Athlètes internationaux de l'année La légende de Teddy Riner

10. Noah Lyles
9. Harrie Lavreysen
8. Remco Evenepoel
7. Max Verstappen
6. Teddy Riner

Parce que des milliers d'étoiles se bousculent dans nos têtes en pensant à ces scènes iconiques qu'il a laissées en héritage des plus beaux Jeux Olympiques de tous les temps, dans l'imaginaire collectif aussi. Allumage électrisant de la vasque de Paris 2024, embrasement de l'Arena Champs de Mars en finale des lourds contre Kim Min-jong, libération d'un collectif et de tout un pays face à Tatsuru Saito : le géant guadeloupéen a été au début et à la fin de tout ce que l'histoire l'avait convié à écrire. Aujourd'hui encore et pour très longtemps, chacun sait où il était dans ces moments suspendus à sa puissance et à sa grâce, en train de le regarder dérouler le roman de sa vie.

Sorti des JO avec un goût d'inachevé trois ans plus tôt à Tokyo, Teddy Riner ne pensait qu'à son rendez-vous du 2 août fixé à son public, dans son habit de super-héros. Il l'a devancé dans le crépuscule flamboyant de la cérémonie d'ouverture, devant cet improbable ballon volant aussi majestueux et aérien que ses mouvements infligés à prix d'or au Sud-coréen et au Japonais. Une première fois pour redevenir le roi de cette catégorie qu'il n'a cessé d'être que par accident ; une seconde le lendemain, pour la tournée générale du patron au bout d'un scénario de casino, abracadabrantesque, qu'il n'aurait pas osé écrire lui-même.

De cette épopée émerge un judoka indéfinissable excepté par des superlatifs, au sens du destin à nul autre pareil. Hégémonique, inoxydable, par-delà les frontières du temps et de la géographie. A 35 ans et 117 jours, Teddy Riner devient le plus vieux champion de l'histoire olympique, surpassant de deux ans le Sud-coréen Song Dae-nam (titré en -90 kg à Londres en 2012). Sa poitrine ornée de trois médailles d'or individuelles, en sus de ses deux collectives, il s'invite à la table de Tadahiro Nomura, jusque-là le seul triple champion olympique (en -60kg, en 1996, 2000 et 2004). Pendant quatre ans, il va faire trembler le palmarès du Japonais et le pays qui a inventé le judo…

4 février : 8e victoire-record au Grand Chelem de Paris. Il bat en finale le Sud-Coréen Kim Min-jong, par waza-ari.

31 avril : La chasse à la tête de série aux Jeux devient pesante. "Fatigué" et sans "envie" de participer, il gagne quand même le Grand Chelem d'Antalya, en écartant le Japonais Tatsuru Saito.

2 août : Après 2012 et 2016, il remporte son troisième titre individuel olympique en battant en finale Kim Min-jong, par ippon.

3 août : Le tirage au sort le désigne pour mener le combat départageant la France et le Japon en finale par équipes. Avec à nouveau face à lui Tatsuru Saito. Après 2 minutes et 25 secondes de prolongation, il fait tomber son adversaire sur un crochet. Les Bleus conservent leur titre acquis à Tokyo.

8 août : Teddy Riner répond à Tatsuru Saito, qui a confié sur les réseaux sociaux son dépit, sa peur même de rentrer chez lui après deux défaites en finale par équipes : "Ton impressionnante performance force le respect de tes adversaires, mon respect (…) Ce fut un honneur de te rencontrer sur le tatami. Les échecs font partie intégrante de notre progression et nous apprennent souvent autant, si ce n'est plus, que les victoires. Je suis convaincu que tu reviendras encore plus fort. Au plaisir de te revoir, mon ami !"