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ATP Vienne - Fils, des ambitions et pas de complexes : "Je suis encore bien loin du compte"

Maxime Battistella

Mis à jour 25/10/2023 à 12:51 GMT+2

Tout juste finaliste à Anvers, Arthur Fils enchaîne ce mercredi à Vienne avec un match de gala au 1er tour contre le numéro 3 mondial et tenant du titre, Daniil Medvedev. Et si le Français allait chercher sa troisième victoire face à un Top 10 ? La montagne s'annonce haute à gravir mais il ne s'interdit rien. Et c'est sans doute sa plus grande force, au-delà de son potentiel certain.

Arthur Fils lors du tournoi d'Anvers 2023

Crédit: Getty Images

Il est le visage de l'avenir du tennis français que l'on peut à nouveau envisager radieux. A vrai dire, l'affirmation ne lui rend peut-être pas assez justice. Car par ses performances cette saison, Arthur Fils incarne déjà le présent. Désormais 38e joueur mondial, n'est-il pas à la lutte pour la place de numéro 1 tricolore ? Mieux : au-delà de ce prisme franco-français, Arthur Fils se distingue déjà à l'international. Vainqueur de Stefanos Tsitsipas en demi-finale à Anvers la semaine dernière, il a encore montré que le niveau d'un Top 10 ne l'impressionnait pas plus que cela, lui qui avait infligé une petite fessée à Casper Ruud sur la terre battue de Hambourg au cœur de l'été.
A 19 ans, le plus jeune membre des 50 meilleurs mondiaux semble déjà fait pour les grands matches, face aux adversaires de renom. Et pour son entrée en lice à Vienne, il sera servi face au numéro 3 mondial et tenant du titre. "Je ne vais pas entrer sur le court pour ne pas gagner contre Daniil Medvedev. Je vais tenter de gagner, de faire de mon mieux et de prendre du plaisir parce que je sais que c'est un joueur incroyable. Il a gagné un Grand Chelem et a joué des finales aussi à ce niveau. Il joue super bien, et en particulier sur dur. On verra bien ce qui se passera, amusons-nous !", a-t-il lâché devant les caméras du circuit avant le tournoi, fidèle à lui-même.
Je veux gagner des tournois, pas perdre en finale
Décomplexé et ambitieux, Fils marque donc déjà les esprits par son caractère de champion. Il tranche avec certains de ses aînés qui ne se sont peut-être pas assez autorisés à affirmer leurs objectifs et à rêver par peur de passer pour arrogants. Et il peut d'autant plus se le permettre qu'il a joint les actes aux paroles avec plus de 200 places gagnées en une saison, un titre (Lyon) et une finale (Anvers) sur le circuit, et donc deux Top 10 battus. Beaucoup se contenteraient de ce que l'on peut qualifier d'explosion au plus haut niveau, pas lui.
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Comme dans un rêve : l'exploit de Fils face à Tsitsipas

"Cela a été une bonne semaine et surtout une bonne année. C'est vrai que j'ai commencé la saison 250 (251e exactement, NDLR), donc je suis content d'être 38e désormais. Après, j'ai des objectifs : j'essaie d'aller chercher le statut de tête de série en Australie, ce n'est pas facile. Si j'avais gagné la finale, ça m'en aurait rapproché un peu, mais c'est comme ça. J'ai encore pas mal de cartouches : Vienne, Bercy, peut-être Metz, donc une fin de saison excitante", a affirmé Fils dans "Bartoli Time" sur RMC quelques heures après s'être incliné contre Alexander Bublik en Belgique.
Et l'intéressé de préciser sa pensée : "Je savais que j'étais capable de progresser vite, mais c'est autre chose de le faire. Et je suis très content d'y être parvenu. Mais bon, quand je vois que Carlos (Alcaraz) et Holger (Rune) sont tous les deux Top 10, que le premier a déjà gagné des Grands Chelems, le second un Masters 1000, je me dis que c'est bien ce que je fais, mais que je suis encore bien loin du compte. Je suis content, mais si je pouvais aller encore plus vite, j'irais plus vite. Quand on est joueur de tennis, on veut gagner des tournois, pas perdre en finale."

Les anciens lui font gagner du temps

Si Fils franchit les étapes aussi aisément, c'est donc aussi grâce à des locomotives comme l'Espagnol et le Danois qui n'affichent qu'un an de plus que lui au compteur. Comme eux, Fils a soif d'apprendre et profite de tous les conseils pour emmagasiner le plus rapidement possible de l'expérience et gagner du temps. Lors de la Laver Cup, comme l'avait raconté son entraîneur Laurent Raymond dans notre podcast Dip Impact, Björn Borg himself l'avait pris sous son aile. A Anvers, il a pu profiter du regard de trois jeunes retraités au regard acéré : Ivan Ljubicic, Paul-Henri Mathieu et Sébastien Grosjean qui va d'ailleurs devenir son coach l'an prochain en duo avec Sergi Bruguera.
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La stat qui propulse Fils vers une saison 2024 intense et prometteuse

"Ces trois-là ont joué à un très haut niveau, ils ont eu un super classement. Ils ont tous été Top 10, enfin Seb' et Ivan, c'est sûr. Je ne sais pas pour 'Paulo' mais il n'en était pas loin non plus (12e mondial au mieux, NDLR). Ils m'aident énormément en termes d'expérience, que ce soit sur ou en dehors du court. Les conseils qu'ils me donnent sont toujours parfaits", a encore estimé Fils en marge du tournoi de Vienne.
Jeune homme pressé et ambitieux, Fils se donne ainsi toutes les chances de réussir. Sa personnalité a aussi séduit les glorieux anciens dont un Gaël Monfils renaissant en cette fin de saison et tout juste titré à Stockhölm. "Je n'ai pas envie qu'on lui mette de la pression. Il a de belles choses à faire, il va les faire tout seul, il est bien parti, et je suis plus en protection sur lui, a insisté La Monf' en Suède. Je n'ai pas envie qu'on vienne le dissiper. Il a lui-même ses propres grosses attentes et il faut qu'on l'accompagne, tous. Que ce soit vous, les journalistes, les fans ou nous, les anciens. On veut tous qu'il aille au plus haut de son potentiel, qui est énorme. On veut tous le meilleur pour lui. Il kiffe, il joue bien, il prend connaissance du circuit, et nous, on est là pour le pousser, pour qu'il aille le plus loin possible."
Jusqu'où ? Le principal intéressé ne le sait pas encore lui-même. Mais une chose est certaine : il ne se fixe pas de limites. Et vu sa trajectoire, il a bien raison. Nouvelle performance majuscule contre Medvedev ou pas mercredi, il nous tarde déjà de le voir à l'œuvre à Bercy puis en 2024.
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