Avant OM-OL : Valbuena le Marseillais, c'est du passé… mais un glorieux passé
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ParGil Baudu
Mis à jour 20/09/2015 à 09:47 GMT+2
LIGUE 1 - Dimanche soir, Mathieu Valbuena sera en terrain hostile à l'occasion de Marseille-Lyon. Sans doute parce que le Vélodrome n'a pas oublié à quel point il avait marqué l'histoire de l'OM… Avant de rejoindre l'OL.
Mathieu Valbuena lors de sa der' au Vélodrome avec l'OM
Crédit: Panoramic
Des sifflets. Des huées, même. Dimanche soir, Mathieu Valbuena risque d'entendre parler du pays. Même s'il pense être épargné par "les vrais Marseillais", le Lyonnais doit s'attendre à un accueil glacial du Vélodrome. Ou plutôt, bouillant. Les supporters phocéens ont de la mémoire. Ils n'ont pas oublié qu'avant d'endosser le maillot de l'OL, avant d'hériter du numéro 19, le meneur de jeu international avait porté une autre tunique. Ciel et blanche. Numéro 28 dans le dos.
Lorsqu'il a fait ses adieux pour rallier la Russie, il y a un peu plus d'un an, Valbuena avait les larmes aux yeux. Comédie ? Elles avaient l'air sincères. Après huit saisons à l'OM, elles étaient en tout cas légitimes.
A ses côtés, dans une salle de presse archi-comble, le président Vincent Labrune avait eu ces mots pour qualifier la longue parenthèse marseillaise de Valbuena :
C’est un joueur emblématique de l’OM, qui a marqué le club sur toute cette première partie du 21e siècle (…) Il a donné une très grande preuve d’amour à ce club. C’est une page importante de l’histoire du club qui se tourne.
Le 28 pour l'éternité (ou presque)
A cette époque, le président olympien avait même poussé l'hommage jusqu'à sacraliser le numéro 28 : plus aucun joueur de l'OM n'aurait l'honneur de le porter. Ce privilège, les grands clubs européens l'accordent d'ordinaire aux très grands joueurs. Ceux qui ont laissé une trace indélébile de leur passage. A Milan, c'était le 6 de Baresi et le 3 de Maldini. A Naples, le 10 de Maradona. A l'Ajax, le 14 de Cruyff.
Quinze mois plus tard, le privilège de Valbuena a vécu. Son 28 a été remis en circulation. Même si, pour l'heure, aucun joueur de l'effectif 2015-2016 ne s'est risqué à le récupérer.
Honnêtement, le risque aurait été mesuré. Depuis que Valbuena a rejoint les rangs du rival lyonnais, les supporters marseillais n'en font plus une affaire d'état. Sans doute parce qu'ils se sentent "trahis". Le lutin bordelais, arrivé de Libourne Saint-Seurin en 2006, a trop marqué leur club pour les laisser aujourd'hui indifférents.
Des chiffres qui témoignent de son empreinte
Valbuena, c'est huit saisons et 331 matches à Marseille. Cela le situe parmi les cinq joueurs les plus capés de l'histoire de l'OM.
C'est surtout une trajectoire linéaire. Saison après saison, le natif de Bruges a grandi. Son influence et son rendement aussi.
L'as de la passe
Son empreinte phocéenne est encore plus prégnante en Ligue 1 :
- 242 matches
- 27 buts
- 41 passes décisives
- Meilleur passeur de Ligue 1 en 2012-2013 avec 12 passes
- 2e meilleur passeur de Ligue 1 en 2011-2012 avec 13 passes
Alors, bien sûr, Valbuena n'a jamais eu l'efficacité de ses illustres aînés. Des Gunnar Anderson, des Jean-Pierre Papin ou des Josip Skoblar, renards des surfaces par excellence.
Mais, accessoirement, ses huit années marseillaises ont garni une armoire à trophées qui prenait la poussière depuis dix-sept ans :
- 1 titre de champion de France (2010)
- 3 Coupes de la Ligue (2010, 2011, 2013)
- 1 Trophée des champions (2010)
Plus faucheur que fauché
Plus anecdotique encore, Valbuena figure aussi dans le haut du panier dans un registre "inattendu", aux côtés de Lorik Cana, Bernard Casoni et d’Eric Di Meco : il est l'un des Marseillais ayant été le plus avertis. Un comble pour un feu-follet à la réputation de plongeur, pointé du doigt pour sa propension à tomber facilement.
1. Lorik Cana (2005-2009) : 54 cartons jaunes
2. Bernard Casoni (1990-1996) : 48
3. Benoît Cheyrou (2007-2014) et Eric Di Meco (1981-1994) : 47
4. André Ayew (2007-2015) : 41
5. Abdoulaye Meïté (2000-2006) : 38
6. Mathieu Valbuena (2006-2014) : 36
Des buts qui restent
Au-delà des chiffres, restent des moments. Des éclairs. Des buts d'anthologie. Décisifs, souvent.
Celui inscrit à Anfield, le 3 octobre 2007, signe un succès de prestige dans l'antre de Liverpool (0-1). Et son acte de naissance au haut niveau.
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3 octobre 2007 : Mathieu Valbuena (OM) inscrit un but d'anthologie à Liverpool (0-1), en Ligue des champions.
Crédit: AFP
Celui marqué à Dortmund (2-3), le 6 décembre 2011, force les portes des 8es de finale de la Ligue des champions. Ce soir-là, Valbuena fête sa 300e avec l'OM. Et hérite d'un surnom, de circonstance : "Euromillions".
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6 décembre 2011 : à Dortmund, Mathieu Valbuena marque le but qui qualifie l'OM pour les 8es de finale de la Ligue des champions.
Crédit: Panoramic
Ces deux dates incarnent à merveille ce qu'était Valbuena à l'OM. Il y a connu d'autres faits d'armes.
JPP sifflé... puis Olympien du siècle
En huit saisons, Mathieu Valbuena aura donc immanquablement marqué l'histoire de l'OM. En théorie, son passé marseillais devrait le préserver de l'hostilité du Vélodrome. En théorie… Les supporters phocéens haïssent souvent ceux qu'ils ont jadis adulés, dès lors qu'ils sont passés à l'ennemi.
En son temps, Jean-Pierre Papin l'a vécu à ses dépens. Le 28 septembre 1996, son retour au Vélodrome est escorté par les sifflets. Sous prétexte que JPP joue à Bordeaux. Quelques années plus tard, l'OM l'élira "Olympien" du siècle. Comme quoi, le peuple marseillais a - vraiment - de la mémoire.
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