ATP – Entre Novak Djokovic et l’US Open, l’heure est à la réconciliation

Il paraît fou de se dire que le dernier succès de Novak Djokovic à l’US Open est aussi vieux, à quelques semaines près, que la victoire de l’équipe de France de football lors de la Coupe du monde 2018. Depuis cette date pourtant, rien ni personne ne résiste au Serbe, mis à part Rafael Nadal à Roland-Garros, et le nouveau venu Carlos Alcaraz. Le joueur aux 23 tournois du Grand Chelem gagne comme il n’a jamais gagné, tout le temps, partout. Partout, sauf à l’US Open.

Les quatre éditions qui ont suivi son titre de 2018 ont toutes débouché sur des déconvenues aussi incroyables les unes que les autres pour Novak Djokovic. A tel point que Flushing Meadows est devenu pour lui un endroit maudit, "où rien ne se passe comme prévu", appréciaient Laurent Vergne et Arnaud Di Pasquale dans Dip Impact, le podcast d’Eurosport, cette semaine.

Abandon en huitièmes de finale contre Stan Wawrinka en 2019, pour une blessure à l’épaule gauche. Disqualification rocambolesque en 2020 contre Pablo Carreño Busta au même stade de la compétition, pour avoir touché une juge de ligne avec une balle dans un geste d’humeur. Cruelle défaite en finale devant Daniil Medvedev en 2021, le privant sur le gong d’un extraordinaire Grand Chelem calendaire. Interdiction d’entrer sur le territoire américain en 2022, faute de vaccin anti-Covid. Du sportif au non-sportif, de l’émotionnel au politique, Novak Djokovic a peut-être subi tout ce qu’il était possible de subir pour manquer un rendez-vous tel que l’US Open. Et ce, tout en collectionnant les titres de prestige comme des perles pendant le reste de la saison.

Pour le Serbe, cette édition 2023 ressemble donc à l’occasion rêvée de renouer l’idylle avec Flushing Meadows. Mentalement au beau fixe, tennistiquement au sommet, le monstre à 23 têtes arrive avec un luxe rare : ne pas concentrer toute la pression, alors qu’il est en position de force. "Je ne pense pas qu’il puisse avoir plus de pression sur les épaules qu’en 2021, quand il a perdu contre Daniil Medvedev, avançait cette semaine Mats Wilander, consultant pour Eurosport. Novak arrive en forme. (...) Il n’est pas un énorme favori, comme il a pu l’être auparavant, parce que Carlos Alcaraz est présent. Mais il reste mon favori."

Alcaraz, justement, qui apparaît comme l’unique joueur capable de véritablement l’ébranler sur le court, va découvrir à New York ce que défendre un titre en Majeur signifie. Peut-être pas de quoi couper les jambes de l’Espagnol, mais certainement de quoi délivrer encore un peu plus "Nole", qui n’a rien à perdre, pas même un point au classement ATP du fait de son absence de l’an passé. Le Serbe est apparu détendu cette semaine à l’entraînement, sur les rives de l’Hudson. Amusant l’assistance, imitant quelques-unes des mimiques de service bien connues du circuit, il a prolongé son opération séduction du public new-yorkais. Une opération entamée dès cet été

"Je suis heureux d’être de retour à New York, avait-il alors confié au média serbe Sport Klub. J’ai joué beaucoup de finales à l’US Open, j’ai perdu la dernière contre Medvedev (en 2021, ndlr) mais j’ai reçu ce jour-là beaucoup d’amour de la foule, ce qui n’était pas le cas auparavant. J’ai quitté New York avec cette image en tête, raison pour laquelle j’ai hâte de revenir." Et le Serbe d'en remettre une couche lors de sa conférence de presse d'avant-tournoi ce week-end au sujet de son "excitation d'être de retour", au sujet de "l'atmosphère la plus amusante, la plus électrique, la plus excitante du tennis". Le voici bel et bien de retour, en confiance et en reconquête. Et il faudra souhaiter bon courage à Alexandre Muller, son adversaire au 1er tour, pour lui résister.