Marseille - PSG | Pour l'OM et Jean-Louis Gasset, un match capital avec des bouts de ficelles

L'OM avait abordé la trêve avec un gros doute. Coincé entre la drôle de série de victoires enclenchée par l'arrivée Jean-Louis Gasset et l'amertume de deux défaites qui ont fait tache, à Vila-real et à Rennes. C'est précisément parce qu'on ne sait pas vraiment quoi penser de cette équipe phocéenne, que son rendez-vous de dimanche soir (20h45) face au Paris Saint-Germain est capital.

Au-delà de la portée symbolique de cette rencontre, pour les supporters et pour les joueurs, ce match peut instaurer un climat, appréciable ou nuageux, selon qu'il y ait victoire ou défaite. Revoilà Marseille plongé dans un enchaînement infernal qui l'emmènera ensuite à Lille, à Lisbonne, avant de recevoir le Benfica et d'affronter Toulouse, puis Nice et Lens.

Bref, il aurait fallu que cette fenêtre internationale soit réellement une "trêve" pour que l'OM lance ce nouveau sprint dans de meilleures conditions que celles dans lesquelles il avait terminé le précédent. La dernière semaine de compétition avant les rendez-vous internationaux avait semblé être de trop pour des Marseillais visiblement exténués, après la préparation ratée du staff de Marcelino et les semaines à courir dans le vide sous Gennaro Gattuso.

Finalement, c'est tout le contraire. Alors que Valentin Rongier et Amir Murillo étaient déjà sur le flanc, Jean-Louis Gasset a perdu, en l'espace de quinze jours, pas moins de quatre nouveaux éléments (Bamo Meïté, Ismaïla Sarr, Jonathan Clauss et Jean Onana). Quatre autres - Samuel Gigot, Leonardo Balerdi, Ulisses Garcia et Pape Gueye - ne sauront que dimanche matin, quelques heures avant le choc, s'ils sont aptes à disputer la rencontre.

Au moment où tout se joue, où la course à l'Europe est plus serrée que jamais et où chaque point en vaut le double, Marseille est exsangue. "On était fatigué avant la trêve, mais comme toutes les autres équipes, a tenté de relativiser Pau Lopez. Ça ne peut pas être une excuse. Cette trêve a au moins permis de s'aérer un peu l'esprit. Les joueurs qui sont restés à Marseille sont très bien physiquement et mentalement."

Ceux-là se compteraient presque sur les dix doigts. En défense, Gasset pourrait être contraint d'aligner une charnière expérimentale puisque seul deux spécialistes, Chancel Mbemba et Quentin Merlin, sont frais et disponibles. "Si on en récupère deux autres, on aura une défense qui tient la route et expérimentée", a avancé Gasset, un peu plus réaliste que Pau Lopez : "On peut penser que tous les joueurs qui sont à l’OM ont la capacité de jouer ces matches. On sera onze contre onze, et il y aura l’ambiance du Vélodrome de notre côté. Désolé, mais il n’y a pas d’excuse. On va tout donner."

Il n'empêche, préparer un tel choc, où l'OM sera contraint de "réaliser le match parfait" selon les mots de son entraîneur avec un effectif amputé de 15 à 20% n'est pas franchement idéal. La situation est devenue si complexe que Gasset a été contraint d'utiliser un tableau, avec des codes couleurs, pour garder à l'esprit les joueurs à sa disposition et ceux qu'ils pourraient récupérer à court, moyen ou long-terme. "Rongier et Murillo [absents encore plusieurs semaines] sont en orange, par exemple. Mais bien sûr, leur retour n'est pas pour demain...", a indiqué le Montpelliérain.

Les enjeux à venir sont si nombreux et importants que le technicien de 70 ans ne peut même pas se permettre le moindre risque. "S'il y a le moindre doute, la moindre image ou inquiétude du staff médical, le joueur en question ne jouera pas", a-t-il certifié vendredi en conférence de presse.

Voilà pourquoi Stéphane Sparagna, lancé par Marcelo Bielsa dans une carrière finalement modeste, qu'il a décidé de poursuivre avec la réserve il y a quelques semaines, pourrait être sollicité. "Il a une mentalité merveilleuse et il est utile", a insisté Gasset. Mais l'ancien coach de Saint-Etienne a été contraint de regarder ailleurs pour débusquer d'autres éventuelles solutions de secours.

"Pendant cette trêve, et vu les pépins qu’on avait, on est allé voir la CFA, on a pris les U19 avec nous pour voir s’il y avait une pépite, a-t-il révélé. On essaie de pallier toutes les absences en ayant une idée de génie, si ça existe. Ou trouver une perle." Contraint de préparer cette rencontre en faisant du bricolage, le staff olympien en est venu à espérer un miracle.

"Il y a des joueurs qui vont avoir leur chance et parfois, dans un grand match, on a la plus-value d’un joueur qui explose ce jour-là, a imaginé l'homme à la casquette. Pour le moment, on est encore dans l’inconnu. [...] Et encore, s'il n'y avait qu'une inconnue, je serais content...". Gasset était arrivé en pompier de service, il poursuit maintenant sa mission en spécialiste du bricolage.