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Ligue 1 - Fin de cycle et sens de l'histoire : Galtier, plus loin de Lille, plus près de Lyon

Julien Pereira

Mis à jour 25/04/2021 à 19:29 GMT+2

LIGUE 1 - Lyon - Lille, (ce dimanche, 21h00) c'est un match capital pour le titre. Au cœur de cet enjeu sportif, il y a un entraîneur : Christophe Galtier. Pilier de l'excellente saison du LOSC, le coach de 54 ans y arrive pourtant en fin de cycle. Depuis plusieurs semaines, tout semble l'éloigner du club nordiste… et le rapprocher de l'OL.

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C'est l'un des derniers sommets avant l'arrivée, un choc d'une Super Ligue 1 qui, cette saison, ne manque ni d'attractivité ni de suspense. Et si elle est capitale pour la course au titre, l'affiche opposant Lyon à Lille ce dimanche soir (21h00) dans le cadre de la 34e journée ne gravitera qu'autour d'un homme : Christophe Galtier. Car si le résultat de ce match influencera considérablement le destin des deux clubs, il pourrait n'avoir aucune incidence sur celui du technicien.
Ce n'est évidemment plus un secret plus personne, même si l'entraîneur lui-même n'a pour l'heure pas d'autres choix que de jouer la montre. "Je ne peux plus m'exprimer sur cela puisque tout ce que je dis, personne ne le croit, lâchait-il encore vendredi en conférence de presse. [...] Quand je dirai bonjour à Rudi (Garcia), je lui dirai simplement : 'Rudi, je n'ai pas besoin de chercher à te rassurer mais aucun dirigeant ne m'a contacté." On peut le croire, mais on peut aussi constater que la conjoncture des dernières semaines n'a cessé de l'éloigner du LOSC. Et que celle des derniers mois a franchement de quoi le rapprocher de l'OL.

Galtier, unique survivant du trio

En novembre dernier, Galtier s'inquiétait du retrait de Luis Campos, architecte de la stratégie mise en place au sein du club nordiste. L'entraîneur craignait que le départ du conseiller sportif, avec qui il entretenait une relation professionnelle très étroite, ne fragilise le projet. Officiellement, le Portugais a quitté le club en même temps que Gérard Lopez lors de la vente survenue au cœur du mois de décembre.
Le coach est donc l'unique survivant d'un trio avec lequel il pensait Lille "plus fort." Depuis, il temporise, alors que son nouveau président Olivier Létang a déjà publiquement fait part de son souhait de prolonger le contrat du technicien qui expire en 2022. "Je n'ai aucune volonté de mettre la pression sur qui que ce soit, mais il faudra voir à l'usage si nous sommes compatibles." Plus récemment, lors d'un entretien accordé à l'AFP : "Je ne ferai pas sept ou huit ans [à Lille, NDLR] comme à Saint-Etienne." Ce qui, finalement, décrédibilise déjà l'hypothèse d'une prolongation, puisque l'ancien entraîneur des Verts s'apprête à boucler sa quatrième saison dans le Nord.
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Paradoxalement, une victoire des Dogues au Groupama Stadium pourrait accélérer la fin de cycle, puisqu'elle rapprocherait le LOSC du titre. Et, donc, d'un pic que Galtier et ses hommes pourront difficilement atteindre une deuxième fois. D'abord parce que le Paris Saint-Germain ne peut se permettre de laisser vivre une anomalie deux saisons de suite. Ensuite parce que la nature du projet lillois et son brassage de joueurs risque d'amener de l'instabilité sportive, surtout après le départ des deux hommes qui l'ont initié. En ce sens, honorer son contrat à Lille représenterait un risque pour le technicien qui, aujourd'hui, postule au statut de meilleur entraîneur français de l'Hexagone.

A Lyon, pas tout pour plaire mais beaucoup pour réussir

Sa progression passe donc pour un départ. Où ? Certainement pas ailleurs qu'en France ; si les autres championnats majeurs raffolent des joueurs de Ligue 1, ils en boudent encore les entraîneurs. Et dans l'Hexagone, l'équation est simple : Paris a misé sur Pochettino et n'installera que des techniciens à envergure internationale sur son banc. Monaco a flairé la bonne pioche avec Niko Kovac et s'est toujours tourné vers des coaches de second plan au niveau européen (Ranieri, Jardim) ou des gros noms (Henry). Et si Sampaoli a débarqué il y a peu à Marseille, les réseaux de Pablo Longoria l'orienteront toujours vers coaches ayant fait leurs preuves dans des clubs à dimension européenne.
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Par élimination, tous ses chemins mènent donc à Lyon. Par essence aussi, tant il coche toutes les cases. À l'OL, Jean-Michel Aulas et la direction des Gones tentent à la fois de renouer avec le cru et leurs supporters. S'il n'est pas tout à fait débarrassé de son passif avec les Verts, Galtier s'est d'abord révélé en tant qu'adjoint d'Alain Perrin, avec qui il a conquis le dernier titre de champion de France. Malgré cela, l'expérience fut courte et pas franchement guillerette. Mais le personnage, bien moins clivant que Rudi Garcia, aurait bien plus de facilités à se fondre dans le moule que l'homme avec qui il a évolué comme joueur... à Lille (1987-1988).
Surtout, Galtier offrirait des garanties sportives à un club qui vient de disputer sa première saison sans Coupe d'Europe depuis 1997. À Saint-Étienne comme à Lille, il avait récupéré des équipes au bord de la zone rouge pour les mener à l'Europe en moins de cinq ans. À Lyon, le pragmatisme d'un entraîneur qui n'a perdu aucun de ses matches contre une écurie du Top 4 de Ligue 1 cette saison pourrait rendre quelques services. Pour Galtier, l'enjeu serait de franchir un nouveau cap au sein d'un club à dimension européenne. Pour l'OL, il s'agirait de se réinstaller durablement sur le podium du championnat. En cas de défaite devant celui qui pourrait être son nouvel entraîneur dans quelques mois, il s'en éloignerait.
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