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MotoGP - Fabio Quartararo (Yamaha), histoire d'une pluie de contrariétés

Julien Pereira

Mis à jour 14/10/2022 à 13:48 GMT+2

GRAND PRIX D'AUSTRALIE - Si la couronne de Fabio Quartararo est plus que jamais menacée par Francesco Bagnaia, c'est parce que le Français a beaucoup souffert, au Japon puis en Thaïlande, dans des conditions climatiques délicates. Le champion du monde en titre n'est pas à l'aise sur piste mouillée. Et s'il a parfois pu les écarter, ces difficultés ont toujours fait partie de son histoire.

Fabio Quartararo (Yamaha) lors des essais du Grand Prix du Japon, le 24 septembre 2022

Crédit: Getty Images

Si vous êtes fan de Fabio Quartararo, vous aurez peut-être l'intention, en cette fin de semaine, d'ouvrir compulsivement l'application météo de votre smartphone pour vous assurer que la pluie va bien épargner le circuit de Phillip Island. Il y a une douzaine de jours, à Buriram, l'avance du Français en tête du Championnat du monde sur Francesco Bagnaia a quelque peu pris l'eau. Le pilote Yamaha aborde l'antépénultième Grand Prix de la saison, en Australie, avec deux petits points de marge. Et une confiance qui, dans des conditions pluvieuses, est brusquement retombée à zéro.
Le pilote tricolore n'a jamais été un spécialiste des pistes gorgées d'eau, comme peuvent l'être Jack Miller, Miguel Oliveira ou encore Brad Binder. Et cette saison en particulier, le leader du Mondial n'a pas franchement besoin des caprices du ciel pour se retrouver dans des luttes de peloton acharnées. Alors, lorsque la pluie s'en mêle... "Ce qui est dangereux, au final, c'est l'aquaplanage, anticipait "El Diablo" avant même le début de son week-end en enfer. Et également lorsque vous êtes derrière. Aux essais, vous roulez seul. Mais quand vous êtes derrière un certain nombre de pilotes, c'est un moment délicat où vous ne voyez rien."

Question de confiance... et affaire de machinerie

L'aquaplanage, Quartararo a bien failli le payer au prix fort dès le premier tour de course à Buriram, à la sortie du virage N.4. C'est d'ailleurs après ce moment-là que le Niçois a complètement dégringolé dans la hiérarchie, pas aidé non plus par une erreur de pression de pneu admise par son ingénieur en chef, Diego Gubellini. D'autant que piloter dans ce type de conditions est, plus que dans tout autre domaine, une question de ressenti et de confiance.
C'est aussi une affaire de machinerie : il y a bien longtemps que la Yamaha M1 du Français n'apprécie plus la pluie. Jorge Lorenzo, triple champion du monde ayant lui aussi cumulé quelques bulles dans ces conditions, est bien placé pour le savoir. À plusieurs reprises depuis qu'il est le leader du constructeur japonais, Quartararo a souligné le manque d'adhérence de sa monture, tant en entrée qu'en passage de courbe. Précisément là où Ducati, firme la plus performante du plateau, a fait des progrès phénoménaux en quelques saisons, grâce notamment à une meilleure compréhension et gestion de l'électronique.

A 5 ans, déjà

Paradoxalement, Quartararo a parfois su trouver des solutions pour surmonter ces obstacles. En 2021, le prodige azuréen s'était offert la pole, au Mans, et avait craint de "ne pas rester longtemps en tête" en cas d'averses le lendemain. La pluie avait effectivement irrigué le circuit Bugatti, le dimanche, mais le pilote Yamaha n'avait pas sombré. Le podium qu'il avait arraché, derrière les experts Jack Miller et Johann Zarco, avait agi comme un déclic. "J'ai fait des progrès parce que j'ai beaucoup poussé, s'était-il satisfait à l'époque. J'ai beaucoup appris."
Son autre podium décroché un peu moins d'un an plus tard à Mandalika semblait confirmer que le traumatisme était définitivement dissipé. Finalement, il n'est pas certain qu'il puisse l'être. Car il est ancré depuis sa plus tendre enfance, et l'époque où son père l'accompagnait sur le circuit Océane, à Antibes, alors qu'il n'avait que 5 ans et qu'il découvrait les joies du circuit avec une petite 50 PW.
"Il pleuvait, il m'avait dit de faire attention, raconte le champion du monde dans la biographie écrite par Michel Turco. Je voulais rouler comme sur le sec. Mais je suis tombé trois fois en trois tours… et dans le même virage. Du coup, on est rentré à la maison avec la moto neuve et toute défoncée." 18 ans plus tard, l'anecdote n'est toujours pas une histoire ancienne.
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Fabio Quartararo (Yamaha) dans son box au Grand Prix de Thaïlande 2022

Crédit: Imago

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