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OL-ASSE : Sidney Govou revient sur ses meilleurs souvenirs de matches face à Saint-Etienne

Clément Lemaître

Mis à jour 21/01/2022 à 15:55 GMT+1

LIGUE 1 - Sidney Govou, consultant pour Canal+, a été l'un des joueurs les plus décisifs des derbies Lyon-ASSE de la décennie 2000. Pour Eurosport, l'ex-ailier droit de l'OL est revenu sur ses meilleurs souvenirs de ces matches à part. Son but à Geoffroy-Guichard en 2004, la large victoire de 2006 lorsque les Lyonnais se sont teint les cheveux... le vice-champion du monde n'a rien oublié.

Sidney Govou lors du match OL - Saint-Etienne (4-0) en 2006.

Crédit: Imago

Sidney Govou, est-ce que le match face à Saint-Etienne était celui que vous cochiez en premier, dès la publication du calendrier, lorsque vous évoluiez avec la réserve de l'OL ?
Sidney Govou. : "Je suis arrivé à Lyon à 18 ans en provenance du Puy-en-Velay. Je savais déjà que ce n'était pas l'amour fou entre Lyon et Saint-Etienne. Les joueurs et surtout les entraîneurs nous rappelaient l'importance de ce match, notamment Robert Valette, Gérard Drevet ou Armand Garrido. Quand j'étais en réserve, j'allais voir le derby des U17 et des U15. Pareil quand nous on jouait face à Saint-Etienne : toutes les équipes de jeunes de l'OL assistaient à la rencontre."
Le 14 avril 2000, vous avez joué votre premier match en professionnel face à Saint-Etienne (0-0, à Gerland). Vous avez remplacé Philippe Violeau à la 82e minute. Quels souvenirs gardez-vous de cette rencontre ?
S.G. : "Je me rappelle que c'était mon premier derby et que j'étais rentré en fin de rencontre. Ce match ne m'a pas trop marqué. C'est la saison où les Verts étaient de retour en D1. Je me souviens plus du match OL-ASSE (2-1, 21 décembre 2000) de la saison suivante. Je suis rentré à dix minutes de la fin. La tournure du match a été très marquante. On gagne sur le fil grâce à une tête rageuse de Christophe Delmotte qui représentait plein de choses pour moi, en tant que joueur mais aussi sur le plan humain. Quand je suis arrivé dans l'équipe, j'étais un gamin et lui était le mec qui avait toujours le bon mot sans se prendre la tête, sans me prendre la tête, tout en ayant la rage de gagner au quotidien. J'ai beaucoup appris en le regardant s'entraîner. J'étais fou sur le terrain quand il a trouvé le chemin des filets. C'était le dernier match avant la trêve hivernale, et on avait l'impression d'offrir un beau cadeau aux supporters lyonnais. Gagner le derby à domicile, c'est magique."
Le 3 octobre 2004, vous avez offert les trois points à l'OL à Geoffroy-Guichard (3-2) dans les derniers instants alors que Saint-Etienne pensait tenir la victoire avant le penalty de Juninho à la 87e minute...
S.G. : "Je me souviens bien de l'action : à l'issue d'un relais, Nilmar se fait accrocher aux abords de la surface. L'arbitre ne siffle pas et il y a un contre favorable. Le ballon me revient à gauche, j'effectue un crochet avant d'enchaîner une frappe vers l'angle fermé du but de Jérémie Janot. Marquer en fin de match dans le derby devant des amis d'enfance qui avaient fait le déplacement, ça fait partie des plus grands moments de ma carrière. Après j'enlève mon maillot, ce n'était pas pour chambrer les Stéphanois. C'était plus pour fêter le but avec mes amis. Marquer un but décisif dans les arrêts de jeu à Geoffroy-Guichard quand tu portes les couleurs de Lyon, ce n'est pas anodin."
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Sidney Govou lors du derby ASSE-OL en 2004.

Crédit: Getty Images

Quelle était l'ambiance dans le vestiaire lyonnais après cette victoire ?
S.G. : "Personnellement, je n'étais pas très expressif après les matches. Danser ou chanter dans le vestiaire, ce n'était pas trop mon délire. Après les rencontres, j'étais plus dans l'apaisement."
Le 29 avril 2006, vous avez battu largement Saint-Etienne à Gerland (4-0). Ce soir-là, tous les joueurs lyonnais se sont teint les cheveux. Qui avait eu cette idée ?
S.G. : "(Rires). J'étais calme après les matches, mais je pouvais être "fou-fou" avant. A ce moment-là, l'OL est déjà champion de France. Nino (ndlr : Sylvain Wiltord), Bryan (Bergougnoux) et moi, on décide d'aller acheter des bombes à cheveux et des masques, alors qu'à la base on devait prendre des confettis. Personne n'était au courant. Finalement, on va dans toutes les chambres de joueurs et on dit : 'voilà, on va faire ça avant le match'. Certains nous ont répondu : 'oh là là, ça craint, c'est un derby, si on perd...'. Mais on était champions et on se devait d'assumer. Finalement, on arrive tous ensemble dix minutes après le début de la causerie du coach (ndlr : Gérard Houllier). On ouvre la porte, et là je me souviendrai toujours des yeux du président Jean-Michel Aulas quand il nous voit arriver maquillés et déguisés. Il s'est sûrement dit : 'j'espère que ça va bien se passer'. On a hésité avant l'échauffement puis finalement on est tous rentrés sur le terrain comme ça. On a assumé jusqu'au bout."
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Claudio Caçapa, Cris et Mahamadou Diarra maquillés lors de Lyon - Saint-Etienne en 2006.

Crédit: Imago

Ce match-là est sûrement le derby le plus abouti des OL-ASSE que vous avez joués...
S.G. : "On a quand même un premier quart d'heure très compliqué où Saint-Etienne se procure les meilleures occasions. Greg (Coupet) fait deux ou trois arrêts importants. Mais après, le déroulement du match est quasi-parfait. Est-ce que c'était le meilleur Lyon-ASSE sur le plan personnel ? C'était le plus marrant à coup sûr. Pour moi, le meilleur match, c'est quand on gagne."
Est-ce que cette équipe de l'OL, saison 2005-06, est la meilleure de la grande période lyonnaise ?
S.G. : "C'est difficile de comparer, mais en tout cas c'est l'une des saisons où j'ai pris le plus de plaisir. On était plus jeunes, il y avait plus d'insouciance. On dégageait quelque chose de différent par rapport aux saisons qui ont suivi, où il y avait davantage de maturité."
Même les gens qui n'aiment pas le foot dans la région suivent ce derby
Parmi tous les défenseurs de Saint-Etienne que vous avez affrontés, lequel vous a procuré le plus de difficultés ?
S.G. : "Je me souviens avoir été en galère lors d'un match face à Mouhamadou Dabo."
Entre Jacques Santini, Paul Le Guen, Gérard Houllier, Alain Perrin ou Claude Puel, quel entraîneur lyonnais était le plus impliqué émotionnellement dans les derbies ?
S.G. : "Peut-être Jacques Santini, qui a joué à Saint-Etienne avant d'être dans le staff de l'OL pendant plusieurs années. Mais pour moi, il n'y a pas photo, c'est Bernard Lacombe (ndlr : ex-conseiller du président Jean-Michel Aulas). Le derby, c'est Bernard. C'est un Lyonnais, il sait ce que c'est, même s'il a joué à Saint-Etienne (ndlr : une saison en 1978-79). Il y a une différence entre jouer un derby quand tu es Lyonnais et quand tu ne l'es pas. En France, je ne pense pas qu'il y ait d'équivalent. Un Lyon - Saint-Etienne, c'est comme un Real-Atlético. Même les gens qui n'aiment pas le foot dans la région suivent ce derby. Il y a une telle animosité entre Saint-Etienne et Lyon que ça dépasse vraiment le cadre du foot. Et je pense même que les derbies des précédentes décennies étaient encore plus fous. C'est bien plus profond que de savoir qui est meilleur que l'autre au classement."
En 2010, vous êtes parti au Panathinaïkos. Depuis la Grèce, avez-vous suivi de près la sortie de Jean-Michel Aulas qui avait dit aux supporters lyonnais que Saint-Etienne "jouait la C1 sur Playstation" après la défaite de l'OL à domicile (0-1) ?
S.G. : "Bien sûr. Cette phrase-là fait partie de l'histoire du derby et restera tout le temps. C'était une façon de dire aux supporters lyonnais : 'bon cette fois-ci on n'a pas gagné mais on reste meilleurs qu'eux'.".
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