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Grand Prix de Hongrie - Bonus-malus : Ocon consacré, Verstappen (encore) torpillé, Vettel disqualifié

Jeremie Bernigole

Mis à jour 02/08/2021 à 11:21 GMT+2

GRAND PRIX DE HONGRIE - Le strike de Valtteri Bottas et la frilosité de Lewis Hamilton (Mercedes) ont permis à Esteban Ocon (Alpine) de connaître la joie de remporter un Grand Prix et aux Williams celle d'inscrire leurs premiers points de la saison. Sebastian Vettel (Aston Martin) est monté sur podium avant d'en descendre... pour le plus grand bonheur de Carlos Sainz (Ferrari).

Esteban Ocon et Fernando Alonso (Alpine) au Grand Prix de Hongrie 2021

Crédit: Getty Images

La note : 4/5

Un départ chaotique qui écarte les favoris de la route vers la victoire, des conditions climatiques qui rebattent les cartes, des batailles propres qu'importe l'enjeu, et une course haletante. La 36e édition du Grand Prix de Hongrie a été un très bon cru.

Le vainqueur : Esteban Ocon (Alpine)

Il a été appliqué, concentré, jusqu'à la ligne d'arrivée, malgré la pression de Sebastian Vettel (Aston Martin) et le retour tonitruant de Lewis Hamilton (Mercedes). Esteban Ocon, dont la carrière en F1 était jusque-là un yo-yo permanent, a parfaitement saisi l'opportunité d'un premier succès en F1 en prenant la décision le premier d'emprunter la voie des stands pour passer des pneus "slick". Bien lui en a pris. Quand Hamilton s'est rendu compte de son erreur, il était déjà trop tard pour le Britannique. Le Français s'était déjà envolé vers son rêve. Départ, restart, stratégie des pneumatiques, course : le Français a eu tout bon sur le circuit du Hungaroring. Un jour à marquer d'une pierre blanche.

Le survivant : Lewis Hamilton (Mercedes)

Il pensait avoir course gagnée en acquérant une 101e pole dans son jardin, peu favorable aux dépassements en course, puis en voyant ses principaux concurrents être mis dehors par Valtteri Bottas (Mercedes) et Lance Stroll (Aston Martin). Mais la menace venait de l'intérieur.
En tête pour le restart, il fut le seul à se présenter sur la grille de départ avec ses gommes "intermédiaire", tandis que ses camarades ont pris une autre décision. La bonne. Hamilton avait pourtant prévenu son équipe de l'évolution de la piste. Obligé de passer par les stands un tour après tout le monde alors que Ocon commençait à le klaxonner, il est ressorti derrière tout le monde. Le septuple champion du monde a alors entamé une remontée folle jusqu'au troisième rang (deuxième après la disqualification de Vettel). Son duel avec Alonso, son ancien équipier époque McLaren, restera comme l'une des images fortes de la saison.

Le disqualifié : Sebastian Vettel (Aston Martin)

Il avait pourtant tout bien fait pour monter sur le podium. Sebastian Vettel s'est même battu pour la victoire face à Esteban Ocon (Alpine). Sa course a été saluée par ses concurrents. Mais c'est une douche froide qui s'est abattue sur le pilote d'Aston Martin à l'arrivée.
Pour cause de quantité d'essence insuffisante dans le réservoir après l'épreuve, ce qui est contraire à l'article 6.6.2 du règlement technique de la F1, il a été disqualifié et a perdu le bénéfice de sa deuxième place. Quel dommage. Vettel avait livré la meilleure version du quadruple champion du monde qu'il est.

Le malchanceux : Max Verstappen (Red Bull)

Après Silverstone, le Hungaroring. Forcé à l'abandon en Grande-Bretagne à cause d'un accrochage avec Lewis Hamilton, le Néerlandais a vu sa course gâchée par l'autre Mercedes (Valtteri Bottas) dès le premier tour du Grand Prix de Hongrie. Verstappen n'a ramené que deux points de son déplacement chez les Magyars, sa monoplace étant trop endommagée pour espérer un meilleur résultat. Conséquence : Hamilton l'a dépassé de huit unités au classement des pilotes, et Mercedes a également pris le meilleur sur Red Bull chez les constructeurs. Un coup dur avant la trêve estivale et le départ en vacances.

Le méritant : Carlos Sainz (Ferrari)

Il était à quatre boucles d'un nouveau podium, son deuxième de la saison après Monaco. Une prouesse, vu son départ en quinzième position après son crash en Q2, samedi après-midi. Mais Carlos Sainz a subi, comme tant d'autres, la remontée de Lewis Hamilton (Mercedes). Si Alonso est celui qui a le plus résisté, le pilote Ferrari, lui, à l'agonie avec ses pneus, a vite baissé pavillon devant l'insistance du septuple champion du monde. Retournement de situation à 22 heures : Sainz a profité de la disqualification de Sebastian Vettel (Aston Martin) pour prendre la troisième place. C'est la deuxième fois de sa carrière qu'il monte sur le podium sur tapis vert (Brésil 2019). Cette bonne nouvelle, couplée au zéro pointé de McLaren, permet à la Scuderia de revenir à hauteur de l'écurie de Woking.

Les fautifs : Valtteri Bottas (Mercedes) et Lance Stroll (Aston Martin)

Les deux pilotes ont ruiné la course de plusieurs de leurs confrères, ceux qui ont abandonné (Leclerc, Norris, Pérez) comme ceux qui ont poursuivi tant bien que mal (Verstappen). Pour son strike consécutif à un freinage manqué, Bottas a hérité d'une pénalité de cinq places pour le Grand Prix de Belgique (29 août). Stroll, de son côté, s'est attiré les foudres de Leclerc ("Je ne le voyais même pas dans mes rétros !") et a également été sanctionné de cinq positions à Spa-Francorchamps. Normal vu les conséquences de leurs actes.

L'ange gardien : Fernando Alonso (Alpine)

La défense exceptionnelle du pilote espagnol, notamment face à Lewis Hamilton (Mercedes), a formidablement aidé son coéquipier français à arracher sa première victoire dans la catégorie reine du sport automobile. Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué de lui rendre hommage dès qu'un micro lui a été tendu. A 40 ans, Alonso a prouvé que son retour en F1 était loin d'être une mauvaise idée et qu'il avait de beaux restes. Il a d'ailleurs signé son meilleur résultat de la saison ce dimanche (P4) et a été élu "pilote du jour" par les fans.

Le bonus : Williams

L'écurie anglaise a marqué ses premiers points de la saison (et même les premiers tout court depuis le Grand Prix d'Allemagne 2019). Il a certes fallu un concours de circonstances incroyable pour voir George Russell et Nicholas Latifi prendre les huitième et septième places, mais la performance est à noter. Les deux pilotes de Williams laissent derrière eux Daniel Ricciardo (McLaren), Max Verstappen (Red Bull) et leurs collègues d'Alfa Romeo (Kimi Räikkönen et Antonio Giovinazzi). De quoi faire pleurer de bonheur le jeune Russell, qui tournait autour de la récompense depuis plusieurs courses. Latifi, lui, s'est fait plaisir en conservant la troisième place durant quelques tours derrière Ocon (Alpine) et Vettel (Aston Martin), avant de rentrer dans le rang.

Le malus : McLaren

L'écurie portée par Lando Norris et Daniel Ricciardo n'a pas inscrit le moindre point en Hongrie. Le premier a été pris dans le carambolage d'entrée et contraint d'abandonner. Le second a été percuté par Lance Stroll (Aston Martin) et Charles Leclerc (Ferrari). Sa monoplace endommagée, Ricciardo n'a pu mener la course qu'il espérait, ni capitaliser sur ses récentes bonnes performances (P5 en Grande-Bretagne, P7 en Autriche), après une première partie de saison en demi-teinte. A l'arrivée, c'est une onzième position (douzième sans la pénalité de Sebastian Vettel) pour l'Australien et aucun point pour son écurie. McLaren voit ainsi Ferrari recoller au score (163 points chacune).

Le tweet qui fait chaud au cœur

Le nombre : 13

La dernière victoire de Renault en Formule 1 remontait au Grand Prix du Japon 2008, remporté par Fernando Alonso.

La déclaration : Christian Horner (Red Bull)

"Est-ce que Toto Wolff va payer la facture ? Je suis sûr qu'il ne lui a pas dit (à Valtteri Bottas) de conduire contre les Red Bull, même si je suis tout aussi sûr que le résultat ne l'a pas dérangé non plus. Les conséquences pour nous sont cruelles. Nous avons gagné six Grands Prix, nous avons été éliminés d'une course après l'éclatement d'un pneu (Azerbaïdjan), de la course à Silverstone puis de celle de ce week-end. Nous faisons une pause et nous reviendrons gonflés à bloc. La deuxième moitié de saison va être épique."
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