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US Open - Le résumé de la nuit - L'exploit d'Alcaraz, le désespoir d'Osaka : Flushing dans tous ses états

Laurent Vergne

Mis à jour 04/09/2021 à 10:51 GMT+2

US OPEN 2021 - Quelle soirée et quelle nuit à New York ! Carlos Alcaraz, 18 ans, a signé son premier grand fait d'armes en sortant Stefanos Tsitsipas, 7-6 au 5e set. Dans la foulée, la Canadienne Leylah Fernandez, 18 ans également, a fait sensation en éliminant la tenante du titre Naomi Osaka, qui a affiché à nouveau sa grande fragilité psychologique et annoncé vouloir faire une pause.

Good morning Flushing : Carlos Alcaraz.

Crédit: Eurosport

L'histoire du jour

Il est toujours périlleux de présager de l'avenir. Surtout quand il s'agit d'un joueur aussi jeune. La précocité ne fait pas tout. Personne n'avait atteint les huitièmes de finale à un âge aussi peu avancé depuis Andrei Medvedev au début des années 90. Pourtant, l'Ukrainien, en dépit d'une carrière ponctuée de très hauts, n'est jamais devenu le vainqueur en Grand Chelem que tout le monde imaginait à ses débuts. La carrière de Carlos Alcaraz sera ce qu'il en fera ou n'en fera pas, mais, franchement, il a tout, absolument tout, dans son bras, dans ses cannes, dans sa tête, pour s'affirmer comme un des joueurs qui comptent dans les dix années à venir.
Ce qui relevait du pressentiment jusqu'ici a presque valeur d'évidence après sa victoire en cinq sets, 7-6 au tie-break de la dernière manche, contre Stefanos Tsitsipas. Difficile de ne pas voir dans cette victoire le véritable acte fondateur d'une carrière bien prometteuse. Car ce match, Alcaraz est allé le chercher et, au-delà de la variété des armes dont il dispose, c'est ce caractère, cette attitude de champion, qui a le plus épaté sur le court Arthur-Ashe, dont le public a été à juste titre séduit.
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Cinq sets, 4h06 de combat, pour un acte de naissance : cet Alcaraz-Tsitsipas était monumental

On dit souvent de lui qu'il est le nouveau Nadal, mais s'il ne partageait pas avec le Majorquin la nationalité espagnole, pas sûr que le rapprochement serait fait aussi naturellement. En dehors de cette certitude qu'il dégage à peine sortie de l'adolescence, qui inspire effectivement cette comparaison flatteuse, les similitudes ne sont pas si nombreuses. Lui-même juge d'ailleurs que, parmi les géants, celui dont il se sent tennistiquement le plus proche est... Roger Federer. Mais il est peut-être, tout simplement, Carlos Alcaraz. "Je ne copie aucun jeu, j'essaie juste de jouer le mien", a-t-il dit vendredi soir.
Ce jeu-là peut le mener très loin et très haut d'autant que, répétons-le, il affiche une maturité physique et mentale de nature à lui faire gagner beaucoup de temps. Il y aura, forcément, des coups de moins bien, peut-être même dès cet US Open, et/ou une crise de croissance plus ou moins marquée et plus ou moins longue. L'apprentissage des exigences du très haut niveau sur la durée, la gestion des attentes, tout ceci devra être apprivoisé. Mais le garçon s'avance avec un bagage trop bien rempli pour ne pas confirmer ces promesses-là.
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Carlos Alcaraz après sa victoire contre Stefanos Tsitsipas

Crédit: Eurosport

The hit of the night

On reste avec Carlos Alcaraz. Un "hot shot" en début de 5e set qui résumé assez bien ce que le jeune Espagnol a offert au public du court Arthur-Ashe dans cette fin de rencontre brûlante. Débordé par un coup droit long de ligne de Stefanos Tsitsipas, il a trouvé le moyen de s'en sortir avec un passing monstrueux. Savourez, aussi, l'explosion du stade...
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Comment Alcaraz a fait exploser le public du Ashe avec un monstrueux passing de coup droit

On a aimé

L'autre vent de jeunesse qui a soufflé sur le Arthur-Ashe. Quelle soirée ! Coup sur coup, un joueur (Carlos Alcaraz, donc) et une joueuse de 18 ans ont déboulonné deux ténors du tennis mondial. Leylah Fernandez, dernier "produit" d'un tennis canadien qui n'en finit décidément pas de sortir des pépites ces dernières années, a fait chuter Naomi Osaka sur le court Arthur-Ashe en ouverture de la night session.
C'est un vendredi soir qui restera dans les annales de Flushing Meadows. Osaka a servi pour le match, mais elle n'a paradoxalement jamais vraiment donné la sensation de le maîtriser pleinement. Reste que ses manques actuels ne doivent pas atténuer le regard porté sur la performance de Fernandez, épatante d'un bout à l'autre, jusqu'à ce dernier jeu de service, gagné blanc, pour parachever son œuvre.
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Culot monstre et coups géniaux : comment Fernandez a bouté Osaka hors du tournoi

L'autorité de Daniil Medvedev. Quelle première semaine du finaliste 2019. En mode boucher, le numéro 2 mondial découpe ses adversaires les uns après les autres en passant un minimum de temps sur le terrain. Contre Pablo Andujar, expédié 6-0, 6-3, 6-4, il s'est comporté en patron et, vu ce qu'il nous montre depuis le début du tournoi, il serait aussi étonnant que décevant de ne pas le voir aller loin, très loin, dans cet US Open. Plus que jamais, il fait office de grand favori dans la partie basse du tableau.
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Medvedev était tout simplement injouable : le résumé de sa victoire face à Andujar

Le FAA-RBA by night. Il n'a pas tout à fait l'impact de la victoire de Carlos Alcaraz contre Tsitsipas ou le retentissement de l'élimination de Naomi Osaka, mais que ce duel entre Félix Auger-Aliassime et Roberto Bautista Agut était sympathique. Particulièrement son 5e set. RBA, revenu à hauteur après avoir été mené deux manches à rien, a vraiment tout fait pour retourner ce match. Mais le jeune Québécois a tenu bon, notamment lors d'un étouffant 7e jeu, pour tenir son break d'avance à 4-2. Un succès qui confirme les progrès de FAA en Grand Chelem : c'est la 4e fois sur les cinq derniers Majeurs qu'il se hisse en huitièmes.
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Auger-Aliassime - Bautista Agut : deux outsiders, un super match et F2A est en deuxième semaine

On n'a pas aimé

Voir Naomi Osaka au fond du trou. Elle avait eu des mots (un peu) rassurants après son premier tour. Elle avait alors parlé d'une "nouvelle attitude", s'était réjouie de ne pas avoir ressenti de stress pendant son match. Mais cette nuit, après sa défaite en trois sets contre Leylah Fernandez (5-7, 7-6, 6-4), la championne japonaise a craqué.
Elle a fondu en larmes pendant sa conférence de presse et a eu des mots inquiétants : "Honnêtement, je ne sais pas quand je vais jouer mon prochain match de tennis. Je pense que je vais faire une pause pendant un certain temps. Lorsque je gagne, je ne me sens pas heureuse, je me sens soulagée. Et quand je perds, je me sens très triste. Tout ça n'est pas normal." C'est vraiment un été terrible pour Osaka, qui a sans doute besoin de tout sauf de tennis en ce moment.
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Osaka fond en larmes en conférence de presse et ne sait pas quand elle rejouera au tennis

La rechute de Stephens. On ne parle pas ici "que" de tennis, fort heureusement. Après sa victoire pleine d'autorité contre Coco Gauff il y a deux jours, on avait cru retrouver la Sloane Stephens triomphante de l'US Open 2017, au moins sur certains aspects. A confirmer, avions-nous dit. Mais après avoir remporté le premier set, elle a pris de plein fouet le mur Angelique Kerber (5-7, 6-3, 6-2). Et pour la troisième année de suite, la voilà qui disparait avant la seconde semaine de "son" Grand Chelem.

La décla du jour

Faites-en ce que vous voulez, mais Diego Schwartzman a un pote qui s'appelle... Ben Stiller. L'acteur américain était encore en tribunes cette semaine pour encourager l'Argentin, qui a raconté vendredi la genèse de cette rencontre assez improbable :
"Quand j'ai perdu contre Rafa en 2019, je l'ai rencontré. On avait fait une photo, je l'avais postée sur mon Instagram à l'époque. Après ça, on a gardé le contact. On s'entend bien. On s'envoie des SMS. L'année dernière, il n'y avait personne évidemment en tribunes, mais cette année, en arrivant, on a échangé des textos. L'autre jour, il a pu venir voir mon match dans mon box (contre Kevin Anderson, le fameux soir des inondations, un match que les deux joueurs ont débuté sur le Armstrong, avant de le finir sur le Ashe). Pendant l'interruption, je suis allé le voir, je lui ai dit, 'C'est comme si c'était un film, profite du spectacle.' Il est resté, il a attendu qu'on change de court en passant sur le Ashe. Et il est resté jusqu'à 2h30 du matin. C'était top."
Un ami, un vrai.
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Pour Schwartzman, tout va bien : le résumé de sa victoire contre Molcan

La stat de Jeu, Set et Maths

Rien ne sert de gagner le premier set lorsque l'on peut gagner les suivants : Botic van de Zanschulp l'a bien compris. Cette nuit, face à Facundo Bagnis, le Nééerlandais a concédé le premier avant de finalement s'imposer. Un scénario identique à son 1er tour des qualifications, 2e tour des qualifications, 3e tour des qualifications, 1er tour du tableau principal et... 2e tour du tableau principal !
C'est la première fois dans l'ère Open qu'un joueur issu des qualifications parvient à se qualifier en seconde semaine après avoir systématiquement perdu le premier set.
Q1 vs Tomas Barrios (6-7 6-2 6-2)
Q2 vs Ben Shelton (3-6 7-5 6-4)
Q3 vs Enzo Couacaud (3-6 7-6 6-2)
1er tour vs Carlos Taberner (2-6 3-6 6-4 7-5 6-3)
2e tour vs Casper Ruud (3-6 6-4 6-3 6-4)
3e tour vs Facundo Bagnis (3-6 6-0 6-2 6-2)
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Van de Zandschulp, le rêve continue : le résumé de sa qualification en 8e de finale

Le match à ne pas rater samedi : Monfils - Sinner

Il est, déjà, et pourrait-on dire encore, le dernier des Mohicans. Comme il y a deux ans, lorsqu'il avait atteint les quarts de finale, Gaël Monfils tient dans sa raquette la qualité du bilan tricolore dans cet US Open. Problème, après deux premiers tours bien gérés, le tableau du Français se corse méchamment. Samedi, pour une place en huitièmes, Monfils sera opposé à Jannik Sinner. Puis potentiellement, Alexander Zverev pourrait l'attendre au tour suivant. Autant dire que la route des quarts s'apparente désormais à un parcours du combattant.
Mais chaque chose en son temps. S'il veut franchir l'obstacle Sinner, le numéro un français, en net regain de forme ces dernières semaines lors de la tournée nord-américaine sur dur, devra éviter les quelques sautes de tension aperçues contre Steve Johnson. Ce qui n'avait pas coûté trop cher contre l'Américain risque de ne pas pardonner face au jeune et ambitieux Transalpin. Est-il capable d'afficher la constance nécessaire sur la durée d'un match pour écarter la tête de série numéro 13 ? C'est peut-être un peu trop lui demander et un peu tôt.
Monfils va beaucoup mieux, aucun doute là-dessus, mais il (re)partait de très bas. Il y a longtemps que Gaël n'a pas joué un match de cette envergure dans un tournoi aussi important. Mais c'est New York. Il est comme chez lui, ici, notamment sur ce court Louis-Armstrong où il avait remporté une bataille de feu contre Denis Shapovalov en 2019. C'était en 16es de finale, déjà. Alors, sait-on jamais. C'est en tout cas pour retrouver le parfum de ce genre de soirées que Monfils s'est accroché ces derniers mois quand rien ne tournait rond.
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