Coupe Davis 2025 | Le spectacle finit en désastre : Corentin Moutet se saborde et offre le deuxième set au Belge Raphaël Collignon

C'est tout le charme de Corentin Moutet. Façon Forrest Gump et sa boîte de chocolats, on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber. Ces derniers mois, le Tricolore avait montré plus de constance dans son jeu et la gestion de ses émotions. Mardi, pour le premier simple du quart de finale de la Coupe Davis face à la Belgique, il a été l'auteur d'une faute aussi grossière que coûteuse.

Bousculé dans le deuxième set par Raphaël Collignon après avoir aisément dominé la première manche, le 35e joueur mondial servait pour égaliser à 6-6. Pas le moment d'avoir le bras qui tremble, ou la tête à l'envers. A 15-A, Moutet pensait avoir fait le plus dur et n'avait plus qu'à conclure au filet après avoir débordé son adversaire. Excès de confiance ? Hésitation ? Le Francilien a tenté un coup entre les jambes tout sauf nécessaire pour conclure l'échange. Résultat, un gros raté et un point important offert à Collignon et à la Belgique.

"Sur ce coup, il y a plein d'options plus intelligentes à faire à ce moment-là, surtout avec la pression, a réagi Moutet à L'Equipe. Par le passé, j'ai déjà tenté et réussi ce coup, les gens disaient que c'est incroyable. Et quand je le rate, évidemment qu'ils vont dire que je suis un clown. C'est un peu dur aussi, mais c'est comme ça que je me sens aussi. Quand je rate ce coup et qu'à la fin, je perds le match, je me dis que je suis un clown, que j'aurais dû faire peut-être quelque chose d'autre. Surtout quand il y a des collègues sur le côté qui croient en moi, qui me font confiance... C'est très dur d'être lucide face à la situation. Mais c'est sûr que la volée aurait été un choix plus judicieux à ce moment-là."

Sans doute touché par cette bévue, Corentin Moutet a ensuite commis une double faute pour offrir deux balles de set à son vis-à-vis, qui ne s'est pas fait prier pour revenir à hauteur (6-2, 5-7). Le tournant du match, assurément. "Je fais une double faute, je rate une volée même si je n'essaie pas de faire quelque chose de compliqué, je la rate quand même, a déploré Moutet. Il y a aussi ces balles-là qui sont frustrantes. Quand on est tendu, quand on est pris par les émotions, chacun a une manière différente de l'exprimer."

La Belgique n'a pas eu à s'en plaindre. Le capitaine de l'équipe belge, l'ancien joueur Steve Darcis, a estimé à L'Equipe qu'il ne fallait "pas en vouloir" à son adversaire, fantasque oui, mais aussi pour le meilleur. "C'est comme ça qu'il joue bien, comme ça qu'il ennuie les autres, comme ça qu'il fait le show parce que c'est un artiste. Nous, on n'a pas des artistes comme Corentin. On a des joueurs qui jouent simplement. Lui, il a du talent, il fait autre chose. C'est pour ça qu'il est 35e mondial. Mon discours n'est pas diplomatique. C'est trop facile de dire : 's'il n'avait pas fait ceci'... S'il ne faisait pas ça, il ne serait pas 35e mondial. Il faut le prendre avec ses qualités et ses défauts."

Darcis le reconnaît dans un sourire amusé, si un de ses joueurs avait osé faire ce que Corentin Moutet a tenté, il lui aurait "pété la gueule". Mardi, il pouvait surtout se réjouir qu'en face de Moutet, Raphaël Collignon soit allé au bout de son exploit en remportant la rencontre pour offrir le premier point à la Belgique. ."Je regrette énormément d'avoir fait ce coup, mais si je l'avais réussi, peut-être que ça aurait tout changé" a résumé le vaincu tricolore.

Ou plutôt le premier vaincu tricolore. Arthur Rinderknech n'est pas parvenu à dominer Zizou Bergs, synonyme d'élimination de l'équipe de France en quarts de finale.