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MotoGP - Comment Fabio Quartararo maximise ses performances avec Yamaha

Julien Pereira

Mis à jour 27/05/2022 à 17:14 GMT+2

GRAND PRIX D'ITALIE - Fabio Quartararo est un Gaulois qui résiste encore et toujours. Malgré une machine peu performante, le Français a, lui, surperformé sur le premier tiers d'exercice. Le champion du monde en titre va débarquer au Mugello en leader du championnat du monde alors que sa marge sur les autres pilotes Yamaha ne cesse de s'agrandir. Illustration en chiffres.

Fabio Quartararo (Yamaha) lors du Grand Prix du Portugal

Crédit: Imago

Fabio Quartararo est toujours en tête du Championnat du monde. Ce n'est absolument pas une anomalie au vu de son statut. Mais c'est un véritable exploit si l'on tient compte de la performance de sa machine. Depuis le début de la saison, le Français a souvent critiqué le rendement de sa Yamaha, parfois à travers des sous-entendus, souvent de manière très franche. Sa position au classement après sept grands prix, dont trois en Europe, pourrait laisser croire que les arguments du champion du monde sont moins fondés qu'ils n'en ont l'air.
Plusieurs chiffres clés démontrent pourtant le contraire. Notamment lorsqu'ils sont mis en perspective avec les données des autres pilotes de la firme japonaise, à savoir son coéquipier Franco Morbidelli, mais aussi l'expérimenté Andrea Dovizioso et le rookie Darryn Binder, les deux membres de la structure RNF engageant elle aussi des M1.

En qualification, il survit

Dès son arrivée en MotoGP, Fabio Quartararo n'a cessé de s'affirmer parmi les références en qualification. Le Français est souvent brillant sur un tour. Y compris cette saison, alors qu'il ne peut plus garder la moindre marge aux essais avec une machine sous-performante, au risque de s'exposer à un passage par la Q1. À l'exception du Grand Prix inaugural au Qatar, où il s'était classé 11e après être justement passé par les repêchages, "El Diablo" est toujours parvenu à accrocher l'une des deux premières lignes depuis le début de l'année. En Indonésie, il avait même signé la pole.
Si l'on établissait une grille de départ avec les positions moyennes de chaque pilote cette saison, Quartararo s'installerait sur le cinquième emplacement. Les autres pilotes Yamaha ? Morbidelli serait 16e, Andrea Dovizioso 17e et Binder, 23e. Un gouffre monumental.

En course, il maximise

De manière générale, Quartararo est aussi capable de garder sa position en course. Cette saison, il n'a jamais perdu plus de deux places à l'arrivée d'une course par rapport à sa position de départ. Depuis le retour en Europe, il a même plutôt tendance à en gagner.
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Fabio Quartararo (Yamaha) lors du Grand Prix de France

Crédit: Getty Images

Là aussi, c'est un véritable exploit : la Yamaha souffre d'un gros déficit de puissance moteur sur le reste du plateau, extrêmement homogène, et cela réduit considérablement les possibilités de dépassements pour le Français. Pourtant, son résultat moyen le dimanche (5) est le même que le samedi. Là aussi, l'écart avec Morbidelli (13e), Dovizioso (16e) et Binder (17e) est immense.

En vitesse de pointe, il souffre

Le Niçois parvient donc à tirer le meilleur d'une M1 dont les performances moteur sont très inférieures à celles de Ducati et Suzuki, notamment. Chaque week-end de course, la M1 du champion du monde en titre concède un à douze kilomètres par heure à la machine la plus performante dans ce domaine. Voici le détail par Grand Prix :
  • Au Qatar : Joan Mir (Suzuki) avait atteint les 357,6 km/h contre 348,3 km/h pour Quartararo ;
  • En Indonésie : Enea Bastianini (Ducati-Gresini) à 303,3 km/h) contre 296,7 km/h pour Quartararo ;
  • En Argentine : Francesco Bagnaia (Ducati) à 345,5 km/h contre 340,8 km/h pour Quartararo ;
  • Aux États-Unis : Johann Zarco (Ducati-Pramac) à 346,1 km/h contre 337,5 km/h pour Quartararo ;
  • Au Portugal : Enea Bastianini (Ducati-Gresini) à 351,7 km/h contre 339,6 km/h pour Quartararo ;
  • En Espagne : Enea Bastianini (Ducati-Gresini) à 297,5 km/h contre 290,3 km/h pour Quartararo ;
  • En France : Alex Marquez (Honda-LCR) à 323,7 km/h contre 316,5 km/h pour Quartararo.
Malgré ce handicap, le Français réussit à se mêler à la lutte grâce à son talent et à sa vitesse de passage en courbes. Même si cela ne suffit pas toujours. Au Mans, par exemple, il n'avait pas été en mesure de dépasser Aleix Espargaro (Aprilia) malgré un meilleur rythme.

En régularité, il domine

Si Quartararo occupe toujours la tête du classement, c'est avant tout grâce à sa régularité. Malgré les différentes conditions rencontrées jusqu'ici et l'extrême homogénéité du plateau, le Français a toujours fini dans le Top 10 cette saison. Aucun autre pilote n'en a fait autant, pas même Aleix Espargaro, son dauphin, sur le podium lors des trois dernières manches mais onzième à Austin.
Leurs poursuivants les plus proches ont tous chuté au moins une fois. À eux trois, les autres "Yamaha Boys", eux, n'ont intégré le Top 10 qu'à deux reprises (une fois pour Morbidelli, une fois pour Binder). C'est peut-être là que la différence est la plus marquante.
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Fabio Quartararo (Yamaha) salue la foule après le Grand Prix de France, le 15 mai 2022

Crédit: Imago

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