Sportifs de l'année 2022 - Classement Français : Kevin Mayer à la 7e place

Sport : Athlétisme
Nombre de points : 93
Meilleur classement : 4e
Classement 2021 : 17e

8. Romain Cannone (Escrime) - 74 points
9. Pauline Ferrand-Prévot (Cyclisme) - 64 points
10. Clément Noël (Ski alpin) - 61 points

Parce qu'il est d'une fiabilité presque absolue. En dehors de 2019, avec son échec à Doha, il trouve toujours le moyen de repartir au moins une fois par an avec une médaille autour du cou lors d'un grand rendez-vous. Parfois, c'est même l'or. Le double vice-champion olympique du décathlon est devenu l'été dernier double champion du monde.

L'athlétisme français peut le remercier et le saluer comme il le mérite. D'abord parce que, comme aux Jeux de Tokyo en 2021, il est le seul à avoir ramené une médaille. A Eugene, elle était donc du plus précieux métal. Son deuxième couronnement planétaire après celui de 2017. Depuis la création des Championnats du monde, elles n'étaient que deux à avoir raflé plus d'un titre en individuel : Marie-José Pérec et Eunice Barber. C'est dire si Mayer a rejoint un club difficile d'accès...

C'est vrai, le Drômois a bénéficié dans l'Oregon du forfait du favori, le Canadien Damian Warner, champion olympique à Tokyo et leader de ce déca mondial lorsque sa cuisse a lâché lors du 400 mètres. Mais la blessure fait partie de ce jeu infernal qu'est le décathlon et Kevin Mayer a payé pour le savoir. Y compris cette année. Car sa victoire aux Mondiaux 2022 relève presque du miracle. A peine débarrassé de ses problèmes de dos qui l'avaient miné aux J.O., ses tendons d'Achille l'ont martyrisé tout au long de la saison.

"Ça a été une année vraiment très compliquée, a-t-il avoué à Eugene après sa victoire. Après les Jeux, j'ai vite réglé mon problème de dos, et je me suis dit 'Je peux repartir'. A partir de là, mes deux tendons d'Achille ne m'ont pas lâché pendant sept mois. Je les sens toujours mais j'ai su les gérer, j'ai su trouver les réponses, au bout de sept mois, pour enfin reprendre la course et être présent aujourd'hui. Franchement c'était inespéré." C'était d'ailleurs son premier décathlon depuis Tokyo. Si ce n'est pas son meilleur déca en termes de performance pure, c'est peut-être sa plus belle victoire, compte tenu des circonstances.

"Je vois chaque compétition comme une condition de mon bonheur, parce que je sais que j'adore m'entraîner, j'adore être prêt pour un championnat et j'adore m'exprimer en championnat", dit-il pour résumer son approche de sa discipline. Il le fait plutôt bien. Oui, il lui manque un titre olympique, et même un autre européen en plein air, mais à 30 ans, son palmarès est monstrueux à l'échelle de l'athlétisme tricolore. Sans oublier qu'il est toujours détenteur du record du monde. Non, vraiment, Mayer, c'est solide. C'est fiable. Et c'est grand.

22 janvier : Rentrée très timide en salle à Lyon avec un saut à 6,98m à la longueur, très loin de son record personnel (7,55m). "Il faut savoir travailler sans regarder les performances", prévient-il, loin de s'affoler.

25 mai : Il annonce se séparer de celui qui était son entraîneur principal et préparateur physique depuis 2013, Jérôme Simian. "Nous avons quelques désaccords sur la forme qui nous amènent à cette décision", explique Mayer dans un communiqué. Il continuera désormais à travailler seulement avec son ami d'enfance et entraîneur, Alexandre Bonacorsi.

24 juillet : A l'issue de la première journée du décathlon des Championnats du monde à Eugene, le Drômois n'occupe que la 6e place du classement. Mais il est dans des temps de passage satisfaisants avant son gros point fort que constitue la seconde journée. Puis Damian Warner, le leader et champion olympique, s'est blessé lors du 400 mètres...

25 juillet : Là, Mayer sort le grand jeu, notamment au disque (49,44m), à la perche (5,40m) et au javelot (à plus de 70m). Il efface son retard épreuve après épreuve et décroche finalement la médaille d'or avec 8816 points.

15 août : Trois semaines après son sacre mondial, il arrive fatigué à Munich pour les Championnats d'Europe. Dès la première épreuve, le 100m, il coupe son effort après 70 mètres et abandonne. "Si je n'ai aucune douleur du tout, je ferai le décathlon jusqu'au bout. Mais s'il y a la moindre douleur et un risque que ça puisse me coûter à l'avenir, ça ne vaudra pas le coup", avait-il prévenu.