvel homme et qu'il avait enfin tout compris sur le pourquoi du comment battre enfin son leader.
Le Mexicain a le même problème face à Max Verstappen et il tient le choc pour l'instant. Il ne sait pas ce qu'est mener un championnat du monde mais il n'en a jamais été aussi près. A un point précisément, celui du point bonus du meilleur tour en course que le Néerlandais lui a subtilisé en cravachant dans le 50e et ultime tour du Grand Prix d'Arabie saoudite, dimanche. "J'ai demandé à l'équipe quel était son meilleur tour et j'ai vu que je pouvais le faire", a résumé de façon un peu simpliste le pilote de la RB19 n°1, finalement deuxième.

Le "Max Verstappen Racing" en échec

"Super Max" a encore vu midi à sa porte. En vérité, il a gagné un bras de fer contre "Checo" en désobéissant à son équipe. "Quel est le meilleur tour ?", a-t-il demandé à Gianpiero Lambiase, à cinq boucles du but. "On n'est pas concerné par ça", a coupé son ingénieur de course. "Moi, ça me concerne !", a-t-il rétorqué.
Le muret avait une bonne raison de lui refuser la carte blanche réclamée parce qu'il était en délicatesse avec un arbre de transmission fonctionnant de façon "brutale" depuis le 37e tour. Il s'est donc permis de passer outre, quitte à tout casser.
Son patron Christian Horner avait remis son père Jos et tout le clan à sa place l'an dernier après le Grand Prix de Monaco, tonnant que "Red Bull Racing, ce n'est pas le Max Verstappen Racing." Depuis, le mari de l'ex-Spice girl, Geri Halliwell, s'est renié plus d'une fois, et pas plus tard que dimanche. Le plan prévoyait un arrêt et un vainqueur nommé Max Verstappen. Et le staff bleu marine a tout fait pour.

"Vous êtes libres de vous battre"

Trois tours plus tôt le coup de sang de son leader, Hugh Bird, ingénieur principal de la Red Bull n°11, a en effet tenté de passer la consigne au Mexicain, en lui demandant de lâcher 0"4 par tour (en 1'32"6). "Est-ce que Max fait la même chose ?", lui a retourné "Checo". "Le dernier tour de Max est en 1'32"6", a répondu Bird. "Alors, pourquoi me demandez vous de rouler en 1'33"0 ?", s'est offusqué le pilote, qui ne s'est pas laissé bercer par un faux compliment - "Le boulot que tu fais est bon" - et a terminé la conversation en indiquant : "J'attaque".
Sans surprise, dès le tour suivant les deux duettistes ont monté la cadence à 1'32"2 et Red Bull a passé le message que Pérez voulait entendre dans ses oreillettes : "Vous êtes libres de vous battre".
Ce fut là le véritable début d'une guerre des chronos qui n'a pas eu les conséquences attendues, car elle a révélé l'improbable capacité de Pérez à rendre coup pour coup à son leader sur la piste, enfin sans complexe ni signe de fébrilité comme c'est arrivé si souvent fait par le passé sous la pression. Et pas plus tard qu'au départ à Djeddah, lorsqu'il a perdu le bénéfice de sa deuxième pole position en carrière, comme la première au même endroit un an plus tôt.

Pérez, de n°2 à facteur X

A l'arrivée, "Checo" n'a pas boudé son plaisir d'avoir rendu son leader à la raison, en remuant évidemment le couteau dans la plaie à travers ces mots : "Nous nous sommes poussés l'un l'autre en tournant à tour de rôle un dixième plus vite. Nous avons beaucoup attaqué, c'était sympa !"
"C'est typique de Max de faire le meilleur chrono dans le dernier tour, a soupiré Helmut Marko, le conseiller sportif de l'écurie. C'était incontrôlable. Il est juste comme ça. Les deux demandaient constamment qui détenait le meilleur temps, Max a attendu le dernier tour et Pérez n'a pas pu répliquer."
Red Bull n'a pas apprécié ce doublé dans le désordre. Mais Sergio Pérez s'en moque. Il savoure ce verdict qui a peut-être dessiné un nouveau rapport de force au sein de l'écurie de Milton Keynes, et c'est ce qu'il a toujours cherché à obtenir.
Non, il n'est plus le faire-valoir qu'Helmut Marko a embauché en 2021. Il est même pour la première fois de sa carrière sous contrat pour deux ans avec un top team et ce début de championnat du monde lui donne l'opportunité de faire évoluer le rapport de force. Devenu le facteur X imprévu de ce Mondial, il a l'intention de continuer à mettre la pression sur son coéquipier, qui ne va peut-être pas dérouler aussi facilement que l'an dernier. La RB19 lui convient bien mieux que sa devancière et il a l'intention de le montrer.
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