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Le PSG peut-il déjà la gagner ?

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ParEurosport

Mis à jour 18/02/2014 à 18:09 GMT+1

Le PSG aborde-t-il la Ligue des champions en position de vainqueur potentiel ? Nous avons organisé une consultation par e-mail. La réponse : un "oui" très timide...

PSG Ligue des Champions 2014

Crédit: Eurosport

A la veille de la reprise de la Ligue des champions, nous avons envoyé un e-mail et quelques questions simples à trois journalistes ou passionnés de foot. Avec notre rédacteur en chef, Cédric Rouquette (1), ils ont cherché à établir les chances du PSG de remporter la Ligue des champions. Voici les réponses de David Lortholary (2), journaliste spécialiste du football allemand, Marc Alvarez (3), spécialiste du PSG pour le site canal-supporters dont il assure la direction éditoriale, et Tobias Hlusiak (4), journaliste Eurosport à Munich.

1. Le PSG peut-il gagner la Ligue des champions dès cette saison ?

Il faudrait une succession de miracles
Cédric Rouquette : si Porto peut la gagner en 2004, si Liverpool peut la gagner en 2005, si l’Inter peut la gagner en 2010, si Chelsea peut la gagner en 2012, le PSG peut la gagner en 2014. Cependant il faudra quelque chose qui ressemble à une série de concours de circonstances pour empêcher les favoris objectifs d’être barrés les uns après les autres, notamment le Bayern. Le PSG peut gagner la Ligue des champions puisque c’est une formule de coupe. Mais une petite demi-douzaine d’équipes reste à mes yeux devant lui en potentiel pur.
David Lortholary : Il a encore moins de chances que Chelsea en 2011-2012. Il faudrait une succession de miracles.
Marc Alvarez : C'est possible mais pas probable pour autant. Les joueurs aiment rappeler que les rencontres de haut niveau se jouent sur des détails. C'est vrai. Et d'autant plus quand on est dans la position du challenger. Il faut que ces petites choses qui font basculer le sort d'un match soient favorables, il faut que la réussite accompagne l'efficacité dans les zones décisives et les moments clés. Autre condition pour une épopée parisienne cette année en coupe d'Europe, l'état de forme de certains cadres, la présence de la colonne vertébrale Silva-Motta-Ibra.
Tobias Hlusiak : Le PSG joue un rôle beaucoup plus important en Europe qu'il y a encore deux ans, mais même si l'équipe possède des stars comme Zlatan Ibrahimovic, Edinson Cavani, Thiago Silva ou même Yohan Cabaye, la qualité de l'effectif n'est pas encore comparable à celles du Bayern, du Barça et du Real Madrid. Le PSG est même moins abouti sur le plan collectif que ces équipes-là. Donc les chances de gagner la Ligue des champions sont très minimes.
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Zlatan Ibrahimovic (PSG)

Crédit: EFE

2. Où situez-vous le PSG par rapport au Bayern, au Barca et au Real, les stars de la compétition ?

En termes d'histoire et de vécu, il y a un fossé entre ces clubs et le PSG.
C. R. : Encore un cran en-dessous. Carlo Ancelotti avait bien expliqué que la saison dernière, ce qui avait manqué au PSG contre le Barça était surtout d'ordre mental. Sur le plan technique ou tactique, le PSG aura du répondant contre n’importe qui, au moins pendant une partie du temps sur des matches aller-retour. De là à avoir le comportement le plus juste ou la réussite la plus insolente aux moments de vérité, le pas est difficile à franchir. L’an passé, le PSG n’a pas perdu contre le Barça, en quart, mais il n’a pas gagné non plus (2-2, 1-1). Nous ne savons rien de sa capacité à gagner un match contre un grand d’Europe. Ce ne sont ni ses matches de poules, ni ses huitièmes de finale qui nous renseignent sur cela. Ni d'ailleurs ses matches de L1 ai-je envie de dire : Paris n’a battu ni Monaco, ni Lille cette saison.
D. L. : Quatre crans en dessous, premièrement pour son manque d'expérience de la compétition en tant que club, deuxièmement en raison du niveau inférieur de ses joueurs additionnés, troisièmement en raison d'un équilibre moindre de son onze, quatrièmement en raison de son banc moins qualitatif.
M. A. : En termes d'histoire et de vécu, il y a un fossé entre ces clubs et le PSG. Et cela a impact sur les performances dans les rendez-vous de haut niveau. C'est cette habitude, cette expérience qui fera défaut encore cette saison. En termes de potentiel, le meilleur onze parisien peut rivaliser avec tout le monde. Rien n'est impossible même si le Bayern semble intouchable en ce moment.
T. H. : En raison de son pouvoir économique - cinquième niveau de revenus en Europe - le PSG est arrivé à venir quelques stars. Mais il ne forme pas ses propres joueurs et sa propre identité comme les clubs que vous citez. Les structures ne sont pas encore comparables. Le prestige non plus. Tant que le PSG n'aura pas gagné des titres internationaux et n'aura pas une politique de jeunes plus forte, il aura du mal à faire venir de plus grandes stars.
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Barcelona - PSG Champions League 2012/2013

Crédit: Getty Images

3. Combien de clubs vous semblent mieux armés que le PSG dans le plateau des huitièmes de finalistes?

Il faut de demander qui partirait favori face au PSG. A priori le Bayern et le Real clairement
C. R. : Tous les clubs issus des championnats du Big Four me semblent, pour des raisons différentes, devoir être considérés comme égaux ou supérieurs au PSG. Un Dortmund ou un Arsenal par exemple, sont déjà moins puissants économiquement et moins à l’aise à cette partie de la saison que le PSG. Mais leur projet technique est plus mature. Cela compense largement.
D. L. : Au moins dix : Manchester City, le FC Barcelone, Arsenal, le Bayern, l'AC Milan, l'Atletico, le Borussia Dortmund, Manchester United, Chelsea et le Real Madrid.
M. A. : Il faut de demander qui partirait favori face au PSG. A priori le Bayern et le Real clairement. Pour le reste, cela se discute. Que ce soit le Barça, Chelsea, City, Dortmund, l'Atletico, Arsenal, c'est tout de même ouvert.
T. H. : Plusieurs : Bayern, Barça, Real, ManCity, Dortmund, Chelsea.
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Mario Götze wechselte im Sommer zum FC Bayern München

Crédit: Eurosport

4. Qu'est-ce que le PSG doit faire dans cette phase finale pour prouver qu'il est plus mûr qu'il y a un an à ce niveau de compétition ?

Il doit déjà confirmer qu'il ne fait définitivement plus partie du deuxième chapeau européen
C. R. : Déjà, maîtriser le huitième de finale contre Leverkusen sans faire un pli. La façon dont le PSG s’est compliqué la vie l’an passé en huitième de finale retour contre Valence a été masquée par le quart contre le Barça, mais je ne suis pas certain que le PSG ait franchi ce cap. Au bout de quatre journées lors de la première phase, le PSG faisait partie des monstres d’Europe. Lors des deux dernières, il a à nouveau affiché ce manque de maîtrise. Ensuite, Paris devra éliminer un gros, un habitué du dernier carré, quel qu’il soit. Par rapport aux matches face au Barça de la saison passée, cela veut dire au moins deux points sur lesquels il faudra avoir grandi : mieux soutenir la différence qu’au match aller, où le résultat nul avait été très heureux. Et y croire davantage si la qualification est au bout du pied. Si le PSG n’est pas en demi et s’il n’élimine pas un grand, son projet européen aura fait du surplace.
D. L. : Il doit d'abord prouver qu'il est "aussi mûr" en se qualifiant pour les quarts, puis pour les demi-finales, ce qui pour le premier stade est très plausible, pour le second déjà beaucoup moins évident, sauf tirage au sort très favorable. Le reste est un travail en profondeur, notamment dans la formation, dans la communication, dans la culture club. Il lui faut donc du temps, ce qui est peu compatible avec le succès à court terme.
M. A. : Il doit déjà confirmer qu'il ne fait définitivement plus partie du deuxième chapeau européen, que Valence, Benfica, Olympiakos ou le Bayer n'ont aucune chance quand il tombe sur le PSG. Il lui faudra donc balayer le club de Leverkusen. Il doit aussi faire tomber une équipe de "première catégorie" même s'il n'arrive pas au bout. Tout simplement pour montrer qu'il est déjà en capacité de le faire.
T. H. : Laurent Blanc a du travail pour trouver le meilleur style de jeu possible pour chacune de ses individualités. Et il doit faire comprendre à ses hommes que la Ligue des champions, c'est vraiment "un pour tous, tous pour un".

5. Pensez-vous que le pouvoir économique infini de QSI puisse permettre à moyen terme au PSG de dominer l'Europe du football?

Laissons déjà au PSG le soin d’être le Barça ou le Bayern au moins une saison
C. R. : Sûrement pas. Il faudra déjà que le club maintienne ce présumé pouvoir économique infini en passant le cut du fair-play financier. Ensuite, s’il est exact que le projet parisien mûrit globalement à un tempo remarquable, il va falloir continuer ce cercle vertueux sur le plan strictement technique, ce qui sera de plus en plus dur au fur et à mesure que nous nous rapprocherons du très haut niveau. Le Barça de Guardiola n’a lui-même pas réussi à écraser l’Europe comme Milan a pu le faire à la fin des années 80. Le Bayern a sûrement les moyens de planer quelques années. Laissons déjà au PSG le soin d’être le Barça ou le Bayern au moins une saison. Il en est encore loin, et il faut rappeler ici que c’est normal : le coup d’envoi du projet a été donné il y a un an et demi.
D. L. : Ce pouvoir économique marque les esprits de ses adversaires. Pour autant, le FC Barcelone et le Real Madrid, qui comptent dans leurs rangs les deux meilleurs attaquants du monde du football, ne se partagent pas la C1 à tour de rôle, loin s'en faut !
M. A. : Personne ne peut prétendre écraser durablement l'Europe même si le Bayern a l'occasion cette année de tendre vers ce statut. Mais le PSG version QSI peut s'installer dans le top 5 et ainsi être souvent dans le dernier carré, parfois en finale et peut-être toucher au Graal.
T. H. : L'argent permet de faire gagner des matches mais pas des trophées. Le succès dépend de facteurs beaucoup plus complexes : la politique générale, la stabilité, la formation, la cohérence économique). Si le PSG utilises ses moyens dans cette direction, il accroîtra ses chances de succès. Si je regarde ce que fait le PSG en ce moment, je ne pressens absolument pas une domination programmée en Europe.
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2014 PSG Nasser Al-Khelaifi

Crédit: AFP

(1) Cédric Rouquette (@CedricRouquette) est rédacteur en chef d’Eurosport.fr depuis 2010 et auteur du blog Chroniques
(2) David Lortholary (@Lortho) est un journaliste spécialisé dans le sport allemand pour MCS, RFI et France Télés, commentateur des sports d'hiver sur les chaînes du groupe MCS et reporter à l'international au Gymnaste Magazine.
(3) Marc Alvarez (@CanalSupporters) est rédacteur en chef à Canal Supporters, site d’informations spécialisé dans l’actualité du PSG.
(4) Tobias Hlusiak (@@THlus) est journaliste à Eurosport.de, spécialiste de football.
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