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Après le sacre de Jannik Sinner : "Maintenant qu'il a un titre du Grand Chelem, il va être inarrêtable"

Cyril Morin

Mis à jour 29/01/2024 à 10:00 GMT+1

Outsider très attendu dans cet Open d'Australie après sa folle fin d'année 2023, Jannik Sinner a été au rendez-vous de son histoire. Vainqueur de la finale face à Daniil Medvedev malgré la perte des deux premiers sets, l'Italien a ajouté la manière à une issue qui ressemblait à une évidence pour beaucoup. Son premier titre du Grand Chelem en appelle sûrement d'autres.

Un succès renversant en 5 sets : Comment Sinner est entré dans la cour des grands

Il y a quelque chose de rassurant dans le parcours et l'ascension de Jannik Sinner. Rassurant sur la capacité des suiveurs à identifier avant les autres les futures stars de demain. Dès son arrivée sur le circuit professionnel, il se murmurait que Jannik Sinner avait ce petit truc en plus, ce don et ce son si spécifiques, reconnaissables entre mille à écouter son coach Daren Cahill – la preuve d'un joueur à part. Très tôt, il fut promis à monts et merveilles. Mais ce qui est aussi rassurant, c'est le processus pour y arriver, construit étape après étape, frustration après frustration, victoire après victoire. Ce sacre à l'Open d'Australie récompense sa patience.
"Sinner a amené son tennis dans une autre dimension sur les dernières années et j'adore sa progression, attestait ainsi notre consultante Barbara Schett. C'est un peu plus lent qu'un Carlos Alcaraz mais physiquement il a changé à vue d'œil, il a gagné cinq ou six kilos. Il coupe les angles plus qu'avant privant de temps son adversaire, ses coups sont encore plus puissants, tout comme son service. Je me souviens de sa finale contre Medvedev à Vienne l'an passé et, là, il est encore meilleur d'un ou deux pourcent". "Ça fait un petit moment qu'il est en plein progrès, qu'il démontre qu'il est capable de gagner, confirmait Éric Deblicker au moment d'analyser ce sacre. D'abord des ATP 500, puis des Masters 1000, puis le Masters [finaliste, NDLR], la Coupe Davis. C'est le premier Graal pour lui. On a vu un niveau de tennis impressionnant de sa part."

Un Majeur en 2024 ? Done

Si sa progression fut lisible, elle ne fut pas pour autant complètement linéaire. Parce que Sinner a mis un sacré coup d'accélérateur lors du deuxième semestre 2023, après sa défaite en demi-finale contre Novak Djokovic à Wimbledon. Toronto, Beijing, Vienne sont venus garnir son armoire à trophées. Carlos Alcaraz, Daniil Medvedev – déjà -, Andrey Rublev, Stefanos Tsitsipas, Holger Rune et bien sûr Novak Djokovic sont tombés au combat face aux coups de boutoir de l'Italien, qui a surfé sur son titre final en Coupe Davis – une apothéose collective et individuelle – pour débarquer à Melbourne gonflé de certitudes.
"J'étais à Turin pour commenter ses matches, notamment ceux contre Novak, rembobinait Nick Kyrgios au moment de revenir sur l'ascension de Sinner. Je me suis dit que ce gars allait poser de sérieuses questions à tout le monde et qu'il n'allait pas tarder à frapper à la porte. J'ai vu ses progrès au service et ailleurs, et la maturité dont il fait preuve à un si jeune âge, c'est quelque chose que je n'ai jamais eu pour passer un cap. J'avais prédit qu'il allait remporter un tournoi du Chelem cette année, qu'il s'agisse ou non de celui-ci." La prédiction de Kyrgios est arrivée tôt, dès la première levée d'une saison 2024 qui s'annonce décidemment passionnante.
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"Avec l'avènement de Sinner, on va encore plus se régaler"

"En remontant l'horloge jusqu'en 2023, on avait l'impression que c'était Alcaraz qui avait mis la barre plus haut et que c'était le jeune qui allait dominer, rembobine Tim Henman. Mais à la fin de l'année dernière, il n'a pas joué aussi bien tandis Sinner a fait parler de lui. La première occasion de 2024, il l'a vraiment saisie, en produisant ce qu'il fallait quand il fallait, et il le mérite amplement." Sa victime du jour ne disait d'ailleurs pas autre chose.
Il sera un jour numéro 1 mondial
Si Sinner ne fut pas forcément le meilleur joueur de la finale, notamment lors des deux premiers sets, il fut bien le meilleur dans un Open d'Australie qu'il a survolé par sa confiance. "Sur ce tournoi, il était le meilleur joueur au monde, c'est pour ça qu'il a gagné, avouait sans détour Medvedev. Mais on ne sait jamais ce qui va se passer ensuite. Pour l'instant, il est numéro 1 à la Race. S'il continue à jouer comme ça, à gagner des tournois comme ça, il sera un jour numéro 1 mondial."
Le Russe a eu le mérite de rappeler - en connaissance de cause - que les trajectoires d'une carrière ne pouvaient rester rectilignes tout du long. Forcément, Sinner connaîtra des coups de moins bien, des petits pépins, des défaites qui font mal et des finales qui s'échappent. Reste que cette quinzaine l'amène dans une autre dimension : celle des vainqueurs en Grand Chelem. Mieux, celle des vainqueurs en Grand Chelem dont on doute qu'ils en restent là.
"Il faut insister sur la façon dont il s'est comporté, concluait Henman. Il sort d'une victoire en Grand Chelem mais avoue que les émotions se bousculent dans son cerveau. Il est tellement important pour notre sport ; il n'a que 22 ans, il mûrit et s'améliore sans cesse. Il y a de fortes chances qu'il fasse d'autres discours en Grand Chelem à l'avenir." C'est finalement à Kyrgios que revient le mot de la fin. Parce que l'Australien ambitionne encore de venir se mêler à la lutte pour un titre majeur. Et parce qu'il réalise sans doute à quel point la performance de Sinner en appelle d'autres : "Je pense qu'il va gagner beaucoup d'autres tournois du Grand Chelem dans les années à venir. Maintenant qu'il en a un, il va être inarrêtable".
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