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ATP Toronto : Monfils, enfin le bout du tunnel ?

Maxime Battistella

Mis à jour 14/08/2021 à 12:55 GMT+2

ATP TORONTO - Pour la première fois depuis quasiment un an et demi, Gaël Monfils est parvenu au Canada à enchaîner deux victoires sur le circuit. Au moment de retrouver John Isner en quart de finale vendredi en night session (pas avant 2h30 samedi en France), le Français a peut-être chassé ses démons et espère utiliser cette tournée nord-américaine comme d'un véritable tremplin.

Gaël Monfils à Toronto en 2021

Crédit: Getty Images

Rompre le cercle vicieux pour le rendre vertueux. C'est ce que Gaël Monfils essaie de faire depuis des mois, sans y parvenir. Mais le temps des souffrances et des doutes est peut-être bientôt révolu. En larmes après son élimination d'entrée à l'Open d'Australie en début de saison, il n'avait jusqu'à cette étape canadienne pas réussi à remettre la marche avant (3 victoires pour 10 défaites). Mais à Toronto, son année a peut-être pris le tournant qu'il attendait désespérément, puisqu'il est parvenu à gagner deux matches consécutivement, ce qui ne lui était plus arrivé depuis le tournoi de Dubaï (demi-finale perdue contre Novak Djokovic) fin février… 2020.
A l'époque, tout lui réussissait ou presque : Monfils venait de gagner deux tournois d'affilée (Montpellier et Rotterdam) pour la première fois de sa carrière et pointait à une très prometteuse 3e place mondiale à la Race. Il n'hésitait pas à affirmer ses ambitions : intégrer le Top 5 mondial, et pourquoi pas gagner un tournoi du Grand Chelem, quitte à s'ajouter de la pression. Alors peut-il se remettre à rêver comme c'était le cas voici quasiment 18 mois ? Gardons-nous des jugements hâtifs ou d'un enthousiasme qui pourrait vite prendre des airs d'enflammade.

Une embellie qu'il doit avant tout à sa persévérance

Celui qui est encore numéro 1 tricolore au classement ATP (22e joueur mondial) vient de traverser sa plus longue période de doute, et ce à un stade avancé de sa carrière. Reconstruire sa confiance est toujours bien plus ardu que de la perdre dans un sport de haut niveau et notamment en tennis.
A 34 ans, retrouver son meilleur tennis est peut-être le plus grand défi que "La Monf'" s'est lancé jusqu'ici, alors que la pandémie, les contraintes liées à la sécurité sanitaire et la multiplication des huis clos ont miné son moral ces derniers mois. Il n'était évidemment pas le seul dans ce cas, mais son style incomparable et son goût pour le spectacle sur un court font qu'il en a été particulièrement affecté.
Ce n'est pas un hasard si les spectateurs présents (5000 sont autorisés sur le site du tournoi quotidiennement) jouent un rôle fondamental dans sa belle semaine canadienne. "J'ai tiré beaucoup d'énergie du public. Je suis très heureux de cette victoire, je commence à me reconstruire une confiance", avait d'ailleurs souligné l'intéressé après avoir renversé John Millman au 1er tour (3-6, 6-3, 6-4). Et le mérite lui en revient avant tout, lui qui n'a pas laissé les déceptions successives de sa saison venir à bout de sa persévérance.
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Du Monfils étincelant puis solide : le résumé de son succès sur Tiafoe

Monfils peut à nouveau s'appuyer sur son physique

Attristé par sa sortie d'entrée lors des Jeux Olympiques en simple contre le Biélorusse Ilya Ivashka (4-6, 6-4, 7-5), il avait tout de même trouvé des motifs de satisfaction dans sa manière de jouer. Son engagement total en double aux côtés de Jérémy Chardy à Tokyo était un autre signe positif de sa détermination à sortir de l'impasse. Indéniablement, le travail commence à payer. D'abord et avant tout sur le plan physique : Monfils n'est plus ce joueur épuisé après deux sets qu'il était parfois au printemps. Il l'a montré contre Millman, réussissant à s'adjuger les quatre derniers jeux de la partie, alors qu'il était mené d'un break.
Et de cet état de forme en nette amélioration, le Parisien de naissance tire une plus grande sérénité sur le plan mental. Sa gestion de la fin de match contre Frances Tiafoe en huitième de finale en a été l'exemple flagrant. De 4-2 à 4-5 dans le second set, il a perdu trois jeux consécutifs, mais ne s'est pas affolé pour pousser son adversaire au tie-break et l'emporter. Voici quelques semaines, le match lui aurait peut-être échappé.

Un mariage comme point de départ de sa résurrection ?

Son mariage récent avec Elina Svitolina - une étape majeure dans sa vie qui lui avait fait dire avec humour que "gagner Roland aurait été plus facile" - lui a sans doute rendu une certaine légèreté, une partie de sa liberté et de son insouciance sur le court. Personnalité sensible par excellence, Monfils joue bien quand il se sent épanoui par ailleurs, et c'est incontestablement le cas en ce moment.
Reste à savoir s'il ne s'agit que d'une parenthèse ou du début d'un rebond spectaculaire. S'il parvient à confirmer ce début de spirale positive face au canonnier géant John Isner en "night session" ce vendredi (Monfils mène 7-5 dans leurs duels sur le circuit), une première demi-finale en Masters 1000 depuis deux ans (déjà au Canada à Montréal) l'attend. Le tennis français, qui repose essentiellement sur les performances d'Ugo Humbert depuis plusieurs mois, ne s'en plaindrait pas.
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