Sportifs français de l'année 2022 - Romain Cannone à la 8e place

Sport : Escrime
Nombre de points : 74
Meilleur classement : 4e
Classement 2021 : 8e

9. Pauline Ferrand-Prévot (Cyclisme) - 64 points
10. Clément Noël (Ski alpin) - 61 points

Parce qu'il a réussi ce qu'il y a de plus dur dans le sport de haut niveau : confirmer. Invité de dernière minute aux Jeux de Tokyo, Romain Cannone avait vécu au Japon un conte de fée en décrochant l'or olympique à l'épée. Mais cette année, il a prouvé qu'il était une étoile tout sauf filante en s'installant au sommet de la hiérarchie mondiale dans son arme. Cela n'a certes pas l'éclat d'un "one shot" olympique auprès du grand public, mais sportivement, c'est sans doute plus fort, d'autant qu'il était attendu au tournant par ses adversaires sur les pistes.

Auteur d'une campagne solide en Coupe du monde (une victoire, trois podiums, cinq Top 6), Cannone s'est donc imposé comme le nouveau numéro un mondial dans sa discipline. Mais c'est évidemment en allant chercher le titre mondial, douze mois après l'Olympe nippon, qu'il a solidifié son statut de nouveau cador de l'escrime française et de l'épée internationale.

Après une petite déception aux Championnats d'Europe (où son pote Yannick Borel a conquis l'or), le Francilien a ainsi frappé un grand coup aux Mondiaux organisés au Caire au mois de juillet. Vainqueur du Japonais Kazuyasu Minobe en finale, c'est surtout en demie qu'il avait affiché des nerfs d'acier en écartant à la mort subite le Belge Neisser Loyola, son tombeur à l'Euro d'Antalya. Non seulement il a de la suite dans les idées, mais aussi un sacré répondant.

Fait rarissime notamment à l'épée, il détient donc désormais simultanément les couronnes olympique et mondiale. En Egypte, il a même ajouté une jolie cerise sur son gros gâteau en doublant son sacre mondial par un autre par équipes. Sa "plus grosse émotion" a-t-il d'ailleurs confié.

Alors, Cannone, fait pour durer ? "J'ai envie de rester numéro un mondial pendant trois ans si je peux. J'ai encore plein de choses à gagner", rappelle-t-il. A commencer par l'or olympique à Paris, sa carotte désormais à moyen terme. A 25 ans, il a en tout cas d'ores et déjà accompli davantage que l'immense majorité des tireurs dans toute leur vie. Tokyo, c'était beau. 2002, c'était grand.

11 février : À Sotchi, il signe son deuxième podium de la saison en atteignant la finale, où il bute sur l'Italien Valerio Cuomo.

13 mai : Cette fois, c'est la bonne. A Heidenheim, une des étapes les plus prestigieuses du circuit, Romain Cannone décroche son premier succès en Coupe du monde. Régulier depuis le début de la saison, il met cette fois dans le mille.

19 juin : La déception. Arrivé en favori à Antalya, il sort dès son entrée dans ces Championnats d'Europe, en étant cueilli à froid par le Belge Neisser Loyola, malgré un bon début de match où il menait 6-2.

19 juillet : Un mois pile après l'échec européen, Cannone s'offre le titre de champion du monde au Caire. Des nerfs en demi-finale pour l'emporter à la touche subite contre le même Loyola, puis une finale pleine de maîtrise. La thèse du concours de circonstances ou du jour de grâce à Tokyo ne tient plus.

22 juillet : Après l'indiv', le par équipes. Gavé de talent (Cannone, Borel, Bardenet...), le collectif tricolore n'avait pas décroché la moindre victoire en Coupe du monde. Presque une anomalie. Elle est magistralement effacée aux Mondiaux du Caire, où la bande à Hugues Obry renoue avec l'or en dominant l'Italie en finale. Pour Cannone un titre de plus...