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MotoGP - Avec sa victoire au Pays-Bas, Fabio Quartararo (Yamaha) a déjà fait un grand pas vers le titre avant la trêve

Julien Pereira

Mis à jour 01/07/2021 à 16:45 GMT+2

GRAND PRIX DES PAYS-BAS - Il n'y avait que la trêve estivale pour l'arrêter. Alors que le championnat du monde ne reprendra qu'au mois d'août, Fabio Quartararo (Yamaha) peut profiter de son repos l'esprit tranquille. Le Français, vainqueur à Assen, a déjà fait un grand pas vers le titre. Et si la suite de la saison s'annonce un peu plus difficile à gérer, le Français a beaucoup de marge.

Fabio Quartararo (Yamaha) après sa victoire au Grand Prix des Pays-Bas, le 27 juin 2021

Crédit: Getty Images

Fabio Quartararo a bouclé la première partie du boulot. Vite fait. Et (très) bien fait. Dimanche, à Assen, le Français a décroché un quatrième succès saisonnier, soit un de plus que sur l'ensemble de l'exercice précédent, avant même la césure estivale qui durera jusqu'au deuxième dimanche d'août. Bien au-dessus de la meute depuis le début de cette cuvée, leader du championnat avec une marge confortable, le pilote niçois est sur un boulevard qui doit le mener tout droit vers sa première couronne mondiale.
La troisième année pourrait donc être la bonne. Deux ans après sa découverte de la catégorie reine et un après être monté très haut pour retomber assez bas, Quartararo n'avait jamais semblé aussi solidement accroché à son sommet. Le travail psychologique qu'il a abattu durant l'hiver a déjà porté ses fruits ; désormais, "El Diablo" trébuche sans jamais vraiment glisser. Cette saison, le prodige tricolore a fait suivre chacune de ses deux seules contre-performances, à Jérez et en Catalogne, d'un podium puis d'un succès.

Quartararo libéré

Preuve que plus grand-chose ne peut faire douter le bonhomme, que l'on avait vu franchement affecté après être passé du tout au rien, fin 2020. Preuve, aussi, qu'il a su digérer sa promotion au sein de l'équipe d'usine. "Pour être honnête, je n'avais pas trop de pression de la part de l'équipe au début, mais plutôt de l'extérieur, expliquait-il justement après sa victoire à Assen. Tu essaies de ne pas écouter mais tu entends forcément que tu remplaces le roi Valentino Rossi et, inconsciemment, ça te met une petite pression. Je voulais juste que ça s'arrête et j'ai donc été très content de gagner au Qatar parce qu'à partir de là, je n'ai plus entendu cela."
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Fabio Quartararo (Yamaha) après sa victoire à Assen

Crédit: Getty Images

Sa place, certains en ont rêvé. Son coéquipier Maverick Viñales, recruté à prix d'or pour assurer la succession, n'a pu l'assumer : l'Espagnol a choisi de rompre son contrat un an avant son terme. Le départ de son voisin de box acté, Fabio Quartararo devrait cristalliser toute l'attention de l'usine japonaise, même le personnage qu'il s'est construit, sur et en dehors de la piste, a déjà largement agrandi son cercle d'influence. Ses résultats ont fait le reste. "El Diablo" a débuté plus de la moitié des Grands Prix en pole, fini deux tiers d'entre eux sur le podium, et bouclé 82 des 224 tours en tête. Évidemment, personne n'a fait mieux.
Malgré deux épisodes fâcheux - un bras droit touché par le syndrome des loges à Jérez et un cuir défectueux à Montmelo - le pilote tricolore a installé une forme de domination, sportive et mentale, difficile à supporter pour ses rivaux. Son dauphin Johann Zarco fait de la résistance mais ses temps faibles (une chute à Portimão, une 8e place au Sachsenring) sont plus coûteux que ceux de son compatriote.
Ce constat est valable pour les deux officiels Ducati Francesco Bagnaia et surtout Jack Miller, capable du meilleur comme du pire. Auteur d'une "erreur stupide" aux Pays-Bas, l'Australien a de nouveau chuté. "Ce crash va me ronger pendant cinq semaines", a-t-il admis dimanche.

La concurrence a pris un coup sur la tête

Même Joan Mir, dont la relation avec le Français s'est un peu refroidie ces dernières semaines, a avoué ne pas être en mesure de rivaliser avec lui. "Je suis inquiet parce que je veux défendre le titre et je pense que Suzuki aussi, disait récemment le champion du monde 2020. Mais je pense qu'on peut pousser un peu plus. L'équipe travaille bien mais ce n'est pas suffisant [...]. On a un bon 'package' mais on n'a pas progressé." L'Espagnol a déjà concédé deux breaks (55 points) au Tricolore et n'est donc pas une menace à court et à moyen terme.
Marc Marquez, lui, part d'encore plus loin. S'il a bel et bien retrouvé sa nature, comme il l'a démontré en gagnant en Allemagne ou en remontant de la 20e au 7e rang à Assen, l'instabilité de sa Honda et le risque de chute avec lequel il flirte en permanence est un fardeau. Son retard de 106 points aussi. Finalement, le plus grand rival de Quartararo pourrait être... lui-même. Intouchable sur la durée et à la régulière, le Niçois n'a qu'une inquiétude à lever : l'état de son avant-bras.
Opéré en mai dernier, le pilote au numéro 20 a ressenti de nouvelles douleurs aux Pays-Bas. Les quelques semaines de repos sont donc bienvenues mais la suite du menu s'annonce particulièrement indigeste, avec douze épreuves à disputer en trois mois, dont quatre regroupés en octobre. Mais d'ici là, Quartararo a de quoi voir venir. Et passer l'été au chaud.
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