US Open 2023 / Horaire tardif, spectateurs turbulents : Daniil Medvedev, les nerfs mis à rude épreuve

C’est l’oiseau de nuit de la première semaine new-yorkaise. Mais n’allez surtout pas croire que ça lui fait plaisir. Au 2e tour, déjà, Daniil Medvedev avait dû attendre 22h pour commencer son match face à Christopher O’Connell. Un match conclu 3h plus tard, alors qu’il n’y avait plus grand monde dans les travées de Flushing. Le Russe a remis ça ce samedi, contre Sebastian Baez.

Ons Jabeur ayant pris son temps pour dominer Marie Bouzkova (5-7, 7-6, 6-3), les deux hommes n’ont fait irruption sur le court Arthur-Ashe qu’un peu avant 23h. Alors, aussitôt sa qualification pour les huitièmes de finale en poche (6-2, 6-2, 7-6), sur les coups d’1h30 du matin, le 3e joueur mondial n’a pas fait mystère de ses intentions : "J’ai envie d’aller dormir, c’est tout !", s’est-il exclamé lors de son interview post-victoire.

D’emblée, le protégé de Gilles Cervara avait tout mis en œuvre pour rejoindre son lit au plus tôt, en témoignent ses deux premières manches bouclées de façon expéditive. Les choses se sont ensuite quelque peu corsées quand son adversaire a haussé le ton. Embarqué dans un troisième set plus bien plus accroché, le vainqueur de l’US Open 2021 s’en est sorti au tiebreak, évitant ainsi une rencontre à rallonge qui aurait pu le faire "finir à 4h du matin". Cela n’est toutefois pas allé sans quelques signes de nervosité.

Plutôt calme jusque-là, Medvedev s’est en effet subitement tendu après avoir été breaké en milieu de troisième manche. On l’a vu pester, adresser des gestes d’agacement en direction de son clan. Et l’horaire tardif de la partie n’y était pas pour rien. "Quand vous commencez tard, comme ça, c’est juste dur, a-t-il avoué. Parfois, je dors avant les matches, parfois non. Là, j’ai décidé de ne pas dormir parce qu’on ne sait jamais à quelle heure on va devoir rentrer sur le court. Je ne me sentais pas bien dans ma tête. J’étais un peu nerveux, c’est pour ça que je me suis agacé."

Le Moscovite n’était pas redescendu en tension quand les premières gouttes de pluie ont commencé à tomber sur le court. Il a d’ailleurs fait remarquer à l’arbitre de chaise qu’il serait compliqué de continuer à jouer dans ces conditions, avant que les commissaires ne viennent échanger avec lui, sans doute pour expliquer que le toit allait être fermé. Une interruption de dix minutes finalement salutaire pour le joueur de 27 ans, qui était alors mené 5-2 mais a recollé à 5-5 dans la foulée.

En plus de la fatigue inhérente à l’horaire et l’apparition soudaine de la pluie, Medvedev a dû composer avec un autre élément qui l’a perturbé, a fortiori quand il était dans le creux de la vague : le bruit du public. Pas de quoi être surpris, évidemment, dans la mesure où les fans new-yorkais n’ont jamais été reconnus comme étant les plus sages des tournois du Grand Chelem, loin s’en faut. Ils ont ainsi conspué le Russe au moment où il a contesté une décision de l’arbitre. L’intéressé a répondu aux sifflets en mettant le doigt sur la bouche, ce qui n’a calmé personne.

L’ex-numéro 1 mondial s’est malgré tout accommodé de ce chahut, et a aussi suscité les exclamations en marquant des points de très grande qualité. Avant d’aller se coucher, il a rendu hommage à la bruyante assistance. À sa manière, c’est-à-dire avec ironie et un petit sourire : "Merci de faire du bruit entre les premiers et deuxièmes services, vous êtes super ! Il y a un gars, je pense que sa femme risque de mal dormir, parce qu’il est complètement allumé." Histoire de conclure cette longue soirée sur un grand éclat de rire collectif.