Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Tournoi des 6 Nations | L’antisèche de France - Italie : Le mal est profond

Raphaël Brosse

Mis à jour 25/02/2024 à 22:11 GMT+1

Réduite à quatorze avant même la fin de la première période, l’équipe de France a été tenue en échec sur son terrain par l’Italie, ce dimanche à Lille (13-13). S’ils ont frôlé la correctionnelle, les Bleus ont surtout rendu une nouvelle copie très fade, pour ne pas dire médiocre. Les joueurs de Fabien Galthié sont malades, c’est désormais évident.

"On ne sait pas sur qui taper et c'est peut-être le plus inquiétant"

Le jeu : En liberté conditionnelle

Après une sévère raclée contre l’Irlande et un succès miraculeux en Écosse, le XV de France devait profiter de la réception de l’Italie, ce dimanche à Lille, pour enfin "se libérer" dans ce Tournoi des 6 Nations. Les Bleus avaient visiblement bien compris la consigne, puisqu’ils ont attaqué la partie avec beaucoup d’envie et d’intensité, remisant le "ping pong rugby" au placard. Des libérations de balle rapides, des lancements de jeu propres en touche, une mêlée infaillible : tout semblait réuni pour voir les hommes de Fabien Galthié dérouler. Malheureusement, leur très nette domination territoriale en première période ne s’est pas reflétée au score.
La faute à des trois-quarts qui ont trop souvent fait le mauvais choix au moment de conclure. La faute, aussi, à une Squadra Azzurra très valeureuse en défense. Et puis, à la suite de l’expulsion de Jonathan Danty, la mécanique tricolore s’est enrayée. Incapables d’être à nouveau menaçants, de plus en plus bousculés par des Italiens généreux mais brouillons, les partenaires de Charles Ollivon ont vu le rapport de force s’inverser. Cela a bien failli leur être fatal.
picture

Paul Boudehent (France-Italie)

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Cros et Boudehent relèvent le gant, Penaud agaçant

Associés à Charles Ollivon - auteur du seul essai français du match - en troisième ligne, François Cros et Paul Boudehent ont réussi à se mettre en valeur grâce à leur puissance et à leur capacité à mettre leur équipe dans l’avancée. Peato Mauvaka a ajusté la mire en touche mais n’apporte toujours pas le dynamisme qui le caractérisait autrefois, tandis que Matthieu Jalibert a multiplié les imprécisions avant de sortir sur blessure. Quant à Damian Penaud, il n’a pas eu l’apport attendu offensivement, ce qui a rendu ses erreurs techniques d’autant plus frustrantes.

L’action : Un poteau pour éviter le fiasco

Paolo Garbisi risque d'y repenser pendant encore longtemps. Alors que l'Italie tenait vaillamment tête à la France, l'arbitre a accordé une ultime pénalité aux joueurs de Gonzalo Quesada à la suite d'un ballon non libéré au sol par Dorian Aldegheri. Buteur jusque-là très fiable, le demi d'ouverture transalpin avait donc la balle de match au bout du pied. Peut-être déstabilisé par la nécessité de replacer en vitesse le cuir sur le tee ou par le public lillois, qui scandait le compte à rebours pour lui mettre la pression, le néo-Toulonnais s'est élancé... et a vu sa tentative heurter le poteau, avant d'atterrir dans les bras de Yoram Moefana.

Le facteur X : Danty, game changer malgré lui

Les Français aiment décidément bien se compliquer la vie. En début de Tournoi, Paul Willemse avait été envoyé sous la douche après avoir écopé de deux cartons jaunes en une demi-heure, ce qui avait contribué au naufrage des siens contre l’Irlande. Ce dimanche, ça a été au tour de Jonathan Danty de voir rouge. Juste avant la pause, le centre rochelais a violemment heurté le visage de Juan Ignacio Brex. Un plaquage illicite qui lui a d’abord valu une expulsion temporaire, devenue définitive après analyse du bunker. Et qui a fait tourner le match.
picture

Jonathan Danty (France-Italie, Six Nations)

Crédit: Getty Images

La stat’ : 27

Pour la première fois depuis 27 ans et une défaite concédée en mars 1997 (32-40), la France ne s’est pas imposée lors d’une réception de l’Italie. Le bilan est désormais de 25 victoires, un nul et une défaite.

La décla : Fabien Galthié (France 2)

C’est un moment douloureux, on n’arrive pas à faire ce qu’on voudrait faire. Mais c’est le moment de faire corps, d’être résilients.

La question : Comment ces Bleus peuvent-ils guérir ?

Il y a quinze jours, la question était de savoir si la victoire arrachée de justesse par la France en Écosse était un trompe-l’œil ou, au contraire, un succès fondateur. Deux semaines plus tard, la balance penche en faveur de la première hypothèse. La réception de l’Italie, inlassablement considérée comme étant l’adversaire le plus faible du Tournoi, était pourtant censée permettre aux Bleus d’enfin passer à la vitesse supérieure et de faire le plein de confiance, devant un public qui, à coup sûr, aurait été conquis.
Mais il faut se rendre à l’évidence : ce XV de France est malade. Il ne s’est toujours pas relevé de son immense désillusion de l’automne dernier, et l’absence de plusieurs de ses cadres, pour cause de blessure ou de quête olympique, n’a rien fait pour arranger les choses. L’équipe alignée par Fabien Galthié avait cependant tous les atouts nécessaires pour passer un bon dimanche. En d’autres temps, en ayant eu autant d’occasions franches, elle aurait d’ailleurs sans doute atteint la mi-temps avec le bonus offensif en poche. Au lieu de cela, elle s’est retrouvée avec une courte marge d’avance au score (10-3) et réduite à quatorze.
picture

Posolo Tuilagi a fait parler sa puissance lors de France-Italie

Crédit: Getty Images

L’efficacité et la discipline font défaut aux coéquipiers de Thomas Ramos depuis le début de ce Tournoi, et cette rencontre en a été l’éclatante illustration. Pour y remédier, et pour sauver ce qui peut encore l’être d’ici mi-mars, les Français devront donc en priorité rester solidaires, comme l’a suggéré leur sélectionneur. Ils devront encore et toujours insister sur les fondamentaux, en prenant pour exemple les progrès remarqués en touche par rapport à leurs précédentes sorties.
Enfin, ils pourront essayer d’injecter du sang neuf, en lançant dans le grand bain des éléments décomplexés et mentalement frais, à l’image du bluffant Posolo Tuilagi. La blessure de Matthieu Jalibert et la suspension de Jonathan Danty vont justement obliger le staff à opérer quelques changements. Qui, dans le contexte actuel, ne peuvent être que bienvenus.
picture

Et si c'était le déclic ?

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité