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Grand Prix d'Espagne MotoGP - Fabio Quartararo a retrouvé le mojo : mode "Lorenzo" sur la piste et "Raïkkönen" en dehors

Julien Pereira

Mis à jour 30/04/2022 à 10:33 GMT+2

GRAND PRIX D'ESPAGNE - On ne (re)voit plus que lui. Vainqueur au Portugal, très performant lors des premières séances d'essais libres à Jérez, Fabio Quartararo fait aussi beaucoup parler de lui en dehors de la piste. La question de son avenir n'est toujours pas résolue. Mais s'il s'est remis à gagner comme Jorge Lorenzo, le Français a choisi de rester imperturbable. Comme Kimi Räikkönen.

Fabio Quartararo (Yamaha) après sa victoire au Grand Prix du Portugal, le 24 avril 2022

Crédit: Imago

L'hiver fut laborieux, le printemps s'annonce radieux. Vainqueur à Portimão après des mois de doutes, Fabio Quartararo (Yamaha) a retrouvé une forme de confiance au meilleur des moments : le Grand Prix d'Espagne, disputé ce week-end dans son jardin de Jérez, et l'enchaînement des épreuves européennes doivent lui permettre de redevenir l'incontestable patron du Championnat, comme un certain Jorge Lorenzo à ses plus belles heures. Pour le reste, notamment la question de son avenir, le Français a choisi le "mode Kimi", à savoir un flegme digne de Räikkönen.
On peut douter que le champion du monde en titre, plutôt chaleureux, soutienne longtemps la comparaison avec le caractère du très populaire ex-pilote de Formule 1. En revanche, en piste, on l'a déjà vu imiter Lorenzo avec une ressemblance confondante. Au Portugal, dans une période où il est toujours plus difficile de vivre une course en solitaire, le Niçois a fait le trou avec un rythme métronomique digne du Majorquin. "El Diablo" a bouclé 19 des 25 tours en moins de 1'40, et en ayant relâché la pression en fin d'épreuve alors que son avance était significative.

Quartararo, métronomique comme Lorenzo

Quartararo n'avait plus gagné depuis le 27 août dernier à Silverstone. Retrouver la gagne, de cette manière, a complètement dissipé la morosité ambiante. "Je ne renoncerai jamais, quoi qu'on ressente, qu'on pense, a-t-il assuré après coup auprès de motogp.com. Le titre est toujours possible." Jusqu'ici, défendre cette couronne lui avait plutôt semblé utopique en raison du manque de puissance de sa Yamaha, incapable de rivaliser avec toutes les autres machines en ligne droite.
À Portimão, le pilote tricolore a pu combler ce déficit, à la fois grâce à la nature du circuit et à son dernier virage très rapide, aussi en tirant profit de nouveaux ajustements. À son retour dans le box, dimanche dernier, il avait rapporté ses impressions - en italien - à son chef mécanicien Diego Gubellini : "J'ai vu plein de petites choses qui sont tops". Puis, constatant qu'il était filmé, il s'était abstenu d'en dire plus : "On en parlera plus tard." Sont-ce ces "petites choses" qui lui ont permis d'envoyer un signal fort dès ce vendredi, à Jérez, lors de la première journée d'essais libres ?
Constamment à l'aise sur ce circuit (même s'il avait souffert en raison d'un syndrome des loges l'année dernière... et qu'il a chuté vendredi matin), le champion du monde a longtemps semblé en difficulté dans le dernier secteur, où le dernier virage en épingle est un casse-tête pour une Yamaha en mal de puissance. Mais en fin de deuxième séance, il a fini par le résoudre. "Honnêtement, à part la vitesse de pointe, je ne sais pas ce que l'on pourrait améliorer, expliquait-il avant le début de l'un de ses Grands Prix fétiches. La moto pivote bien, elle est stable au freinage... donc pour moi, elle fonctionne super bien ! [...] Je me sens bien en ce moment."

Changement de ton

Si le ton et l'humeur ont changé, c'est à la fois parce que Quartararo a repris les commandes du Mondial et que son avenir est toujours au cœur de nombreuses discussions au sein du paddock. Réchauffer sa relation avec Yamaha pourrait devenir une nécessité si les constructeurs potentiellement intéressés par son transfert, en particulier Honda et Ducati, optent finalement pour une tambouille interne. Ce serait aussi la limite de la comparaison avec Jorge Lorenzo qui, en 2017, avait claqué la porte de l'usine japonaise dans une ambiance délétère.
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Fabio Quartararo (Yamaha) lors des essais libres du Grand Prix d'Espagne, le 29 avril 2022 à Jérez

Crédit: Getty Images

"Fabio roule merveilleusement bien, il mène bien la moto et cela ne lui permet pas toujours de faire des podiums, analysait celui qui a toujours désigné le Français comme son successeur, dans un entretien accordé à Motorsport.com. Psychologiquement, c'est difficile pour lui mais je ne vois pas de meilleure option. On parle de la Honda mais c'est une moto très difficile [...] qui se pilote de manière radicalement différente. Et il ne semble pas y avoir de place chez Ducati."
Les performances de Quartararo sont redevenues un sujet central mais la question de son avenir n'est jamais très loin. Après avoir constamment botté en touche ces derniers jours, rappelant que les négociations étaient avant tout menées par son manager Eric Mahé, "El Diablo" est passé à une autre méthode. Dimanche dernier, après sa victoire au Portugal, le pilote de 23 ans a été interrogé sur la possibilité que ce succès ait un impact sur sa décision. "Non", a-t-il répondu de manière laconique. Avant d'ajouter, face à des journalistes visiblement frustrés par cette réponse sèche : "Je suis en mode Kimi !"
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Fabio Quartararo (Yamaha) après sa victoire au Grand Prix du Portugal, le 24 avril 2022 à Portimao

Crédit: Imago

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