F1 | Entre Lewis Hamilton et Mercedes, pourquoi les négociations autour de la prolongation de contrat s'éternisent

Officiellement, Lewis Hamilton (Mercedes) ne sait toujours pas ce qu'il fera en 2024. Le Britannique va sans nul doute poursuivre l'aventure avec Mercedes mais les négociations entourant sa prolongation de contrat, au-delà de 2023, durent plus longtemps qu'annoncé par Toto Wolff. Et ce n'est pas vraiment surprenant, tant les critères sont nombreux.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix du Canada 2023

Crédit: Getty Images

Entre Lewis Hamilton et Mercedes, c'est calme. Très calme. Peut-être même un peu trop aux yeux des fans de l'écurie qui attendent, depuis de longs mois, la prolongation de contrat du septuple champion du monde. L'actuel bail du Britannique expire à l'issue de la saison en cours mais les deux camps travaillent encore à l'étendre jusqu'en 2024 ou bien au-delà.
Une retraite surprise ou, plus fou encore, un départ chez Ferrari ne sont désormais plus envisageables et à moins d'une cassure nette, le pilote de 38 ans et le constructeur allemand devraient poursuivre une aventure vieille de dix ans. Mais ce qui devait être une formalité ressemble plutôt à un sac de nœuds. En début de mois, juste après le Grand Prix d'Espagne (4 juin), Hamilton révélait qu'une réunion avec Toto Wolff était fixée au lundi suivant, et qu'il espérait "que quelque chose soit fait".
Moins de dix jours plus tard, sur le plateau de
, le patron de l'écurie assurait que l'issue du dossier était une "question de jours, plus qu'une question de semaines". 48 heures après cette révélation, Hamilton s'est contenté de hocher la tête en conférence de presse après avoir été interrogé sur d'éventuelles avancées des négociations, avant de clore le sujet : "Je n'ai rien de plus à ajouter". Juillet et ses quatre Grands Prix arrivent. Et pour l'heure, rien de nouveau sous le soleil.
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Video credit: Eurosport

Tout ne s'est donc pas passé comme prévu. Ou plutôt... tout ne s'est pas passé comme Wolff l'avait annoncé. Habile communicant, le dirigeant autrichien n'a cessé d'utiliser les belles formules pour faire patienter la presse sans livrer des informations de haute importance. "Il ne manque plus que la date et la signature, assurait-il fin mai. "Il faut juste qu'on prenne un café, cela prendra une demi-heure", ajoutait-il quelques jours plus tard.

Parler d'argent entre amis...

En réalité, les variables sont si nombreuses qu'il faudrait être fou pour croire le patron de l'écurie sur parole. Depuis qu'il est à la tête de l'équipe, Wolff répète à l'envi que le salaire du Britannique n'a jamais été un écueil. Il n'empêche : depuis la signature de son contrat actuel, il y a deux ans, Hamilton est le deuxième pilote le mieux payé de la grille, derrière Max Verstappen. Une partie de sa rémunération repose sur une part variable, liée à des résultats sportifs (victoires et titres) rendus bien moins accessibles par la domination du Néerlandais et de Red Bull.
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Pour le Britannique, l'un des enjeux pourrait donc être de refaire gonfler sa partie fixe. Mais Mercedes doit aussi contrôler son budget et garder de la cohérence avec un athlète âgé de 38 ans. Ce alors que depuis plusieurs semaines, pilote et écurie ont démontré qu'ils étaient de plus en plus compétitifs... Bref, tout n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. D'autant que Toto Wolff a bien concédé que les discussions autour de l'argent étaient forcément difficiles entre deux hommes dont la relation dépasse largement le cadre de l'employeur et de l'employé.
Pas friand non plus de ce type de négociations, Lewis Hamilton a complètement reconstruit son entourage. La très réputée Penni Thow s'occupe désormais d'une partie de ses intérêts et est devenue une interlocutrice centrale. Bien au-delà du salaire, la durée du contrat est un autre pan de ces négociations, alors que le Britannique s'imagine de nouveau en F1 "pour un bon bout de temps". Même l'après-carrière est d'ores et déjà discutée, puisque le septuple champion du monde devrait garder un rôle d'ambassadeur auprès du constructeur allemand.

"Avoir un impact" sur la diversité

Pour le natif de Stevenage, le soutien de Mercedes pour plus de diversité et d'inclusion est une autre donnée majeure. En l'espace de quelques années, Hamilton et son écurie ont créé trois organismes majeurs pour progresser sur ces sujets : "Mission 44", sa fondation d'aide aux jeunes Britanniques issus de milieux défavorisés, "Ignite", une association créée conjointement avec Mercedes pour favoriser la diversité dans le sport automobile, et "Accelerate 25", programme interne à l'écurie pour accentuer le recrutement de femmes et de minorités.
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"Nous avons déjà couvert une grande partie de cet aspect avec le précédent contrat, a confié Hamilton juste avant le Grand Prix du Canada. Il y a eu d'énormes progrès au sein de notre équipe. [...] Cela restera toujours un point central. [...] Nous finançons désormais 25 ou 26 organisations différentes, donc nous commençons à avoir un impact."
Les progrès sont effectivement flagrants puisqu'en trois ans, le pourcentage de personnes de couleurs employées par Mercedes est passé de 3 à 8,5% et celui des femmes, de 11 à 16%, selon des chiffres rapportés par Wolff lors d'un sommet organisé par Forbes. Ces avancées sont extrêmement précieuses et démontrent que les rumeurs de départ du Britannique chez une autre écurie étaient un non-sens pour ses ambitions personnelles, en plus d'une étrangeté pour ses quêtes sportives.
Reste le timing. Lewis Hamilton et Mercedes n'en font pas une formalité. En 2021, "King Lewis" s'était engagé à quelques jours des premiers essais de la saison avant de prolonger quelques mois plus tard... Le 3 juillet. "Je n'ai pas à me presser", a-t-il martelé dans des propos relayés par Sky Sports à Montréal. Le Grand Prix de Grande-Bretagne, du 7 au 9 juillet prochains, pourrait tout de même être le décor idéal pour la grande annonce.
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