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Mondial- N’Guessan, le "détonateur" sur lequel la France va s’appuyer pour faire exploser la Hongrie

Vincent Roussel

Mis à jour 27/01/2021 à 00:10 GMT+1

MONDIAL 2021 – Grand artisan de la victoire probante face au Portugal (23-32) dimanche, l’arrière gauche de l’équipe de France Timothey N’Guessan sera encore très attendu face à la Hongrie, en quart de finale, ce mercredi (20h30). Sa détente et son bras dévastateur, ainsi que son duo fracassant avec son compère de Barcelone Dika Mem ont pour l’instant toujours aidé à libérer les Bleus.

Timothey N'Guessan a réalisé un départ canon face au Portugal avec la France, à 5/5 au tir - Janvier 2021

Crédit: Getty Images

On vient d’entrer dans la 15e minute du dernier match des Bleus au tour principal, face au Portugal. Un duel attendu et annoncé corsé pour les Tricolores dans ce Mondial. A l’arrêt ou presque, Timothey N’Guessan, dans une position de demi-centre, plein axe, à neuf mètres, prend son envol face aux deux colosses de la défense adverse, Victor Iturriza et Alexis Borges. Et vient nettoyer d’un tir surpuissant la lucarne gauche d’Alfredo Quintana. Le cinquième tir tenté alors par l’arrière gauche tricolore, son cinquième but.
C'est l'une des clés si ce n'est la clé de cette équipe de France
Voilà comment résumer, en une action, l’impact de N’Guessan lors de ce match référence des Bleus au Mondial, pour son retour à la compétition après quatre rencontres de suite passées en tribunes, à soigner des douleurs à un adducteur. Déjà, lors de l’entrée en lice des sextuples champions du monde contre la Norvège, il avait réussi à faire des différences, notamment en fin de match, pour permettre aux Bleus de bien lancer leur Mondial, face à une équipe double vice-championne du monde en titre.
"Aujourd’hui, il a un rôle de détonateur sur la base arrière avec Dika Mem", analyse Jérôme Fernandez, l’ancien arrière gauche de la période dorée de l’équipe de France, consultant pour Eurosport. "Il représente l’arrière dont on a besoin, un joueur qui ose, qui a du gabarit, qui attaque et qui défend, il est très représentatif du handball français", renchérit Philippe Dallard, président du Fenix Toulouse Handball et suiveur attentif, comme tous les acteurs du hand tricolore, du parcours des Bleus. "On sait bien que ça ne rentrera pas tout le temps, mais c’est le jeu à la française et il est, pour moi, l’une des clés si ce n’est la clé de cette équipe de France".
Avec son pendant côté droit sur la base arrière et partenaire à Barcelone Dika Mem, N’Guessan s’est régalé et a fait passer une sale soirée à la défense portugaise, inscrivant huit des neuf premiers buts des Bleus. Ce départ canon a libéré une équipe qui, depuis plusieurs jours, enchaînait les matches hésitants dans le jeu, face à des nations d’un moindre calibre.
La manière dont on joue depuis le début de la compétition lui correspond plus
"En début de match, les défenses n’ont pas l’habitude de se livrer, explique Fernandez. C’est vrai que face au Portugal, l’apport de Timothey et Dika sur les shoots de loin a lancé l’équipe, a donné confiance, et a permis à tout le monde de rentrer dans le match et de pouvoir dérouler le jeu. Derrière, on a vu de très belles actions collectives de la part de Kentin (Mahé), on a vu du jeu rapide… C’est important que les arrières soient efficaces en début de partie sur les shoots de loin, pour pouvoir mettre l’équipe sur de bons rails". C’est ce qui lui sera à nouveau demandé ce mercredi, en quart de finale, face à la surprenante Hongrie, une équipe qui "a montré de très belles choses, et pas que sur ce Mondial", dixit le meilleur buteur de l’histoire des Bleus, et qui, en ayant ménagé ses joueurs majeurs, reste sur une lourde défaite (36-28) face aux doubles champions d’Europe en titre espagnols.
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Timothey N'Guessan avec le maillot de l'équipe de France - Janvier 2021

Crédit: Getty Images

Des responsabilités qu’il ne va pas fuir, lui qui fait désormais partie des joueurs les plus expérimentés de cette équipe, même si, ces dernières années, son rendement en sélection, bien différent de ce qu’il était capable de produire en club, était pointé du doigt. "Chaque fois qu’il a été là, il a donné le maximum, l’a défendu en conférence de presse d’avant-match Dika Mem. C’est un super joueur, c’est quelqu’un qui n’hésite pas à aller vers le but, que la réussite soit là ou pas. Tim’, depuis des années, c’est un superbe arrière gauche, il fait de très belles saisons, il fallait juste trouver le petit truc qui allait aussi le faire bien jouer en équipe de France. Je pense que la manière dont on joue depuis le début de la compétition correspond plus à son style de jeu. Il a besoin de jouer en course, d’être lancé, c’est plus difficile pour lui de s’exprimer quand on est à l’arrêt".
Quand vous avez du danger des deux côtés du terrain, c'est plus difficile de défendre
En manque de rythme et de compétition, N’Guessan s’était fait plus discret le reste du match face aux Lusitaniens, manquant son seul autre tir de la partie. Il n’avait, aussi, plus besoin de faire la différence en fin de rencontre, le score étant déjà acquis et Guillaume Gille, son sélectionneur, en profitant pour faire reposer ses cadres. Toujours est-il que, lors de ce Mondial, les Bleus ont brillé, dans le jeu, à chaque fois que N’Guessan était sur le terrain. "C’est un garçon qui a une très grosse puissance physique, qui est capable de marquer des buts à longue distance et en plus d’aller remporter des duels", décrypte Fernandez. Et quand, un peu plus loin, la menace Mem, de mieux en mieux dans ce tournoi, a aussi le bras qui chauffe, l’adversaire à la tête qui tourne : "Quand vous avez du danger des deux côtés du terrain, c’est plus difficile pour l’autre équipe de défendre", expose ainsi Jérôme Fernandez.
Une bonne nouvelle alors que le plus dur arrive pour les Bleus, avec ces matches couperets où la pression sera toute autre et l'erreur interdite. Vainqueurs de leur six premiers matches du tournoi, les partenaires de Michael Guigou n’ont pas envie de s’arrêter là, si près de l’objectif annoncé par leur sélectionneur à l’orée du Mondial : la lutte pour les médailles. Il ne faut pas compter sur Timothey N’Guessan, champion du monde en 2017 et médaillé d’argent aux Jeux de Rio en 2016, et d’un naturel plutôt décontracté, pour avoir le bras qui se crispe : "Le peu de fois où j’ai été en stage avec lui, effectivement il avait l’air assez 'cool', même s’il était impressionné et qu’il avait du respect pour les anciens et ce maillot bleu", se remémore Fernandez qui a assisté, en 2013, aux débuts du natif de Massy en équipe nationale, où il en est désormais à 161 buts.
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France's left back Timothey N'Guessan jumps to shoot during the 2021 World Men's Handball Championship between Group E teams Norway and France

Crédit: Getty Images

A 28 ans, l’ancien joueur de Chambéry veut aussi marquer de son sceau ce nouveau chapitre de l’équipe de France, "qui a encore besoin de se reconstruire", rappelle Philippe Dallard. Et veut définitivement sortir de la trace laissée par cette génération dorée des Experts. "Ce groupe a besoin de trouver son chemin, d’écrire ses premières belles pages, ça passe par des résultats positifs dans les prochains jours", disait Guillaume Gille à la veille de ce quart de finale. Nul doute que N’Guessan se fera un plaisir de faire à nouveau trembler les filets et d’ouvrir la voie.
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