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US Open : En quête de Petit Chelem, Rafael Nadal pourrait réaliser sa plus grande saison

Maxime Battistella

Mis à jour 30/08/2022 à 20:10 GMT+2

US OPEN - Alors qu'il entre en lice à Flushing Meadows ce mardi en night session contre l'invité australien Rinky Hijikata (198e mondial), Rafael Nadal y convoite son troisième Majeur de l'année. La performance serait ahurissante alors qu'il envisageait la retraite comme une possibilité fin 2021. Il pourrait même surpasser sa saison 2010, seule autre lors de laquelle il a réalisé le Petit Chelem.

"Quand Djokovic n'est pas là, Nadal est encore plus favori que d'habitude"

S'il faut désigner un favori à cet US Open 2022, il est tout trouvé. Tous les regards se tournent presque automatiquement, comme un réflexe, vers un homme : Rafael Nadal. Seul membre du Big 3 présent à New York, comme c'était déjà le cas à Melbourne en janvier, le Majorquin a naturellement la pancarte, tant les trois monstres ont fait des Majeurs leur terrain de jeu quasi-exclusif. Mais il l'a surtout en raison de ses performances en 2022, puisqu'il ne s'est toujours pas incliné à la régulière en Grand Chelem (19 victoires et un forfait en demi-finale de Wimbledon), compte déjà 4 titres et 35 victoires pour 4 défaites (soit 89,7 % de réussite).
Ses résultats sont si impressionnants que l'Espagnol donne l'impression de remonter le temps, d'être aussi dominateur qu'à ses plus belles heures. A 36 ans, il est incontestablement, du moins d'un point de vue statistique, sur le rythme de ses plus belles saisons. En cas de nouveau triomphe new-yorkais, cette cuvée 2022 pourrait même être la plus marquante. Un petit récapitulatif s'impose pour se lancer dans le petit jeu des comparaisons, et ce par ordre chronologique :
  • 2005 : 11 titres dont 1 en Grand Chelem (Roland-Garros) et 88,8 % de victoires
  • 2008 : 8 titres dont 2 en Grand Chelem (Roland-Garros, Wimbledon), l'or olympique et 88,2 % de victoires
  • 2010 : 7 titres dont 3 en Grand Chelem (Roland-Garros, Wimbledon, US Open) et 87,7 % de victoires
  • 2013 : 10 titres dont 2 en Grand Chelem (Roland-Garros, US Open) et 91,5 % de victoires
  • 2022 (en cours) : 4 titres dont 2 en Grand Chelem (Open d'Australie, Roland-Garros) et 89,7 % de victoires
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L'exercice 2010, référence ultime à battre

La valeur accordée aux quatre monuments du calendrier étant ce qu'elle est dans le tennis moderne, l'exercice 2010, seul au cours duquel Rafael Nadal a réalisé le Petit Chelem - ses rivaux Roger Federer et Novak Djokovic l'ont fait à trois reprises chacun - se détache néanmoins de cette liste. Le "Taureau de Manacor" pourrait donc égaler cette saison référence, et ce sans perdre le moindre match sur le court en Majeur qui plus est (il s'était incliné sur abandon à cause de son genou droit en quart de finale de l'Open d'Australie 2010 contre Andy Murray). De quoi en faire sa nouvelle apogée ?
"C'est difficile à dire quand vous avez affaire à quelqu'un de si bon. Et il a joué et gagné tant de tournois importants dans sa carrière, nuance notre consultant Alex Corretja. Je pense qu'il faut attendre bien sûr, mais ça pourrait être l'une des plus surprenantes parce qu'il partait de si loin avant Melbourne. Puis, à Roland-Garros, on ne savait pas s'il allait jouer, et puis ici (à New York, NDLR), s'il est capable de gagner, ça aura un impact majeur. Cela nécessitera de toute façon au moins un effort immense de sa part. Nous devons attendre." Après avoir mis un terme prématuré à sa saison 2021, Nadal avait ainsi envisagé un temps la possibilité de ne pas pouvoir rejouer au plus haut niveau à cause de son pied gauche.
Et l'ex-champion espagnol d'insister sur le miracle permanent de cette année 2022 pour son compatriote. "C'était probablement l'une des saisons les plus difficiles de sa carrière, autant à cause du chemin qu'il a dû faire avant même de la débuter que parce qu'il a dû traverser ensuite. Après sa finale à Indian Wells et cette alerte physique (côte fêlée, NDLR), il a manqué quelques tournois sur terre battue. Puis, il revient et il a ce problème au pied. Et il arrive à Roland-Garros et il gagne tout d'un coup. Ce que Rafa fait m'impressionne encore. Je le connais depuis qu'il est gosse, et je ne comprends toujours pas comment il peut s'adapter si bien à ces situations. C'est probablement le meilleur joueur ou athlète que j'aie rencontré face à l'adversité."
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A son âge et avec ces blessures, ce qu'il fait est incroyable
La question n'est pas ici de savoir si Nadal est plus fort que jamais : il semble pour le moins hasardeux de le considérer aussi endurant et explosif que lorsqu'il avait 24 ans, tant il doit désormais ménager sa monture. Mais les circonstances - absences de Djokovic et Federer - et sa force mentale exceptionnelle pourraient lui permettre de réaliser peut-être son plus grand exploit, surtout à un âge auquel peu lui prédisaient d'être encore sur le circuit. S'il venait à gagner l'US Open, il reprendrait donc deux longueurs d'avance dans la course aux Grands Chelems face à son rival serbe (23 contre 21), la place de numéro 1 mondial et égalerait quasiment son meilleur pourcentage de matches gagnés sur une saison (il serait à 42 victoires pour 4 défaites, soit 91,3 %).
Tout cela n'est évidemment que conjectures, d'autant que le Majorquin n'aborde pas cet US Open dans les meilleures conditions, avec un match de préparation seulement, perdu contre Borna Coric à Cincinnati. "Ma déchirure abdominale (à Wimbledon, NDLR) est une blessure dangereuse. Quand tu sers, tu appliques une grosse pression au niveau de la cicatrice. Il faut retrouver de la souplesse. Le risque que ça lâche est plus élevé quand cette zone est moins souple qu'avant. Je n'ai pas forcé à l'entraînement à Cincinnati. En match, j'ai donné le maximum sans tout mettre au niveau du service. Ici, je fais du mieux possible. Avec mes outils du moment, j'espère me donner une chance. Je fais attention au niveau du service, mais sinon, je m'entraîne à haute intensité", a confié l'intéressé devant la presse avant le tournoi.
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Reste que Nadal a prouvé cette saison, plus que peut-être lors d'aucune autre, que peu importaient les circonstances, il était capable de tout. "Il fait des choses que personne n'a jamais faites avant, c’est-à-dire se lever le matin, et ne pas savoir s'il va être capable de jouer, ou marcher, ou s'il va rentrer chez lui le lendemain. Donc, je ne comprends vraiment pas qu'un joueur puisse faire ça. Je l'admire pour ça, encore plus que je ne l'admire pour avoir gagné 14 Roland-Garros. Le fait qu'il veuille et soit toujours capable de faire ce qu'il fait, à son âge, avec toutes ces blessures, c'est incroyable", observe Mats Wilander, lui aussi ébahi par le Majorquin.
Sur le plan pur statistique, s'il s'offrait un nouveau Petit Chelem dans deux semaines, Nadal n'aurait pas officiellement réalisé sa plus grande saison puisque ce ne serait "que" son 5e tournoi gagné de la saison (contre 7 en 2010). Peut-être qu'une première victoire au Masters en novembre prochain clôturerait le débat. Mais une chose est certaine : s'il venait à s'imposer à Flushing, il écrirait une nouvelle page de sa légende. Et sans doute la plus belle.
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