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Mondial - Après Allemagne - Costa Rica 4-2 : "Cette élimination est une catastrophe absolue"

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 05/12/2022 à 13:39 GMT+1

COUPE DU MONDE - Le géant déchu. Malgré sa victoire face au Costa Rica (4-2) après avoir été menée, l'Allemagne prend une nouvelle fois la porte du Mondial dès la phase de poules, comme en 2018. Un échec cuisant pour une sélection qui pensait avoir entamé sa reconstruction et, surtout, avoir passé le plus dur. Le coup est difficile à encaisser pour la bande à Hansi Flick.

Thomas Muller à terre, l'Allemagne est éliminée du Mondal 2022

Crédit: Getty Images

Cette fois, c'est certain. L'adage de Gary Lineker, "le football se joue à 11 contre 11, et à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne", appartient définitivement au passé. Après 2018, la Mannschaft a une nouvelle fois été éliminée dès la phase de groupes malgré sa victoire face au Costa Rica (4-2). Un véritable séisme pour une sélection historique. "C'est une catastrophe absolue", a reconnu un Thomas Müller complètement sonné. Pour l'attaquant du Bayern Munich, il s'agissait probablement du dernier Mondial.
"Je voudrais dire quelques mots aux supporters. Ce fut un énorme plaisir, chers amis. Nous avons vécu de grands moments. J'ai essayé de jouer avec mon cœur sur le terrain à chaque match", a-t-il confié au micro de la chaîne publique allemande ARD, presque ému. Avant de revenir sur terre et faire face à une réalité cruelle. "Ça fait incroyablement mal, parce que notre résultat aurait pu suffire. On a un sentiment d'impuissance", a reconnu celui qui a marqué dix buts lors de ses différents Mondiaux. Cela ne risque plus de bouger.
Impuissants, les Allemands l'ont été ce jeudi soir. En effet, ils étaient de toute façon éliminés par la victoire du Japon contre les Espagnols (2-1). Les hommes du sélectionneur Hansi Flick ont probablement perdu leur Mondial dès le premier match, avec leur défaite face aux "Samouraï Blue" (2-1). Et dire que depuis son retour sur la scène internationale en 1954, l'Allemagne avait été la nation la plus régulière en Coupe du monde, plus encore que le Brésil : en seize tournois jusqu'en 2014, la Mannschaft a collectionné quatre titres, autant de finales perdues, et encore quatre demi-finales et quatre quarts de finale. Ah, les souvenirs...
Je ne pense pas que l'Allemagne soit une équipe de deuxième division
Abattu, Hansi Flick l'était aussi après la rencontre. Pour sa première Coupe du monde en tant qu'entraîneur principal, l'ancien technicien du Bayern Munich a vécu un cauchemar. "Nous devons nous améliorer et progresser (...) Défendre nous distingue depuis des années, nous devons retrouver des bases", a-t-il lâché. En trois matches, son équipe a encaissé cinq buts : deux contre le Japon, un contre l'Espagne et deux contre le Costa Rica. La défense allemande a coulé. Le reste du navire a été emporté. Et celui espagnol est passé devant sans le sauver.
"Nous sommes très déçus, mais je ne peux pas blâmer l'Espagne. Nous sommes les seuls à blâmer. Nous ne devons nous en prendre qu'à nous-mêmes. Surtout contre le Japon, nous avons eu suffisamment d'occasions de gagner mais nous ne l'avons pas fait", a estimé Flick, pas rancunier envers des Espagnols eux aussi battus par le Japon. Inutile de chercher des réponses ailleurs.
"On va devoir régler ça entre nous et rapidement, a poursuivi le sélectionneur allemand. C'est difficile de répondre maintenant juste après une élimination. On verra ça très bientôt pour tenter de comprendre." Il faudra aller vite. Dans deux ans, l'Allemagne accueillera l'Euro. Et (re)trouver sa sélection dans cet état serait inconcevable pour tout un pays. "Je ne pense pas que l'on ne soit plus une équipe de grands tournois. On avait une grande équipe derrière nous. Je ne pense pas que l'Allemagne soit une équipe de deuxième division", a estimé Kai Havertz, entré en jeu et auteur d'un doublé. Lui et ses coéquipiers sont restés de longues minutes hagards sur le banc de touche, avant d'aller saluer les supporters allemands qui avaient fait le déplacement, puis regagner le vestiaire, tête basse, à nouveau humiliés sur la scène internationale.
Un film d'horreur
"On est énervés. Contre le Japon, on ne doit pas perdre, a regretté Havertz. Contre l'Espagne, il y avait mieux à faire que le match nul. Que ça se passe de cette façon, ça ressemble à un film d'horreur. On l'a appris en cours de match que le Japon menait, et puis les classements étaient affichés dans le stade. On avait encore un peu d'espoir que l'Espagne marque. Mais on a remarqué que le match était fini. Quand on sort deux fois au premier tour et une fois en huitièmes de finale, c'est extrêmement amer. On doit être honnêtes et dire que depuis quatre ans, tout ne se passe pas bien." "C'est le pire jour de ma carrière (...) J'ai peur de tomber dans un trou, j'en viendrais presque à penser que tous ces échecs sont liés à ma personne", a avoué Joshua Kimmich.
Par le passé, l'Allemagne a déjà connu une telle situation, avec deux piteuses éliminations au premier tour d'un grand tournoi à quatre ans d'écart. En 2000 et en 2004, elle avait quitté l'Euro dès le premier tour, avant de se hisser en demi-finales du Mondial 2006 à domicile deux ans plus tard. Il lui reste dix-huit mois pour encaisser et se relever. Au risque d'un peu plus se normaliser. Pour une nation quatre fois championne du monde, capable de se hisser huit fois en finale, ça ferait tâche.
(Avec AFP)
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