Football, Ligue 1 : Fonseca, le top coach que les Olympiques s’arrachent

C'est une subtilité qui n'est pas passée inaperçue. Ce jeudi après-midi, en conférence de presse en prévision du derby du Nord entre Lille et Lens ce vendredi soir, l'entraîneur portugais du LOSC Paulo Fonseca a lui aussi eu le droit à l'implacable question sur ses potentiels internationaux olympiques. Est-ce qu'il verrait un souci à lâcher Lucas Chevalier, Lenny Yoro, et Bafodé Diakité pour l'équipe de France des Jeux de Paris ? Il nuance rapidement : "Je ne sais pas si je serai encore l'entraîneur du LOSC."

Il le dit d'un sourire malicieux, recentrant son regard sur l'horizon. Le genre de sourire de celui qui sait que sa promesse de lâcher ses Lillois pourraient très bien ne jamais l'engager. Car Paulo Fonseca est et sera, cet été encore, courtisé. L'année passée, avec encore un an de contrat à tirer dans la capitale des Flandres, il avait fait vœux de fidélité malgré l'offre de l'Olympique de Marseille. En juin, le Portugais sera libre de tout contrat, et donc de s'engager où il le souhaite sans commettre d'adultère.

Et L'Equipe le rapporte ce jeudi, l'OM de Pablo Longoria, qui l'apprécie particulièrement, pense toujours à lui pour prendre la relève du pompier de service Jean-Louis Gasset. L'Olympique Lyonnais aussi, aurait coché son nom pour succéder à Pierre Sage. Et si Lille ambitionnerait toujours de le conserver, les sirènes des deux Olympiques pourraient dérouter le Portugais des Flandres.

Il ne l'a jamais caché, Paulo Fonseca rêve du top européen. "Je suis un entraîneur ambitieux, je veux progresser chaque saison" assénait-t-il fin décembre, interrogé sur son avenir. Avant d'ajouter rapidement : "Mais je suis aussi très content à Lille, j’aime travailler au sein de ce club." Car s'il venait à quitter Lille, le Portugais saurait ce qu'il perd, beaucoup moins ce qu'il gagne.

En trois ans dans le Nord, Paulo Fonseca a construit l'un des effectifs les plus solides de Ligue 1. Cette saison, il est même entré dans l'histoire du club en menant pour la première fois le LOSC en quarts de finale d'une coupe d'Europe, en Ligue Europa Conference. Et pour valider sa réussite, il semble même bien parti pour qualifier Lille en Ligue des champions.

Tout cela avec pléthore de blessés, et un budget mercato bien moindre que celui de ses prétendants estivaux. La qualification en C1 ou non, et l'enveloppe qui lui sera allouée, voilà qui devraient être déterminants dans le choix de celui qui s'est imposé comme l'un des tout meilleurs coaches de Ligue 1. Son 4-3-3, avec une pointe haute ou basse selon le casting disponible, fait des envieux. Mais il doit se mériter.

Sa capacité à valoriser les joueurs, aussi. Carlos Baleba, vendu pour 27 millions d'euros l'été dernier peut en témoigner. Jonathan David, ramené de disette, ou encore Leny Yoro et Angel Gomes aussi. Ce dernier, blessé pour trois semaines et absent pour le derby du Nord face à Lille, et peut-être celui qui parle le mieux de son coach : "La façon dont il transmet ses idées, la façon dont il nous prépare pour les matches, son enthousiasme, son charisme, c'est ce dont une jeune équipe a besoin."

"Personnellement, ça a été incroyable de travailler avec un entraîneur qui vit et respire football, a-t-il expliqué dans une interview pour TNT Sports. Je pense que ses idées sont excellentes. […] Il voit les rencontres d'un point de vue très tactique. […] Il est très précis. C'est quelque chose que j'apprécie et je pense que c'est une bonne chose pour moi."

Ce vendredi soir, face à Lens, Paulo Fonseca a l'occasion de passer provisoirement sur le podium de Ligue 1. Surtout, il tentera de conserver son invincibilité dans un derby du Nord qu'il n'a jamais perdu, et face à un autre top entraîneur de Ligue 1, Frank Haise. Et s'il assure en conférence de presse ne pas avoir "la recette" face à ce collectif lensois pourtant capable de faire tomber le PSG, il doit bien avoir quelques astuces en stock. Performer dans les grands moments, c'est aussi la marque des grands. Et cela tombe bien, deux Olympiques cherchent un grand coach.