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Coupe du monde de rugby : Pollard pour débuter, Libbok pour conclure : l'Afrique du Sud a-t-elle trouvé la formule ?

Elio Bono

Mis à jour 02/10/2023 à 10:01 GMT+2

Le dilemme entre Handré Pollard et Mannie Libbok en est-il vraiment un ? Dimanche face aux Tonga (49-18), le premier cité, de retour de blessure, a mené les Springboks pendant 50 minutes sobrement mais justement, avant d'être relayé par le second, plus virtuose. L'alchimie a bien fonctionné et pourrait être une arme pour l'Afrique du Sud.

Handré Pollard lors du match entre l'Afrique du Sud et les Tonga.

Crédit: Eurosport

Il représentait l’attraction de cet Afrique du Sud-Tonga, facilement remporté (49-18) par les Springboks dimanche soir à Marseille. Ecarté des terrains pendant de longs mois pour cause de blessure puis rappelé après le forfait de Malcolm Marx, l’ouvreur Handré Pollard a joué en sélection pour la première fois depuis 13 mois. Plombée par les échecs au pied de Mannie Libbok et Faf de Klerk contre l’Irlande, l’Afrique du Sud attendait son 10 comme le messie, la clé pour résoudre ces problèmes d’efficacité. Et les champions du monde n’ont pas été déçus.
En 50 minutes passées sur le terrain, Pollard a en effet passé ses quatre transformations entre les perches, dont certaines en coin. Cela ne fait pas de doute, l’ex-Montpelliérain est le meilleur buteur à disposition de Jacques Nienaber, le sélectionneur des Boks. Depuis juillet 2022, il carbure à 86% de réussite en sélection, quand Libbok plafonne à 65%, selon des données compilées par l’analyste AnalystGus.
"C’était bien de pouvoir le faire jouer une cinquantaine de minutes, un match de haut niveau international... C’est un grand pas pour lui et on va s’appuyer là-dessus pour la suite", a loué son sélectionneur Jacques Nienaber. Dans le jeu courant, Pollard a plutôt fait dans la sobriété. Peu adepte des grandes envolées en temps normal, l’ouvreur sud-africain allait encore moins s’y risquer dans un match de reprise. Les statistiques de ses 50 minutes sont, en ce sens, assez plates, avec 8 passes et 3 mètres parcourus. "Il a fait un match solide, et au pied, il a été bon. Sur les fondamentaux, il a vraiment coché toutes les cases", a décrit son sélectionneur.

Pollard va devoir s'adapter au nouveau style

Son influence sur la production offensive a été limitée, et ce d’autant que les Sud-Africains se sont surtout appuyés sur la puissance d’Andre Ersterhuizen, souvent envoyé en premier attaquant. Le trois-quart centre a été le symbole d’une équipe encore plus obsédée par le défi physique qu’elle ne l’était sur ses trois premiers matches, contre des Tongiens friands de l’exercice.
Moins attiré par le large que Libbok, Pollard colle avec ce style de jeu duquel les Springboks tentent de se défaire depuis un an. "On a ajouté une belle capacité à attaquer, on traque un peu plus qu'avant ces occasions que dans le passé", indiquait-il cette semaine dans une interview à L’Equipe. Pollard va devoir s’y habituer, d’autant que l’entrée en jeu de son concurrent a coïncidé avec l’apparition de mouvements sur les extérieurs peu aperçus jusque-là. En 30 minutes, Libbok a parcouru 34 mètres, certes au milieu d’une défense tongienne épuisée.

Une alternance Ntamack-Jalibert à la sauce sud-africaine

Mieux, Libbok a lui aussi fait carton plein face aux perches (3/3), avec deux tentatives sur l’aile. Tout passer au pied lorsque le score est scellé est une chose, y parvenir sous pression en est une autre, et en la matière, le jeune ouvreur a affiché des carences rédhibitoires contre l’Ecosse et l’Irlande. Il ne présente pas non plus une assurance tout risque au plaquage (4/7 lors des deux matchs précédents), quand Pollard n’a connu aucun échec en défense dimanche soir.
Le pragmatisme de Pollard contre la foudre de Libbok, voilà comment, en grossissant un chouïa le trait, présenter ce duel. Confronté à un dilemme similaire entre Romain Ntamack et Matthieu Jalibert, Fabien Galthié a privilégié le côté gestionnaire du Toulousain comme titulaire, avant de lâcher le feu follet bordelo-béglais pour les 20 dernières minutes. La réussite de cette alternance face aux Tonga indique que les Springboks ont peut-être trouvé la bonne formule, surtout avec si Pollard n'a pas 80 minutes dans les pattes.
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