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Grand Prix de Grande Bretagne - Bonus-malus : Lewis Hamilton (Mercedes), l'effroi avant le show

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 19/07/2021 à 10:52 GMT+2

GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Lewis Hamilton (Mercedes) a involontairement et dangereusement éliminé Max Verstappen (Red Bull) avant d'entamer une remontée triomphale, qui a fait se lever tout Silverstone dimanche. Car en l'absence du Néerlandais, il a trouvé sur son chemin un Charles Leclerc et une Ferrari des grands jours.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Grande Bretagne 2021

Crédit: Getty Images

La note : 4/5

Parce qu'un Grand Prix de 52 tours peut offrir un scenario dantesque qu'un Petit Prix de 17 tours ne parviendra jamais à procurer. On aurait pu rester sur un non-duel frustrant au sommet, mais Charles Leclerc (Ferrari) était là, et Lewis Hamilton (Mercedes) encore prêt à enflammer Silverstone.

Le vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes)

La tentation était grande et il n'a pas pu résister. Car il ne voulait pas revivre la désillusion, en rester au même point que la veille lorsqu'il avait challengé Max Verstappen (Red Bull) par l'extérieur dans Copse. Passer à l'intérieur n'était pas la manœuvre la plus facile, la plus vue dans l'histoire des courses à Silverstone, ni la plus académique car elle supposait qu'il soit sûr de prendre l'avantage. D'arriver à une position dominante au point de corde. Ce qu'il n'a jamais pu réussir malgré toute sa volonté.
La manoeuvre n'était pas insensée mais assurément risquée, le contact entre les roues de la Mercedes et la Red Bull a été lourd de conséquences, ce qui a peut-être forcé les commissaires à le sanctionner. Mais ces derniers ont bien expliqué l'attaque ratée. Lewis Hamilton n'est jamais réellement arrivé à la hauteur de la RB16B N.33, et il n'avait aucune chance non plus de virer normalement au point de corde.
Lewis Hamilton a montré qu'il avait appris de cet épisode en se ravisant derrière Charles Leclerc (Ferrari) à cet endroit précis au 50e tour. Sans moyen de résister, au-delà de ses limites, le Monégasque s'est écarté pour laisser filer le Britannique sous les clameurs d'une foule conquise par le maître du suspense et de l'impossible.
Après la défaite de l'Angleterre à l'Euro, il fallait hisser l'Union Jack bien haut, ce qu'il fit pour accompagner sa huitième merveille à Silverstone. Patriote, Lewis Hamilton continue d'écrire sa légende. Aucun pilote n'a gagné plus que lui son Grand Prix national.
Huit, c'est aussi le nombre de points qui le séparent de Max Verstappen (Red Bull) désormais au championnat. Il devait impérativement se refaire sur deux de ses épreuves fétiches avant la trêve. Le voilà à mi-parcours. Et à un pas de sa 100e victoire en Formule 1.

L'accidenté : Max Verstappen (Red Bull)

Le Néerlandais n'avait rien à faire d'autre que prendre sa ligne dans Copse comme il l'avait fait la veille pour dissuader Lewis Hamilton. Il a essuyé les reproches du Britannique, qui a rappelé qu'il lui avait laissé de la place juste avant au virage N.6. Devais-il pour autant lui faire un cadeau ? Non.
La Mercedes N.44 était plus menaçante que la veille, et on ne saura jamais si le Néerlandais aurait pu la garder derrière lui dans la grande ligne suivante de Hangar Straight.
Il est quand même passé près de la correctionnelle en encaissant 51 G et 25 points, mais il est improbable que cet épisode change son approche de la gestion de son championnat.

Le tweet de l'apaisement

Lewis Hamilton et Max Verstappen ont campé sur des positions opposées mais le Britannique en est revenu à l'essentiel. Inquiet pour Max Verstappen après le crash, il a envoyé un message à son adversaire, qu'il a promis d'appeler.

Le beau perdant : Charles Leclerc (Ferrari)

Il fallait un peu de grabuge et une sanction infligée au rescapé de l'accident du jour pour lui permettre de croire à cette victoire que Ferrari ne peut atteindre encore à la régulière. Mais on est désormais sûr d'une chose : les commentaires encourageants de Mattia Binotto depuis plusieurs semaines n'ont rien à voir avec l'auto-persuasion ou la méthode Coué. Ferrari est sur le chemin du retour, et en ligne avec ses objectifs de 2022 malgré une SF21 figée en termes de développement.

Le revenant : Fernando Alonso (Alpine)

Il faut l'avouer, on n'aurait pas misé sur son maintien à une septième place obtenue à coups de vilains changements de ligne sur quelques freinages samedi. Mais l'Espagnol sait varier les registres et s'acheter une conduite pour qu'on ne retienne que le meilleur d'un été qui lui fait prendre de la vitesse.
"C'était une course longue, chaude et donc très difficile. Je pense que nous avons bien géré les températures et les pneus et nous avons également su maintenir l'écart sur Lance [Stroll], s'est félicité l'Espagnol. Nous avons pris les décisions stratégiques qu'il fallait tout en les exécutant à la perfection."
Finalement, il n'aura raté que sa mise en prégrille, qui aurait pu lui coûter cher, rétrospectivement. "La course n'avait pas commencé idéalement avec une excursion hors-piste endommageant le diffuseur de Fernando durant son tour d'installation, a rappelé Marcin Budkowski, directeur exécutif d'Alpine F1. Nous avons fait toutes les réparations possibles sur la grille, mais avons dû partir avec une monoplace légèrement endommagée et un déficit de performances."
"Fernando s'est montré parfaitement stratégique en créant un 'train DRS' pour protéger sa position", a même relevé le manager polonais. Ou comment rester dans le coup avec un jeu d'aspiration.

Le bonus : Charles Leclerc (Ferrari)

Parce qu'on a envie d'insister sur l'attitude exemplaire du Monégasque, fichu deux fois dehors par Sergio Pérez (Red Bull) à Spielberg sans faire d'esclandre, et beau joueur avec Lewis Hamilton avant le podium, alors qu'il aurait pu laisser paraître sa grande déception.

Le malus : Sergio Pérez (Red Bull)

En tête-à-queue massif samedi dès le cinquième tour, fantomatique dimanche, le Mexicain a fait défaut à Red Bull et rendu un tout petit service à son leader en privant Lewis Hamilton du point du meilleur tour en course. Un peu cynique, dérisoire, mais pas de panique : il est loin d'être remis en cause car du côté d'AlphaTauri, Pierre Gasly a été tenu hors des points par une crevaison.

Le nombre : 49

Ferrari n'avait mené qu'un tour lors des 27 précédentes courses. Charles Leclerc a boosté les stats 2021 de Maranello en bouclant 49 tours en tête.

La déclaration : Christian Horner (Red Bull)

"C'était juste une manouvre désespérée pour mettre une roue à l'intérieur"
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