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Une discipline favorisée ? Pourquoi le vainqueur du général sera un descendeur

Christophe Gaudot

Mis à jour 23/10/2022 à 10:00 GMT+2

SÖLDEN - Le grand cirque blanc reprend. Presque sept mois jour pour jour après la dernière course de l'opus 2021/2022, Marco Odermatt remet son gros globe de cristal en jeu. Il avait devancé Aleksander Aamodt Kilde de près de 500 points et le calendrier de la Coupe du monde 2022/2023, favorisant la descente, malgré deux annulations samedi, les met encore une fois en haut de la liste des favoris.

Pinturault : " Odermatt est le grand favori, le calendrier l’avantage"

Quelle mouche a piqué la Fédération internationale de ski ? Est-ce la prégnance des techniciens sur le palmarès du général de la Coupe du monde depuis une grosse dizaine d'années qui a poussé les organisateurs a donner une plus grande importance à la descente cette saison ? Quatre ont été ajoutées par rapport à la saison dernière, faisant passer le nombre d'épreuves de 10 à 14 pour cet opus 2022/2023. Un nombre certes revu à la baisse en raison de l'annulation des deux descentes de Zermatt/Cervinia, prononcée pour "manque de neige" ce samedi, à une semaine de l'événement.

Pinturault trop désavantagé à son goût

Le calendrier, ce sont les athlètes qui en parlent le mieux. En tant qu'ancien vainqueur du gros globe, Alexis Pinturault est bien placé. Et il y voit un déséquilibre, comme il nous l'a expliqué. "Les favoris au gros globe sont plutôt les profils de descendeurs qui font du géant, comme Marco Odermatt bien entendu. C'est un calendrier qui l'avantage, il ne fait pas de slalom. Les autres favoris ont le même profil, un Kilde par exemple. Ils ont un avantage sur les courses, ils en ont plus. C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne le joue pas. Le calendrier ne m'avantage pas du tout, ce serait bête d'afficher cet objectif."
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Pinturault a songé à dire stop : "Je me suis demandé si j’avais toujours envie de ça…"

En effet, si les passerelles entre super-G et Géant sont logiques, il est extrêmement rare de voir un pur descendeur s'aventurer jusqu'au slalom et inversement. Ce qui signifie que bien souvent le globe se joue sur les deux disciplines les plus "extrêmes". Et à ce jeu-là, le compte n'est pas bon cette saison, malgré le "faux départ" de la vitesse : 12 descentes contre 10 slaloms. A noter que cet inversement des valeurs marque un vrai tournant. Pendant longtemps, le slalom a fait la différence. Ainsi, Marcel Hirscher a pu dominer la Coupe du monde pendant sept ans.

Kilde seul adversaire de Odermatt ?

Qui est donc le grand perdant de ce chambardement ? Henrik Kristoffersen bien sûr. Vainqueur du globe de slalom l'an dernier et deuxième du général du Géant, il n'aurait en aucun cas pu rivaliser avec l'ovni Odermatt mais une domination plus importante entre les piquets courts lui aurait sans doute permis de titiller Aleksander Aamodt Kilde pour la place de dauphin. En 2022/2023, ceci paraît impossible. Ce dernier inscrivait 56 points en moyenne en descente la saison dernière. S'il maintient le rythme, la discipline reine lui offrira 672 points cette saison. Son compatriote en a marqué 451 "seulement" grâce au slalom, en 2021/2022.
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"Tenir ce globe, c'est un sentiment formidable" : Odermatt ravi après sa victoire

Ce changement est-il de nature à atténuer l'impression que Marco Odermatt est intouchable ? Peut-être. L'ancien calendrier défavorisait moins les purs techniciens mais personne ne domine plus le slalom (et le géant) comme Marcel Hirscher en son temps. Il faut donc chercher ses adversaires du côté de la vitesse. La discipline favorite du Suisse reste le Géant devant le Super-G, la descente arrivant en dernier. Pour Kilde, c'est exactement l'inverse.
Le Norvégien devra donc mettre la pression sur les descentes s'il veut y croire. Pour les Beat Feuz et autre Dominik Paris, il faudra faire des miracles en descente (et en Super-G) tout en espérant des sorties d'Odermatt en Géant. L'espoir fait vivre, dit-on, mais la bombe Odermatt ne cesse de progresser. S'il confirme en descente (4e du général la saison dernière avec 4 podiums), la barre des 2 000 points, seulement atteinte par Hermann Maier chez les hommes (Maze et Shiffrin chez les femmes), pourrait bien être un bel objectif. Et une nouvelle preuve que rien ne lui résiste.
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