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WIMBLEDON 2023 - Alcaraz-Djokovic, la finale idéale (et on espère ne pas être déçu)

Rémi Bourrières

Mis à jour 16/07/2023 à 13:00 GMT+2

Carlos Alcaraz, le n°1 mondial, et Novak Djokovic, le maître des lieux, se retrouvent ce dimanche pour une finale idéale qui a tout, sur le papier, d'un immense blockbuster. Après le pétard mouillé de leur précédent duel à Roland-Garros, mais aussi le "flop" des demi-finales de vendredi, on espère, cette fois, avoir droit au feu d'artifice qu'on a un peu trop attendu cette année en Grand Chelem.

Djokovic-Alcaraz

Crédit: Eurosport

Les deux meilleurs joueurs du monde, vainqueurs à eux deux des quatre (bientôt cinq) derniers tournois majeurs écoulés, qui s'affrontent sur la plus belle et la plus prestigieuse scène tennistique du monde, place de n°1 mondial en jeu... Que pouvait-on imaginer de plus beau, et de plus grand, pour cette finale de Wimbledon entre Carlos Alcaraz et Novak Djokovic, une nouvelle fois opposés dans ce qui ressemble fort, a priori, au match de l'année, sinon plus ?
A priori, pas grand-chose. Mais on va tout de même rester sur nos gardes, échaudé déjà par le "flop" des demi-finales, sorte de pétard mouillé du 14 juillet, mais aussi par le souvenir du précédent "Alcarovic" à Roland-Garros, un blockbuster teasé en force mais qui a viré au film de série B quand l'Espagnol, pris par ses émotions, a été victime d'une crise de crampes au début du 3e set.
Cette fois, on peut au moins être sûr - ou à peu près - d'une chose : Alcaraz sera peut-être battu par Djokovic, mais pas par les crampes. On peut se douter, vu la vitesse à laquelle il apprend, qu'il aura tiré beaucoup d'enseignements de son échec parisien. Il a d'ailleurs tout fait pour éviter que la chose se répète en discutant longuement avec sa préparatrice mentale, comme il l'a confié, pour préparer cette revanche face au Serbe. Soyons donc optimiste : il y aura un match. Reste à savoir à quoi il ressemblera. Et, surtout, à qui il reviendra.
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Mais qui pourra empêcher la finale Djokovic - Alcaraz écrite d'avance ?

Un défi immense pour Alcaraz

A tout seigneur, tout honneur : Novak Djokovic, maître des lieux incontesté, avec dans le viseur un 8e sacre londonien qui lui permettrait d'égaler le record de Roger Federer, en est probablement le favori. Mais tout le monde s'accordera sans doute à dire que s'il est un homme qui a le talent, la folie et l'insouciance pour le faire trébucher sur sa pelouse, c'est bien Alcaraz. Plus, a priori, que les deux précédents "rookies" qui se sont attaqués à la montagne serbe en finale de Wimbledon, à savoir Matteo Berrettini en 2021 et Nick Kyrgios en 2022, lesquels n'avaient toutefois pas démérité.
Le défi de "Carlitos" est immense. En un sens, il s'apparente un peu à celui mené par son aîné, Rafael Nadal, face au gardien du Temple de son époque, Roger Federer. Comme lui, Rafa avait 20 ans lorsqu'il avait disputé sa première finale de Wimbledon, en 2006, contre son rival suisse. Il en avait été à la hauteur, mais avait néanmoins dû s'y reprendre à trois fois avant de finalement déboulonner le propriétaire, à l'issue de la légendaire finale de 2008. Alcaraz, qui peut devenir le troisième plus jeune vainqueur à Londres dans l'ère Open après Boris Becker (17 ans et 18 ans et 1985 et 1986) et Björn Borg (20 ans en 1976), sera-t-il plus prompt à dégainer ?
Ironie supplémentaire de l'histoire, il aura face à lui l'homme qui peut devenir, à 36 ans et 55 jours, le vainqueur le plus âgé de l'ère Open à gagner Wimbledon, quelques semaines après l'avoir été à Roland-Garros. Cette finale de Wimbledon sera ainsi celle présentant le plus grand écart d'âge entre ses deux protagonistes. Mais ce n'est pas ce qui en fait le sel principal, évidemment. De toute façon, sur le plan de la maturité, Alcaraz fait 10 ans de plus que son âge. Et sur le plan physique, Djokovic en fait 10 de moins.
On retiendra plutôt qu'il s'agit de la première finale de Wimbledon entre les deux meilleurs joueurs du monde depuis celle de 2019 entre Roger Federer et Novak Djokovic. La fameuse. C'est peu dire que celle-ci n'avait pas déçu, par sa qualité du moins (parce que, pour son scénario, les fans du Suisse en font encore des cauchemars). Alors que cette année, jusqu'à présent, on a été régulièrement déçu par le script des matches décisifs des derniers tours en Grand Chelem.

Pas un match en 5 sets à partir des quarts à Melbourne et Paris

La "faute" en revient beaucoup à Novak Djokovic qui, désormais orphelin de ses rivaux du Big Three, étouffe et écrase un peu tout : jusqu'à présent, que ce soit à Melbourne, Paris ou Londres, il a gagné toutes ses demies et ses finales de Grand Chelem en trois sets. A l'exception, donc, de la demi-finale de Roland-Garros contre Alcaraz, qui a réussi à lui arracher un set, avant d'essuyer le coup de bambou que l'on sait. Comme si la seule présence de Djokovic phagocytait également le reste, la plupart des autres matches attendus dans ces derniers tours de Grand Chelem ont, pour la plupart, également fait pschitt.
Finalement, depuis l'US Open 2022 marqué par un formidable Alcaraz - Sinner en quart de finale, mais aussi une demi-finale Alcaraz - Tiafoe pas piqué des hannetons, on n'a plus connu de gros temps forts dans la dernière ligne droite des tournois censés nous faire le plus vibrer : pas un match en cinq sets à partir des quarts de finale à l'Open d'Australie ; pas un match en cinq sets à partir des quarts de finale à Roland-Garros ; à Wimbledon, il y a eu le superbe Medvedev - Eubanks qui s'est joué en cinq, en quarts. Mais c'est tout. Et les demi-finales, elles, ont fait naufrage.
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Un point pareil signé après 5h de jeu, c'est possible : l'incroyable joute entre Sinner et Alcaraz

Alcaraz et Djokovic, ce sont les deux meilleurs joueurs du monde
C'est peu dire qu'on attend plus, et mieux, de cet Alcaraz - Djokovic qui en excite plus d'un, à commencer par notre consultant, Mats Wilander : "C'est une finale de rêve, comme on n'en avait pas eu depuis un moment à Wimbledon, résume l'ancien n°1 mondial. Alcaraz et Djokovic, ce sont les deux meilleurs joueurs du monde, avec en plus une belle opposition de styles entre le tennis agressif de Carlos et l'art de la défense de Novak. Je suis très excité par ce match. Il faut juste espérer qu'Alcaraz l'aborde mieux qu'à Paris où, à la limite, il était presque trop préparé et avait commencé à y penser trop tôt…"
C'est sûr que, cette fois, Carlos Alcaraz arrive davantage dans la peau d'un super challenger. Mais l'on vous fera grâce du poncif consistant à dire qu'il n'a rien à perdre. Bien sûr que si, l'Espagnol a des choses à perdre. Une finale de Grand Chelem, pour commencer. Mais aussi sa place de n°1 mondial. Et c'est pareil pour Novak Djokovic. Mais s'ils ont beaucoup à perdre, c'est aussi parce que les deux hommes ont beaucoup à gagner. Au-delà de leur niveau de jeu affiché jusque-là, leur duel promet beaucoup parce qu'il est bardé d'enjeux. Alors, on n'espère qu'une chose : que le film, cette fois, soit à la hauteur de sa bande-annonce.
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