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EURO 2022 - L'ANTISÈCHE DE FRANCE - ALLEMAGNE (1-2) : Encore cette fichue inefficacité, mais quelque chose s'est créé

Vincent Roussel

Mis à jour 28/07/2022 à 18:33 GMT+2

EURO 2022 – Le beau parcours de l’équipe de France s’est arrêté en demi-finale. Les Bleues n’ont pas pu résister au réalisme de l’Allemagne, qualifié pour la 9e fois de son histoire en finale, grâce à un doublé d’Alexandra Popp, désormais co-meilleure buteuse de la compétition (2-1). Malgré une belle performance, les Françaises, elles, ont encore manqué d’efficacité.

"Qu'est-ce qui a manqué aux Bleues ? Une Popp ou une Katoto !"

Le jeu : Entre coup de chance et manque d'efficacité

Une chose est sûre, la France n’a pas à rougir de sa prestation à Milton Keynes. Certes, les joueuses de Corinne Diacre ont souffert face à l’intensité mise par les Allemandes, dont le bloc parfaitement organisé défensivement a longtemps privé les attaquantes d’opportunités. Alors qu’elles étaient dans les cordes après l’ouverture du score de l’Allemagne (40e), les Bleues, dont on avait suffisamment répété qu’avec 9 buts pour 93 tirs depuis le début de la compétition, elles n’étaient pas assez tueuses face au but, ont profité d’un petit coup de pouce pour revenir. Sur la frappe puissante du droit de Kadidiatou Diani à la 44e minute, c’est en effet le poteau de Merle Frohms qui a renvoyé le ballon sur le dos de la gardienne allemande, pour permettre à la joueuse du PSG d’égaliser.
En deuxième période, alors que les octuples championnes d’Europe semblaient ne plus avoir autant de jambes, les Bleues ont pris l’ascendant, et se sont procurées les meilleures occasions. Corinne Diacre, en faisant sortir Melvine Malard pour replacer Diani en pointe à la mi-temps, puis en décidant de finir en 4-4-2 avec Geyoro et la numéro 11 devant, a tenté de nombreuses options tactiques pour faire craquer le bloc allemand, mais la malchance est revenue hanter la France. Bacha (63e, 79e), Renard (64e) et Diani (67e) ont eu des occasions en or, sauf que, comme face aux Pays-Bas, le ballon n’est jamais rentré, repoussé tantôt par une gardienne en lévitation, tantôt par une défense de fer. Et cette fois, les Bleues l’ont payé très cher.

Les joueuses : Renard encore déboutée, Diani n’a pas suffi

Wendie Renard aurait pu être une des grandes joueuses de cette demi-finale. Solide défensivement, elle a fait preuve d’autorité en début de match face aux vagues allemandes. Et sa tête sur corner en deuxième période aurait pu libérer ses partenaires, si elle n’avait pas été repoussée par Frohms. Selma Bacha, encore très active après sa rentrée à la mi-temps, a elle aussi manqué de lucidité face au but.
Mais elle aura eu le mérite d’exister dans cette rugueuse défense allemande, qui n’a laissé aucun moyen d’expression à Melvine Malard, sortie rapidement par Corinne Diacre. Tandis que Sakina Karchaoui s’est montrée moins offensive que d’habitude, Eve Perisset n’a pas trop existé non plus devant, et elle a eu le malheur de laisser le centimètre de trop à Popp sur l’ouverture du score.
Pauline Peyraud-Magnin avait superbement lancé son match, sur ce coup franc de la capitaine allemande repoussée avec autorité dès la 22e minute, mais elle a été transpercée à chaque fois par la joueuse de Wolfsburg ensuite. Kadidiatou Diani avait encore répondu présente, redoutable dans le un-contre-un, capable de faire mal à la défense allemande à elle seule. Son but plein de réussite n’a pas été suivi d’une nouvelle once de chance en seconde période, et c’est donc avec beaucoup de regrets, mais aussi de fierté, qu’elle quitte cet Euro.
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Un coup de massue mais tellement de motifs d'espoir...

Le facteur X : Alexandra Popp

Jule Brand a fait d’énormes différences grâce à sa vitesse et à sa qualité technique dans la moitié de terrain tricolore, Lena Oberdorf a encore été omniprésente au milieu de terrain, mais s’il y a une joueuse à encenser, ce soir, côté allemand, c’est bien elle : Alexandra Popp. Tout au long de la compétition, on a répété l’histoire de cette joueuse qui, à 31 ans et malgré une immense carrière, jouait son premier Euro. Comme lors de ses 4 premières sorties en Angleterre, elle a encore marqué, un doublé cette fois, pour enterrer les rêves de la France.
Elle a surtout montré à tous les footballeurs et footballeuses en herbe ce qu’est une attaquante de classe mondiale. Alors qu’elle a eu peu de ballons à négocier, elle a réalisé le geste parfait, d’abord pied gauche à la réception d’un centre en plein cœur de la surface. Puis, sur le deuxième temps d’une offensive de son équipe, elle s’est encore parfaitement jetée pour placer une tête victorieuse, et envoyer son pays en finale de l’Euro pour la 9e fois de son histoire.

La stat : 0/3

Les Bleues ont suivi à la lettre l’expression "jamais deux sans trois". On espérait que l’équipe de France féminine y goûte pour la première fois, mais il faudra patienter encore au moins un an pour espérer voir les Bleues en finale d’une grande compétition internationale. Pour la première demi-finale de leur histoire à l’Euro, elles ont cédé, comme leurs aînées avant elles.
En 2011, ce sont les États-Unis qui avaient frustré les partenaires d’une Wendie Renard alors sur le banc en Coupe du Monde (1-3). Un an plus tard, Renard était bien titulaire pour la défaite concédée face au Japon aux JO de Londres (1-2). Cette fois, c’est l’Allemagne qui l’a privée une nouvelle fois d’un match pour le titre.

Le tweet :

Grande absente de cette fin de compétition, la sérial buteuse Marie-Antoinette Katoto, blessée à un genou et qui avait dû déclarer forfait, a manqué aux Bleues pour peser face au but adverse lors de cette demi-finale qu’elle a bien évidemment regardé. Après un message de félicitation à Diani pour son but, elle a posté ce commentaire plein d’envie.

La décla : Corinne Diacre (France)

"Bien évidemment qu’il y a de la déception, on aurait aimé une autre issue. On est tombés sur un adversaire costaud. On a tout donné, on n’a pas de regrets, les filles ont tout donné. Il faut continuer à travailler malgré tout, on voit ce qui nous manque par rapport aux nations qui ont l’habitude de gagner. Un jour, ça viendra pour nous"
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Diacre : "L'efficacité nous a encore fuies"

La question : La revanche dans un an ?

On sait que, généralement, joueuses et sélectionneurs n’aiment pas qu’on leur parle du futur juste après une défaite et/ou une élimination frustrante. Mais parce qu’il n’est pas trop bon de ressasser cette sortie de route face à l’Allemagne, autant se projeter : la prochaine Coupe du monde féminine arrive dans un an. Elle se jouera du 20 juillet au 20 août en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Les Bleues, qui ont enfin brisé le plafond de verre des quarts de finale qui leur faisait passer de mauvaises nuits depuis 10 ans, y nourriront forcément des ambitions. Il n’y avait qu’à voir le tweet de Katoto (voir ci-dessus) ou à entendre Selma Bacha après la rencontre au micro de TF1, qui disait : "Je suis sûre qu’un jour, l’équipe de France fera vibrer le monde entier".
Bien sûr, entre des Allemandes qui semblent avoir retrouvé de leur allant, des Anglaises qui ne cessent de s’améliorer d’années en années et les inévitables Américaines, qui tenteront de décrocher un troisième sacre consécutif, sans oublier les hôtesses australiennes et d’autres possibles outsiders (Suède, Japon), le plateau sera relevé. Mais l’ivresse des sommets semble s’être emparée de cette équipe de France, enfin soudée en équipe derrière sa sélectionneuse, et la faim d’un premier titre mondial donnera, on l’espère, des ailes aux Françaises. Pour ainsi reléguer très loin la frustration anglaise de ce mercredi.
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