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Grand Prix d'Autriche - Charles Leclerc vainqueur avec une Ferrari mourante : "J'ai eu peur, vraiment peur"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 10/07/2022 à 21:52 GMT+2

GRAND PRIX D'AUTRICHE - Charles Leclerc a fait triompher pour la première fois une Ferrari en Autriche depuis 2003, dimanche. Au bout d'un combat de titans contre Max Verstappen (Red Bull), en réalisant trois dépassements imparables sur le Néerlandais. Avant de connaître un problème d'accélérateur insoluble dans les 11 derniers tours, qui lui a fait croire à une fin prématurée.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix d'Autriche 2022

Crédit: Getty Images

Une libération à plus d'un titre. Ferrari attendait une victoire à Spielberg depuis 2003 et Charles Leclerc n'avait plus gagné depuis cinq Grands Prix, ni même eu les honneurs du podium. Dimanche, la série noire a pris fin dans la douleur et un immense soulagement. Une angoisse de onze tours. C'est en effet lors du 61e des 71 tours de ce Grand Prix d'Autriche que le Monégasque a déclenché l'alerte à la radio. "La sensation sur la pédale de frein est étrange", a-t-il lancé à son ingénieur de course.
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Au début, l'équipe n'a pas voulu sombrer dans le catastrophisme. Ce doute du bruit bizarre à l'approche de l'arrivée est un classique chez les pilotes en passe de remporter une victoire, même chez les plus grands champions.
"Tout va bien sur la télémétrie", l'a d'abord rassuré son ingénieur, Xavier Marcos Padros, de sa voix toujours calme. Mais trois boucles plus tard, le doute n'était plus permis. "Que se passe-t-il avec la pédale l'accélérateur ?", a questionné le pilote de la F1 75 n°16, franchement inquiet.

"Vous ne pouvez pas imaginer !"

A cet instant, il roulait en tête et possédait 3"7 d'avance sur Max Verstappen (Red Bull). Mais s'il le contrôlait jusque-là facilement, il était devenu de toute évidence une proie pour le pilote de la RB18 n°1, prévenu par son stand de ce qui se passait devant.
Au 66e tour, la cause du problème a été identifiée : la pédale d'accélérateur ne revenait pas à sa course minimale après que le pilote ait levé le pied. Mais les conseils du stand - lever le pied d'un coup au freinage - n'y changeaient rien… "Parfois, ça ne revient pas à 0%", a indiqué Xavier Marcos Padros. "Vous ne pouvez pas imaginer !", lui a rétorqué le natif de Monte-Carlo.
Il restait cinq tours complets à boucler devant une foule toute acquise à la cause de Max Verstappen, qui avait doublé le Monégasque dans l'avant dernier tour pour la victoire, en 2019. Et naturellement, dans tous les esprits chez Ferrari cette triste perspective a resurgi à cet instant. Sans parler de l'incendie qui venait de ravager la Ferrari de Carlos Sainz, suite à une spectaculaire casse de son moteur.

Trois dépassements sur Verstappen

Puis, on a cru pour de bon à la fin des chances de Charles Leclerc au 69e des 71 tours, lorsque ce dernier a alerté : "Les rapports ne descendent pas !" Mais chez Ferrari, on avait déjà la réponse : "Oui, c'est à cause de l'accélérateur".
Au bout de deux tours supplémentaires d'anxiété, le drapeau à damier était là pour délivrer Charles Leclerc. "Oui ! Mon dieu ! J'ai eu peur, vraiment peur", s'est exclamé le petit Prince, en coupant la ligne.
Vainqueur pour la cinquième fois en Formule 1 et pour la première fois sans partir de la pole position, Charles Leclerc a surtout retrouvé une stature de champion du monde en puissance dimanche, en réalisant pas moins de trois dépassements sur Max Verstappen, qui le précède encore de 38 points du championnat. En effet, en décalant ses trois arrêts au stand, le pilote de la Scuderia a dû doubler autant de fois son rival sur la piste, aux 12e, 33e et 53e tours. A chaque fois dans le style qui lui est propre, au bout de manœuvres déterminées et limpides. "C'était vraiment chaud, surtout au virage n°3 où il y a beaucoup d'accélérateur, a-t-il raconté, au micro de Canal+. Du coup ça poussait pas mal et j'avais beaucoup de sous-virage. J'avais du mal à arrêter la voiture."

"Ça démontre qu'il est vraiment un champion"

"La première a été la plus compliquée parce qu'on avait les mêmes pneus, a-t-il décrit. Après, on a réussi grâce à notre performance en général de s'arrêter bien plus tard, donc on avait des pneus bien plus neufs à chaque fois. C'était un peu plus facile C'était le genre de bataille qu'on aime voir."
Et de s'afficher confiant pour le prochain, en France, le 24 juillet : "On a une voiture qui marche plutôt bien de partout depuis le début den la saison, donc il n'y a pas de raison que ça ne marche pas au Castellet."
Pour sa part, Mattia Binotto a dit à quel point les derniers tours ont été invivables, et ont constitué un soulagement. "Je suis content, c'était très important pour Charles de gagner, de finir devant Max, a confié le directeur d'équipe de Ferrari, pour la châine française. J'étais autant stressé (que Leclerc). J'ai arrêter de regarder la course de mon côté. Il est capable de gérer ce genre de situation. Ça démontre qu'il est vraiment un champion. Il le mérite après tant de déceptions."
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