L'Angleterre confiante avant d'affronter l'Afrique du Sud en demi-finale de la Coupe du monde : conviction ou déni ?

ParSimon Farvacque

Mis à jour 21/10/2023 à 17:37 GMT+2

Le XV de la Rose n'a pas connu la défaite, dans cette Coupe du monde. Il aborde sa demie contre l'Afrique du Sud, samedi au Stade de France (21h), fort d'une confiance qui illustre un frappant contraste : en mars et en août dernier, les Anglais subissaient des revers tonitruants, face à la France et aux Fidji. S'en sont-ils relevés au point d'inquiéter les Boks, ou pratiquent-ils la Méthode Coué ?

Un match pour les livres d'histoire s'est tenu le 11 mars dernier, à Twickenham. La France y a infligé une correction monumentale au XV de la Rose, démantibulé dans son antre : 10-53. Sept mois plus tard, un seul des deux protagonistes de cette raclée reste en lice pour le sacre planétaire… et c'est l'Angleterre. Opposés aux Springboks ce samedi au Stade de France (21h), les Anglais ne font pas profil bas.

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Maro Itoje ne fait pas de l'Afrique du Sud une montagne. "On ne parle pas d'une équipe qui n'a jamais perdu, ou qui ne fait jamais d'erreur, a lancé le deuxième ligne, ce jeudi. C'est une bonne équipe, mais nous aussi." La position de l'outsider, soumis aux éventuels atermoiements du favori ? Très peu pour lui : "Ce n'est pas un match comme les autres, c'est un match à part et c'est à nous de nous l'approprier."

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"On a gagné une fois, ils ont gagné une fois"

"Ils sont champions du monde en titre, poursuit celui qui était titulaire lors de la finale remportée 32-12 par les Boks, il y a quatre ans. Ils font une super Coupe du monde, mais on les a joués deux fois depuis 2019. On a gagné une fois, ils ont gagné une fois." Un partout, balle au centre. Une drôle de conception du rapport de force entre ces deux nations : l'Afrique du Sud est 1re mondiale, l'Angleterre est 5e.

Les mésaventures récentes d'Albion ne se résument pas au cavalier seul tricolore, lors du Tournoi. En août encore, les Anglais perdaient pour la première fois face aux Fidji, à l'aube d'un Mondial susceptible d'entériner leur déclassement dans des proportions terribles. Les voir ainsi à deux matches du panthéon est – outre en partie dû à un tirage au sort clément – en quelque sorte miraculeux.

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Crédit: Getty Images

L'Angleterre, seule équipe invaincue

Mais tous les éléments de contexte du monde n'enlèveront pas à l'Angleterre le fait qu'elle est l'unique formation invaincue de l'épreuve. De quoi renforcer la conviction profonde des hommes de Steve Borthwick. "Ce groupe croit en lui, a affirmé le sélectionneur, en conférence de presse. On a des joueurs qui ont l'habitude du très haut niveau. Ils ont hâte, à commencer par lui [montrant son capitaine, Owen Farrell]."

Membre du staff d'Eddie Jones lors de l'édition 2019, Borthwick a les pleins pouvoirs depuis le début de l'année. Il semble encore tâtonner, dans sa gestion des nombreux ouvreurs talentueux dont il dispose notamment : Farrell (titulaire) mais aussi George Ford (remplaçant) et Marcus Smith. Ce dernier, arrière face aux Fidjiens en quart, a été touché à la tête lors de ce match. Il ne sera pas de la partie samedi.

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"Vous n'avez pas encore (tout) vu"

Le peu de temps que l'ancien seconde latte a eu pour modeler sa sélection est à la fois un motif d'espoir et de crainte. Ce qu'il a accompli, si vite et avec une telle pression, est en un sens remarquable. Mais on se demande comment, alors que le niveau de l'adversaire va s'élever brutalement, Borthwick, son staff et ses joueurs vont-ils pouvoir répondre à des Sud-Africains si expérimentés et tactiquement au point face aux Bleus.

"Je pense que (notre) équipe a énormément de potentiel.Vous n'avez pas encore vu tout ce qu'elle a à donner", prévient Itoje. Si la confiance qui émane de ce collectif se traduit de façon tangible sur le pré, il y aura match, samedi. Sans que cela n'offre la moindre garantie de succès aux Anglais. En revanche, si leur aplomb n'est qu'une posture, ou si leurs certitudes sont erronées, le retour sur terre risque d'être spectaculaire.

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