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Euro féminin 2022 - Wendie Renard, un doute à effacer, un passé à exorciser face aux Pays-Bas

Cyril Morin

Mis à jour 23/07/2022 à 15:25 GMT+2

EURO 2022 - Pas toujours impériale dans cet Euro, pas aidée par des choix de Corinne Diacre qui la desservent, Wendie Renard est attendue au tournant pour ce quart de finale face aux Pays-Bas samedi à Rotherham (21h). De sa faculté à faire régner l'ordre derrière dépend sans doute le destin des Bleues. Histoire d'enfin oublier les déconvenues passées.

Wendie Renard au moment de rentrer sur le terrain de Rotherham

Crédit: Imago

De notre envoyé spécial à Rotherham,
Même elle a semblé surprise. Alors que Corinne Diacre répondait à une question sur les coups de pied arrêtés avant de défier l'Islande, elle s'est laissé aller à une phrase que l'on n'avait jamais entendue de sa bouche : "Wendie est la meilleure défenseure au monde". A ses côtés, la Martiniquaise n'a pas relevé mais, à la vue des relations passées entre les deux, a dû apprécier.
Mais Renard est-elle seulement la meilleure défenseure de cet Euro ? La question fait débat, entre les habitués de ses performances lyonnaises qui estiment qu'elle en a encore sous la pédale et les novices qui notent une vraie différence de niveau entre elle et les autres à ce poste. "Ce n'est pas la Wendie qu'on peut avoir d'habitude", avance Coralie Ducher, ancienne internationale française et consultante pour Eurosport et OLTV. Mais pas de doute : le meilleur est à venir. "Elle n'aime pas passer à côté de ses compétitions, elle observe énormément et elle monte souvent en puissance au fur et à mesure. Elle peut faire la différence là où personne ne va l'attendre", continue son ancienne coéquipière à Lyon.
Attendue, elle le sera pourtant samedi au New York Stadium. Parce que si les Bleues veulent briser un plafond de verre qui n'en finit plus de se renforcer, elles devront s'appuyer sur leur capitaine. "Elle a eu un moment cette année où elle était moins bien, nous expliquait Camille Abily, coach-adjointe de l'OL avant la compétition. Mais ce qui est fort avec Wendie, c’est qu’il y a beaucoup de travail et d’abnégation. Depuis les demi-finales de Ligue des champions face au PSG, on a retrouvé une très grande Wendie, et c’est ce qui nous a permis de gagner la C1. Elle a fini très fort avec nous et c’est de bon augure pour l’Euro parce que pour moi, avec Griedge, c’est la meilleure charnière centrale du monde".
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Wendie Renard et Ouleymata Sarr, lors de France-Belgique - Euro 2022, le 14 juillet

Crédit: Getty Images

Privée de Mbock

Un avis partagé par tous les connaisseurs… sauf Corinne Diacre. Sur cet Euro, c'est la paire Tounkara-Renard qui a le plus joué. De quoi fragiliser forcément la défense et sa pilière. Après le match face à l'Islande (21h), la capitaine des Bleues expliquait, dans une allusion pleine de sous-entendus, pourquoi ses Bleues n'avaient pas encore réussi à garder la cage de Pauline Peyraud-Magnin inviolée.
"Il y a des réajustements à faire, que ce soit individuellement ou collectivement, avançait-elle. Ça vient avec les joueuses qui sont autour de toi, avec qui tu es associée. Ce sont des automatismes que je peux avoir en club. Malheureusement, ce ne sont pas les mêmes joueuses qui sont avec moi. Mais petit à petit, je connais les joueuses avec qui j'évolue". Mais rien ne remplace son vécu commun avec Mbock.
Si son règne dans le domaine aérien n'est pas contesté, il reste encore de nombreuses choses à corriger pour Renard et ses troupes. "On a toujours du mal avec ces ballons dans le dos de la défense, décrypte Coralie Ducher, également défenseure centrale. On se projette beaucoup vers l'avant, on a un jeu très offensif avec des joueuses souvent en mouvement. Mais, dans des stades remplis où la communication est plus compliquée, cela peut créer des opportunités pour l'adversaire. Mon point de vigilance, ce sont ces ballons dans le dos de la défense, surtout face aux Pays-Bas. Elles ont des joueuses qui savent prendre ces espaces-là".
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Face aux Pays-Bas, faut-il y croire ? "Les Bleues sont presque favorites"

32 ans et encore combien de grandes compétitions ?

Le centre dans le dos de Tounkara face à l'Italie (5-1) et une projection magnifique de Cayman face à la Belgique (2-1) prouvent que c'est bien dans ce domaine que Renard et les siennes doivent mieux se coordonner. Pour cela, il faudra aussi que la capitaine donne de la voix. "C'est quelqu’un qui est dans l’échange, qui donne confiance, mais qui est aussi exigeante, donc qui est capable de dire les choses quand il faut à certaines joueuses, décrypte Abily. Il n’y a pas que le coach ou le staff qui doivent reprendre une joueuse. Quand ça vient d’une joueuse du groupe, et de Wendie Renard, ça a autant voire plus d’importance que lorsque ça vient d’un membre du staff".
Jusqu'à présent, c'est une Renard détendue que l'on a aperçue au quotidien à Ashby-de-la-Zouch, souvent titillée par une Selma Bacha précieuse et contagieuse par sa bonne humeur. Mais, dans ces sphères, plus question de rigoler. Pour en avoir fait l'amère expérience dans le passé, les phases finales ne tolèrent aucune légèreté. C'est donc son masque de compétitrice que la Lyonnaise abordait systématiquement lors des matches au New York Stadium.
Samedi, face aux Pays-Bas, c'est aussi son histoire personnelle qui peut basculer. Elle qui a tout gagné avec l'OL attend encore d'être sacrée avec les Bleues. Celle qui a fêté ses 32 ans au camp de base des Bleues sait que l'horloge tourne. Si elle ne veut pas finir frustrée comme toute une génération avant elle, Renard va devoir chasser les Lionnes Oranje d'Angleterre. Avant de continuer à croire en son rêve. Et faire de la petite phrase de Diacre une vérité indiscutable.
Wendie Renard pose avec le drapeau français avant l'Euro
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