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Grand Prix d'Espagne - Red Bull, un doublé en ébullition : Verstappen énervé, Pérez rappelé à l'ordre par Horner

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 23/05/2022 à 16:23 GMT+2

GRAND PRIX D'ESPAGNE - Max Verstappen a vaincu dans l'arène de Montmelo, dimanche. Il est reparti avec les oreilles, la queue, et la tête puisqu'il a pris la place de n°1 mondial à Charles Leclerc (Ferrari). Mais à l'image de cette victoire, le doublé Red Bull n'a pas été un long fleuve tranquille car le boss Christian Horner a du faire entendre raison à Sergio Pérez pour qu'il obéisse.

"Cette nouvelle Mercedes en a dans le ventre et ça sent bon pour le championnat"

Max Verstappen plus fort que tout. Dimanche, le Néerlandais a étalé sa panoplie de champion du monde comme rarement il l'avait fait pour égaler, six ans après être devenu le plus jeune vainqueur en Formule 1 sur ce même circuit de Montmelo, les 24 victoires du quintuple champion du monde Juan Manuel Fangio.
Dans la foulée d'Imola et de Miami, l'as de Red Bull a surtout triplé la mise à l'occasion de ce Grand Prix d'Espagne, et aussi fait coup double en délogeant Charles Leclerc de la première place au Championnat du monde Pilotes. Il comptait 19 points de retard sur le Monégasque au départ et il en a désormais six d'avance, suite à l'abandon sur panne technique de la Ferrari.
Pour en arriver là, le Néerlandais a surmonté tous les obstacles qui se sont dressés devant lui, par sa faute ou celle de la technique. Ce qui a eu le don de le mettre hors de lui. Il a d'abord commis un tête-à-queue au 9e des 66 tours, ce qui l'a fait rétrograder de la 2e à la 4e place. "Je suis sorti, j'ai tout simplement perdu l'arrière sur un coup de vent arrière", a-t-il raconté. Passé derrière George Russell (Mercedes), on l'a senti irrité et la suite n'a rien arrangé.

"Rien n'a marché pour nous"

Agacé par les mouvements défensifs du Britannique à la limite de la correction, le pilote de la Red Bull n°1 a en effet pesté contre les blocages répétés du DRS qui l'avait conduit à abandonner la lutte pour la pole position la veille. "On ne peut même pas faire fonctionner ce #&%! de DRS ! C'est incroyable !", a-t-il lâché à la radio, au 19e tour. Ajoutant bientôt : "Ça bloque parce que je dois appuyer 50 fois sur ce #&%! de bouton." Après coup, il a confirmé avoir été "très énervé pendant quelques tours."
Son coéquipier Sergio Pérez avait facilité sa remontée en lui ouvrant la porte dix tours plus tôt, mais impossible de piéger cette maudite Mercedes, pour la première fois de la saison sur son chemin. Comme d'habitude, il ne pouvait rester sans rien faire et il a ajouté un arrêt à son programme, comme l'avait fait Lewis Hamilton en 2021 pour le battre.
Dès lors, tout est rentré dans l'ordre. Plus rapide en gommes fraîche, il a fondu sur ses adversaires, et Sergio Pérez l'a finalement laissé passer une seconde fois, au 48e tour, non sans protester, pour filer vers un triomphe mettant fin aux cinq victoires de suite de Lewis Hamilton.
"Le début a été difficile mais ça a suffi, a-t-il expliqué. J'ai essayé de rester concentré, ce qui n'a pas toujours été facile. Mais mon DRS ne fonctionnait pas toujours, ce qui a rendu la course éprouvante. Nous avions la stratégie pour passer en tête et nous avons fait notre propre course."
"Ce fut une course divisée en deux, a déclaré Christian Horner, sur Sky Sports F1. Rien n'a marché pour nous : le problème avec le DRS, cette frayeur au virage n°4 causée par un vent arrière. Il s'est bien débrouillé pour sortir des graviers et reprendre la course."
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Verstappen : "Nous avons opté pour une stratégie différente, ça nous a fait gagner"

"J'ai dû crier sur Checo"

"A ce moment-là, nous avons décidé de le passer sur trois arrêts car il était bloqué derrière George et, vu comme ça a tourné, c'était la meilleure stratégie, a poursuivi le directeur d'équipe de Red Bull. La voiture était très, très rapide et c'est dommage pour Charles car cela aurait été une bagarre très intéressante dans la seconde partie de la course."
Sergio Pérez classé deuxième, Red Bull a donc réalisé un carton plein, qui justifie pleinement sa prise de pouvoir au championnat du monde Constructeurs, pour 26 points devant Ferrari (195 contre 169). Une fois de plus, le Mexicain a joué les équipiers modèles, non sans se faire prier. "J'ai dû crier sur Checo pour jouer le jeu d'équipe, a révélé Christian Horner. Ils n'étaient pas dans la même course, leurs stratégies étaient différentes mais il a piloté de façon fantastique. Nos voitures étaient sur des stratégies différentes, elles n'étaient pas en bagarre directe."
Petite consolation pour lui, il est rentré dans les derniers tours pour le point du meilleur tour en course. Pas un cadeau, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Red Bull Racing aurait sûrement aimé qu'il revienne à Max Verstappen, mais la nécessité a fait loi. "Les pneus de Checo ne seraient pas allés au bout, c'est pour ça qu'il a stoppé vers la fin pour faire le meilleur tour", a expliqué le boss de l'écurie de Milton Keynes.

Contrat en vue pour Pérez

"C'est très injuste mais d'accord", avait lâché "Checo", en réponse à l'ordre de laisser passer son leader, au 47e passage. Mais à l'arrivée il en avait trop gros sur le cœur pour en rester là. "Je suis content pour l'équipe mais nous allons devoir parler", a prévenu le natif de Guadalajara.
"Vu de l'équipe, il n'y avait pas à prendre de risque, ça n'avait pas de sens, a justifié Christian Horner à Sky Sports. La différence de rythme était incroyable entre eux : Max était deux secondes plus rapide. On en discutera ouvertement, il a vu ça de sa position de pilote." Pas de polémique à l'horizon, donc, et le conseiller spécial de Red Bull Racing, Helmut Marko, a rassuré sur ce point en déclarant que "c'est normal, autrement il ne serait pas un pilote de course".
Red Bull Racing a encore du travail pour fiabiliser sa RB18, mais au moins cela ne lui a rien coûté ce dimanche, au contraire de Ferrari. Et la frustration de Sergio Pérez devrait trouver une réponse concrète, prochainement. Le Mexicain a en effet indiqué avant ce Grand Prix d'Espagne que les négociations pour la prolongation de son contrat avaient commencé. Il serait étonnant que les décideurs attendent la pause estivale pour trancher son cas, comme annoncé.
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