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Manchester City - Arsenal | William Saliba, une absence dévastatrice pour les Gunners

Jeremy Docteur

Mis à jour 26/04/2023 à 11:30 GMT+2

Trois ans après son recrutement, William Saliba est devenu un joueur clé pour Mikel Arteta, jusqu'à être considéré comme un des meilleurs défenseurs de Premier League. Blessé depuis plus d'un mois, son absence se ressent fortement pour les Gunners, qui viennent d'enchaîner trois nuls de suite avant d'affronter Manchester City, ce mercredi soir (21h00).

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Si l'on remonte deux ans en arrière, il était difficile d'imaginer que la blessure de William Saliba pourrait-être une des raisons principales qui coûteraient le titre à Arsenal cette saison. Pas une question de talent, loin de là, mais bien une référence à son avenir avec les Gunners qui, à l'époque, était des plus incertaines. Recruté pour 30M€ en 2019 en provenance de Saint-Etienne, l'autre natif de Bondy a enchaîné un premier prêt à l'ASSE, un autre à Nice et un dernier à l'OM.
Son aventure londonienne n'a véritablement commencé que l'été dernier, quand il a été envoyé en première ligne par Mikel Arteta. Le mois dernier, il expliquait : "Je ne lui ai pas parlé la première semaine. Je voulais juste voir, naturellement, sans interférer dans ses pensées, comment il était […]. Son attitude, la manière dont il a dit : 'Je vais prouver que je suis très bon et que je mérite d'être ici.'"

Un seul être vous manque…

Entre temps, William Saliba a donné raison à son coach, devenant un élément incontournable d'une équipe qui fait la course en tête depuis la première journée de Premier League. Mais aujourd'hui, le Français est sur le flanc depuis plus d'un mois, en raison d'une blessure au dos, contractée contre le Sporting en huitièmes de finale de C3. Avant, il avait disputé les 27 rencontres de championnat. Pour expliquer les récents revers – 3 nuls rocambolesques de suite contre Liverpool (2-2), West Ham (2-2) et Southampton (3-3) – la jeunesse ou le manque d'expérience de l'effectif ont été pointés du doigt.
Pourtant, et c'est bien paradoxal, à seulement 22 ans, William Saliba a affiché une maturité et une régularité détonantes. Il y a quelques jours, Mikel Arteta déplorait : "Il ne progresse pas aussi rapidement que nous l'espérions […]. Nous voulons être sûrs que quand nous le pousserons, il sera prêt à supporter la charge et le risque que nous prenons. Ce n'est pas le cas pour le moment." Résultat, en plus des cinq derniers matches, le défenseur ne devrait pas être de la partie pour la "finale" contre les Cityzens.
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Arsenal a concédé 9 buts et n'a obtenu aucun clean sheet sur ces rencontres. En conséquence, l'avance au classement a quelque peu fondu. Depuis, c'est Rob Holding qui a repris le rôle d'axial droit de la défense, aux côtés de Gabriel. Avec le Brésilien, Saliba forme une charnière fiable, mais surtout, parfaitement en phase avec les principes de jeu prônés par Arteta. A l'inverse, si le défenseur anglais n'a pas commis d'erreur directe, il n'a pas la même influence sur l'équipe, ni l'assurance de Saliba.
Avec lui, Arsenal a gagné 78% des matches, contre 40% sans, et encaisse 0,9 but avec, 1,8 sans lui. Les Gunners ont vu leur solidité défensive s'effriter. Le Français a montré qu'il pouvait tenir le choc, gérer à la fois des attaquants rapides et la profondeur sur des ballons dans son dos. "Il a effacé toutes les interrogations qu'on pouvait avoir sur lui et nous a donné toutes les raisons de le faire jouer. Il a été exceptionnel depuis", abondait un très satisfait Mikel Arteta début mars.

Saliba, aussi important offensivement

L'entente avec Gabriel et Saliba a été construite sur la durée. Leur association permet à la ligne défensive de rester haut, de réduire les espaces et de récupérer le ballon en position avancée. Rob Holding, moins rapide, moins assuré, ne garantit pas d'avoir la même approche, en témoigne certains buts concédés, en particulier contre Southampton. Sur la deuxième réalisation des Saints, il est très loin à la perte de balle, ce qui donne à Carlos Alcaraz tout le loisir de se projeter et de servir Théo Walcott, parti dans le dos de Gabriel.
Néanmoins, si l'impact de la blessure de Saliba est un énorme coup dur sur le plan défensif, il est tout autant préjudiciable offensivement. Les deux centraux habituels sont capables de relancer proprement et de construire de derrière, ce qu'Arteta demande. La présence du Français rassure autour de lui, apporte de la fluidité dans le jeu, Arsenal cherchant à dominer au maximum les rencontres. Saliba joue vers l'avant, prend des risques, casse des lignes avec son jeu de passes qualitatif.
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Même sous pression, il est plus ambitieux qu'Holding à la construction. L'Anglais a par exemple tendance à jouer vers Ramsdale, latéralement ou à allonger plus rapidement : d'après WhoScored, ce dernier a tenté 12 passes longues contre Liverpool, 4 contre West Ham et 12 contre Southampton, alors que Saliba tourne autour de 3 en moyenne. Moins à l'aise en possession du cuir, il a davantage de difficultés à surmonter le pressing adverse, et Arsenal a souffert dernièrement de ce point de vue. Rien de bien surprenant, Holding a un jeu différent, il est souvent rentré pour sécuriser un résultat et apporter de la densité derrière. Un domaine dans lequel il excelle, particulièrement quand l'équipe envoie des ballons dans la boîte.

La pièce manquante d'un puzzle d'automatismes

Contre Liverpool, Holding a réussi 73% des 52 passes tentées, 89% des 68 contre West Ham et 88% des 42 contre Southampton. L'international français a un ratio de passes réussies de 91%, sur 69 en moyenne. Il avoisine les chiffres de spécialiste des passes progressives en Premier League : Manuel Akanji (93% de passes réussies, 71 tentées en moyenne), John Stones (93% de réussite pour 68), Ruben Dias (93% pour 76), Van Dijk (91% pour 80) ou encore Nathan Aké (90% pour 67).
Le onze d'Arsenal n'a que très peu bougé cette saison. Arteta tient son équipe et n'en déroge que s'il y est contraint avec des blessures. Cette osmose entre les coéquipiers a permis aux Gunners de garder leur place en tête jusque-là, avec des mouvements travaillés, des circuits de passes maîtrisés. C'est le cas avec Saliba, lorsqu'il cherche Thomas Partey, Martin Odegaard entre les lignes ou Ben White sur le côté, qui va pouvoir enclencher une offensive avec Bukayo Saka. Un puzzle qui fonctionne grâce à une myriade d'automatismes. Rob Holding, n'ayant qu'un rôle de squad player, avec des qualités différentes, a moins de facilité pour s'intégrer avec les titulaires.
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De la même manière que l'absence de Saliba n'explique pas tout des contre-performances récentes, Holding n'est pas responsable de tous les maux des Gunners. Mais la blessure du Français a indéniablement eu des conséquences regrettables pour Arteta. En attendant, le coach espagnol va devoir composer sans lui. D'après The Athletic, William Saliba ne sera peut-être pas apte contre Chelsea la semaine prochaine, il y a même la crainte qu'il ne rejoue plus cette saison.
S'il compte revoir ses plans, l'indisponibilité de Takehiro Tomiyasu ne lui permet pas d'utiliser Ben White dans l'axe, à moins de replacer Thomas Partey à droite, un poste qui lui est très peu familier. Le Japonais aurait offert une solution viable sur les dernières rencontres et contre Manchester City, mais cette élimination en Coupe d'Europe contre le Sporting, où ce dernier, ainsi que Saliba sont sortis sur blessure, ont peut-être été le tournant de cette saison.
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