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ATP Montpellier : Sorti par Auger-Aliassime, Cazaux va prendre un recul bienvenu après l'euphorie de l'Open d'Australie

Maxime Battistella

Publié 02/02/2024 à 11:53 GMT+1

Battu d'un rien par Félix Auger-Aliassime (7-5, 2-6, 7-6) au 2e tour à Montpellier jeudi, Arthur Cazaux avait évidemment des regrets de ne pas continuer le tournoi devant son public. Mais il a pu aussi mesurer l'emballement qu'il a suscité après son aventure australienne et a annoncé prendre une pause de deux semaines. Histoire de digérer ce qui lui arrive pour repartir de bon pied.

Cazaux : "Dans la tête j’ai passé un petit cap et je suis prêt à tout type de situation"

C'est peut-être un mal pour un bien. Aucun joueur de tennis digne de ce nom n'aime perdre, bien entendu. Et jeudi, après avoir été coiffé au poteau par l'ancien membre du Top 10 désormais 30e mondial Félix Auger-Aliassime (7-5, 2-6, 7-6) après près de trois heures de combat (2h48 précisément), Arthur Cazaux était légitimement déçu, surtout après avoir servi pour le match à 5-4 dans le troisième set chez lui à Montpellier. Mais entre sa formidable aventure australienne et son accueil triomphal par le public français, il n'avait pas eu vraiment le temps de prendre du recul.
Ce temps pour digérer un peu ce qui lui arrive en ce début de saison 2024, il va se l'octroyer désormais, comme il l'a annoncé en conférence de presse. "Je pense que je vais couper pendant deux semaines sans tournois. Je dois soigner quelques bobos qui traînent un peu. Ça me tenait à cœur de jouer à Montpellier, mais maintenant il faut que je repose mon corps", a confié celui qui a fait une entrée en grande pompe dans le Top 100 en début de semaine (83e à l'ATP).

Pas du genre à s'enflammer mais un nouveau statut à digérer

Reposer le corps s'annonce primordial – surtout quand on connaît les galères physiques déjà traversées par l'intéressé – mais l'esprit, peut-être plus encore. Car même si ses résultats en Challengers fin 2023 et juste avant l'Open d'Australie permettaient peut-être d'envisager une percée comme nous l'a rappelé son compatriote Gabriel Debru dans un entretien, le parcours de Cazaux à Melbourne l'a fait changer de dimension, de facto.
Ambitieux, le principal intéressé n'en fait pas une montagne. "Mon entourage m'aide beaucoup et mon éducation aussi. Mes parents m'ont inculqué de bonnes valeurs, donc même si les médias s'enflamment un peu, pour moi, je ne suis que 83e mondial, ce n'est pas grand-chose parce que j'ai des objectifs plus élevés. En France, dès qu'il y a un petit exploit, on s'enflamme direct surtout en tennis où il y a eu un creux générationnel. Mais je suis bien entouré, j'ai des gens autour de moi qui savent me recadrer quand il le faut donc je ne suis pas près de m'envoler", avait-il ainsi rappelé après son 1er tour victorieux à l'Open Sud de France contre Maximilian Marterer (6-1, 6-3), plus tôt dans la semaine.
Il n'empêche : la théorie et la pratique sont parfois bien différentes. Et même s'il avait été bien soutenu par une vingtaine de supporters déchaînés aux Antipodes, Cazaux vivait son parcours un peu dans sa bulle. Quand il est rentré en France, il a pu prendre réellement la mesure de l'engouement qu'il a suscité, particulièrement à Montpellier, sa ville natale. Certes, il a su utiliser ce soutien enthousiaste à son avantage sur le court, mais il s'est aussi parfois fait un peu dépasser par les événements.
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Le public m'a fait bien jouer mais aussi perdre un peu d'énergie
"Je n'avais pas joué une ambiance pareille. Le public me donnait tellement que je suis rentré dedans. Ça m'a fait bien jouer, mais je pense que ça m'a aussi fait perdre un peu d'énergie sur la fin. J'aurais dû essayer de mieux canaliser tout ça", a-t-il concédé. Lorsqu'il a servi pour le match contre "F2A", Cazaux a ainsi donné l'impression de vouloir trop en faire. Résultat : aucune première balle passée, un débreak blanc concédé et une dynamique enrayée.
"Sur un match comme ça, je pense que c'est la gestion des moments importants à la fin. Je n'ai pas l'impression d'être particulièrement à la rue face à ce type de joueur dans le jeu. Je vois que le niveau est là, mais il faut continuer à bosser. On a vu que sur la fin, il y avait des points où je n'étais pas bon. On va travailler pour qu'à l'avenir, face à ce type de joueur, je ne craque pas sur ces points. Il va falloir continuer à monter au classement, faire des matches comme ça et je pense que ça le fera un jour", a-t-il néanmoins ajouté.
Cette lucidité associée à une pause bien méritée pourrait bien lui permettre de rebondir au mieux fin février pour continuer à progresser. Certes, une telle prise de recul pourrait aussi casser un peu son rythme et le cercle vertueux entamé depuis le début de l'année. Seul l'avenir le dira. Mais ce qu'il a montré encore à Montpellier tennistiquement plaide en faveur du contraire. Son prochain défi sera de consolider son niveau moyen pour franchir un nouveau palier. La tête bien sur les épaules, il a tout pour y arriver.
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