Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Formule 1 - Nouveau design, nouveau regard : les pilotes vont-ils manquer de visibilité ?

Julien Pereira

Mis à jour 23/02/2022 à 12:35 GMT+1

ESSAIS DE PRE-SAISON 2022 - Leur regard a changé. Ce mercredi à Barcelone, les pilotes vont profiter du "shakedown" pour découvrir leur monoplace et appréhender la nouvelle réglementation. Y compris les roues de 18 pouces et leurs déflecteurs à l’avant, qui devraient considérablement affecter leur visibilité. Et les contraindre à prendre d’autres repères.

4 champions du monde, 1 débutant, 2 revenants : Voici les 20 pilotes F1 2022

Cette fois, pas de faux débat. Il y a cinq ans, à une époque où le halo était encore un sujet de crispation, ses opposants s’inquiétaient des conséquences du dispositif pour la visibilité des pilotes. Finalement, les principaux concernés avaient vite balayé l’hypothèse : ce qui était une horreur pour nos yeux n’était pas un obstacle pour les leurs. Cette saison, rebelote. La question est à peu près la même. La réponse est, elle, bien différente. La nouvelle réglementation va bel et bien mettre le regard des vingt hommes les plus rapides du monde à l’épreuve. En cause ? Les pneus. Plus grands, plus larges. Et obstruants.
Passées de 13 à 18 pouces, plus hautes de six centimètres, les nouvelles roues s’accompagnent de déflecteurs qui, sur le strict plan de la visibilité des pilotes, n’arrange rien. Sebastian Vettel fut l’un des premiers à s’en inquiéter. "Avec ces pneus et ces appendices, il est beaucoup plus difficile de voir les vibreurs", avait-il souligné en août dernier auprès de nos confrères d’Auto Motor und Sport. Depuis, tous ou presque lui ont emboîté le pas.
picture

Les déflecteurs à l'avant de la monoplace de Formule 1 2022

Crédit: Getty Images

Moins de précision ?

La mécanique du regard des pilotes de Formule 1 n’est pas tout à fait la même que celle du commun des mortels. Comme nous, eux voient beaucoup plus loin que le virage pour le passer. En revanche, ils utilisent tout un tas de repères au moment de l’aborder, afin de parcourir le chemin le plus court, avec un maximum de vitesse.
C’est sur ce court laps de temps que les déflecteurs pourraient poser problème. "Quand on arrive dans un virage, on perd un peu cette visibilité permettant de vraiment bien positionner la voiture", analysait Pierre Gasly après avoir découvert les déflecteurs sur simulateur. "Prendre la corde est un peu plus difficile dans certains virages serrés", admettait lui aussi Max Verstappen lors de la présentation de la RB18. Cette nouveauté pourrait, au moins à court terme, donner un léger avantage aux pilotes plus instinctifs. Elle devrait, aussi, complexifier le pilotage sur les circuits urbains, où les points de repères sont beaucoup plus nombreux et précis.
picture

Pit stop de 48h, Hamilton seul au monde, Verstappen "Tsunodé" : stats et moments insolites de 2021

"Je pense que nous y aurons plus de difficultés, a admis Alexander Albon, successeur de George Russell chez Williams. Avec les angles morts du pneu et tous les déflecteurs, ça enlève beaucoup de vision immédiate. Quand nous irons à Monaco, Bakou ou Djeddah, ce sera plus difficile car sur des circuits ouverts, nous avons la possibilité de regarder loin devant."

Plus de difficultés dans le peloton

Ce qui n’est pas le cas sur les tracés en ville, où les murets empêchent les pilotes de se projeter. En Arabie Saoudite, certains avaient déjà pointé la dangerosité du nouveau circuit, en raison des nombreux virages à haute vitesse négociés à l’aveugle.
picture

Un air de 1995 : Découvez la Ferrari sous tous les angles

Ce nouveau design imposera d’autres défis aux pilotes, notamment ceux du peloton : "Les luttes en piste seront elles aussi plus compliquées, avançait Albon. Pour voir où l’on se situe, où se trouvent exactement l’aileron avant et les pneus...". Tout cela nécessitera un temps d’adaptation, dès les premiers tours de roues ce mercredi à Barcelone, jusqu’aux premières courses de la saison.
"Jusqu’à la saison dernière, nous avions comme référence la couleur des Pirelli sur les flancs du pneu. Lorsqu’elle 's'arrêtait', on savait qu’on avait bloqué la roue, expliquait Charles Leclerc en marge de la présentation de la Ferrari SF-75. Maintenant, nous la verrons moins. Ça n'aide pas mais je ne pense pas que ce soit un problème. Nous allons vite nous y habituer." Cette année, avant la manche d’ouverture à Bahreïn, ils n’auront que six jours d’essais pour y parvenir.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité