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US Open - Alcaraz - Ruud : Un seul touchera au Graal et s'installera sur le trône
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Publié 11/09/2022 à 13:46 GMT+2
US OPEN - Jamais une finale de Grand Chelem n'avait eu un tel double enjeu : le premier sacre en Majeur et la place de numéro 1 mondial pour le vainqueur. C'est ce qui attend ce dimanche Carlos Alcaraz ou Casper Ruud. Le jeune prodige espagnol part avec l'étiquette de favori, mais il a beaucoup donné et pourrait le payer face au Norvégien, bluffant de constance.
Un passing dos au filet : encore un point venu d'ailleurs signé Alcaraz
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Le contexte
Comme souvent ces dernières années - en tout cas beaucoup plus fréquemment que pour les trois autres levées du Grand Chelem -, l'US Open échappera donc au "Big 3". Une certitude depuis près d'une semaine déjà, puisqu'aux absences de Novak Djokovic (non vacciné) et de Roger Federer (blessé), s'est ajoutée l'élimination dès les huitièmes de finale de Rafael Nadal. Le Majorquin, vainqueur en Australie et à Roland-Garros, aurait pu se consoler à l'issue de la quinzaine en reprenant les rênes du tennis mondial. Pour ce faire, ni Carlos Alcaraz ni Casper Ruud ne devaient atteindre la finale. Malheureusement pour le "Taureau de Manacor", ils ont tenu leur rang.
Ce n'est pas vraiment une surprise pour le phénoménal Murcien, il faut bien le reconnaître. Déjà numéro 4 mondial et tête de série 3 du tournoi, il était espéré, dès le tirage au sort, au rendez-vous d'une potentielle demi-finale choc contre son aîné majorquin. Alors qu'il butait jusqu'ici sur les quarts de finale en Majeurs (US Open 2021, Roland-Garros 2022), il a même fait mieux en atteignant le dernier dimanche du tournoi. Une première finale en Grand Chelem à 19 printemps, voilà qui n'était plus arrivé depuis… Nadal, encore lui, à Roland-Garros en 2005.
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Du très grand tennis, un sacré combat : les meilleurs moments d'Alcaraz - Tiafoe
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Mais au-delà de l'émerveillement quant à la précocité de l'animal, c'est la manière qui a époustouflé. Une première semaine sans histoire et Alcaraz a enchaîné les "thrillers" en cinq sets des huitièmes à sa demie, avec son tennis de mutant, des ascenseurs émotionnels à répétition et un public new-yorkais électrisé jusqu'au petit matin. Les "night sessions" spectaculaires si caractéristiques de Flushing Meadows n'ont peut-être jamais été aussi folles, et ce pour le plus grand bonheur des amateurs de tennis.
Casper Ruud était, lui, moins attendu. Estampillé "terrien" malgré ses résultats probants sur dur ces derniers mois, il est encore passé sous les radars. Mais un constat s'impose : après les sorties de Stefanos Tsitsipas (1er tour) et Daniil Medvedev (huitième de finale), il a remarquablement assumé son statut. Certes, le Norvégien a moins le sens du "show", il ne multiplie pas les fulgurances. Mais sa rigueur, sa solidité, son professionnalisme et ses progrès dans tous les secteurs l'ont porté vers une deuxième finale de Grand Chelem en trois mois, au terme d'une seconde semaine notamment parfaitement maîtrisée. Sous-coté, il n'en a cure : car lui aussi pourrait faire l'Histoire du sport norvégien à l'issue de cette finale.
Face-à-face
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Ruud tient sa 2e finale majeure : Les temps forts de sa victoire sur Khachanov
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Leur parcours
Carlos Alcaraz
1er tour : bat Sebastian Baez [ARG] sur abandon 7-5, 7-5, 2-0 ab.2e tour : bat Federico Coria [ARG] 6-2, 6-1, 7-53e tour : bat Jenson Brooksby [E-U] 6-3, 6-3, 6-31/8e de finale : bat Marin Cilic [CRO/N.15] 6-4, 3-6, 6-4, 4-6, 6-31/4 de finale : bat Jannik Sinner [ITA/N.11] 6-3, 6-7(7), 6-7(0), 7-5, 6-31/2 finale : bat Frances Tiafoe [E-U/N.22] 6-7(6), 6-3, 6-1, 6-7(5), 6-3
Casper Ruud
1er tour : bat Kyle Edmund [GBR] 6-3, 7-5, 6-22e tour : bat Tim van Rijthoven [P-B] 6-7(4), 6-4, 6-4, 6-43e tour : bat Tommy Paul [E-U/N.29] 7-6(3), 6-7(5), 7-6(2), 5-7, 6-01/8e de finale : bat Corentin Moutet [FRA] 6-1, 6-2, 6-7(4), 6-21/4 de finale : bat Matteo Berrettini [ITA/N.13] 6-1, 6-4, 7-6(4)1/2 finale : bat Karen Khachanov [RUS/N.27] 7-6(5), 6-2, 5-7, 6-2
Ils ont dit
Casper Ruud : "Si les choses tournent mal dans un match, certains montrent davantage leurs émotions que d'autres. Mais j'essaie toujours de rester calme. Même si parfois à l'intérieur, je bous de frustration, j'essaie de ne rien montrer à mes adversaires parce que je pense que ça leur donne un petit avantage si je le fais. En sport, il y a du théâtre, et dans le tennis en particulier. C'est un jeu si mental et psychologique que chaque détail peut vous aider à gagner un match."
Carlos Alcaraz : "Je dirais que je suis mieux préparé maintenant. L'année dernière, avant d'abandonner en quart de finale de l'US Open, je n'avais joué que trois grands tableaux en Grand Chelem et un match en cinq sets. Maintenant, j'en ai joué plus et je suis physiquement plus fort : j'ai travaillé dur ces 12 derniers mois en salle de gym et sur le court. Mais, en fin de compte, je dirais que la clé est avant tout mentale."
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Alcaraz : "Incroyable de jouer tant sur un match, c'est encore loin"
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Trois stats à retenir
4h32. Soit le temps passé en plus sur le court par Carlos Alcaraz par rapport à Casper Ruud… en seconde semaine, simplement sur les trois derniers matches (13h28 contre 8h56). C'est comme si l'Espagnol avait disputé deux matches de plus (ou un seul mais encore monumental) que le Norvégien avant cette finale. Une statistique d'autant plus importante que Ruud a disposé aussi d'un jour de repos supplémentaire entre son quart et sa demi-finale.
0. Aucun des deux finalistes n'a eu à affronter le moindre membre du Top 10 sur son parcours, une première depuis cinq ans en Grand Chelem. C'est dire le nombre de surprises qui ont jalonné cette édition 2022 de l'US Open. Ruud n'a d'ailleurs jamais battu de Top 10 en Majeur et devra donc le faire en finale s'il veut devenir numéro 1 mondial. Alcaraz, en revanche, a déjà accroché un membre de cette élite à son tableau de chasse : c'était évidemment Stefanos Tsitsipas l'an dernier à… Flushing Meadows.
32. Cela faisait 32 ans qu'on n'avait pas vu un finaliste de l'US Open aussi jeune. Carlos Alcaraz (19 ans et 4 mois) succède ainsi à Pete Sampras (19 ans et 1 mois) en 1990. L'Américain était alors allé au bout de son aventure. Un bon présage pour l'Espagnol ?
Notre avis
Dimanche, beaucoup de choses se joueront bien sûr sur la gestion mentale et émotionnelle de l'événement. Un tel double enjeu ne manquera pas de peser sur les épaules des deux finalistes, et notamment celles de Carlos Alcaraz. Car s'il remportait cette finale, le Murcien ouvrirait certes son palmarès en Grand Chelem et deviendrait numéro 1 mondial. Mais pas n'importe lequel : le plus jeune de l'Histoire du tennis. A 19 ans, il entrerait déjà définitivement dans la légende du jeu, une sacrée pression en perspective…
Ajoutez à cela une dépense d'énergie monstrueuse ces cinq derniers jours et vous comprendrez dans quel état mental et physique "Carlitos" devrait aborder le match le plus important de sa carrière. Ces éléments ne peuvent être passés sous silence et sont de nature à rééquilibrer la balance. Car disons-le franchement : l'Espagnol est supérieur tennistiquement à Casper Ruud. Tout ce que fait le Norvégien est propre, sans fioritures, il tient parfaitement la balle dans le court, joue long, couvre merveilleusement son terrain. Mais il lui manque ce petit plus, cette étincelle qui sépare les grands des très bons joueurs.
Sur la quinzaine, Alcaraz a fait bien plus forte impression. Et pas seulement parce qu'il a gagné trois marathons consécutifs en cinq sets. Non, l'Espagnol a avant tout ébahi par sa capacité à mettre une intensité exceptionnelle et quasi-constante dans chaque frappe. Ses fulgurances ont fait se lever les spectateurs des night sessions sur le court Arthur-Ashe à d'innombrables reprises. Le gamin a du feu dans sa raquette et s'il trouve son rythme, on voit mal Ruud pouvoir l'arrêter, comme ce fut déjà le cas en finale à Miami. Si le Murcien ne flanche toujours pas physiquement, il écrira une page monumentale de ce qui s'annonce comme une immense carrière.
Notre pronostic : Carlos Alcaraz en quatre sets.
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Carlos Alcaraz à l'US Open en 2022
Crédit: Getty Images
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