Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

MotoGP - Pourquoi Fabio Quartararo porte le numéro 20 et pourquoi il a refusé le numéro 1 malgré son titre de champion

Julien Pereira

Mis à jour 27/10/2021 à 20:37 GMT+2

MOTOGP - Il n'a pas eu besoin d'une longue réflexion pour prendre sa décision. Sacré champion du monde dimanche au Grand Prix d'Emilie-Romagne, Fabio Quartararo (Yamaha) a d'ores et déjà annoncé qu'il n'opterait pas pour le numéro 1 la saison prochaine. Le Français va conserver son n°20. Et il a bien des arguments pour justifier son choix. Voici lesquels.

Fabio Quartararo (Yamaha) après s'être adjugé le titre à Misano, le 24 octobre 2021

Crédit: Getty Images

C'est l'un des privilèges du champion. Comme ses prédécesseurs au palmarès, Fabio Quartararo a la possibilité d'arborer le numéro 1 dès la saison prochaine. Mais, fraîchement sacré à Misano dimanche dernier, le pilote français a d'ores et déjà annoncé qu'il conserverait son N°20. Et ce n'est pas franchement surprenant.
Né le 20 avril, "El Diablo" a (presque) toujours défendu le N°20. C'était le cas dès son plus jeune âge, mais aussi en CEV - championnat qu'il a remporté deux fois - puis en Grands Prix. Il avait été contraint de l'abandonner en 2017, année de sa promotion en Moto2, où l'équipe de Sito Pons financée par un sponsor devait floquer sa machine du N°40. Il a retrouvé son fétiche dès la saison suivante, chez Speed Up. Et ne s'en séparera plus.
"C'est le numéro avec lequel j'ai commencé et je terminerai ma carrière avec", a-t-il annoncé mardi soir sur les antennes de Canal+. Pour lui comme pour la plupart des récents champions du monde, le 1 n'est plus tout à fait une tentation. D'abord parce qu'il est lourd à porter. "Je suis loin d'être le numéro un aujourd'hui, a-t-il précisé. Il y a énormément de personnes. L'exemple, c'est Valentino Rossi : il a gagné neuf fois et n'a jamais choisi de porter le 1."

Malédiction ou superstition

Pour Quartararo, dont Rossi est l'idole, impossible donc de se mettre à sa hauteur et de faire ce que l'Italien n'a jamais osé, même si le Docteur avait d'autres raisons - on y reviendra. Porter le numéro 1 implique de l'assumer, donc de le rester. Et en MotoGP, la période est de moins en moins propices aux règnes hégémoniques.
picture

Quartararo en mode domination : les chiffres d'une saison de champion

Si Rossi a effectivement marqué un avant et un après dans l'utilisation du N°1, certains ont tout de même essayé de redonner vie à ce qui fut une tradition au siècle précédent. Tous l'ont regretté. Champion en 2006, Hayden n'a plus jamais remporté la moindre course après avoir porté le N°1, la saison suivante.
Considéré comme l'un des plus grands pilotes de l'histoire, Casey Stoner l'a porté après chacun de ses deux titres. Mais son exercice 2008 fut délicat, avec un problème moteur au Mans et surtout deux chutes consécutives, à Brno et Misano, qui l'ont définitivement écarté du titre au profit de Rossi. Et en 2012, l'Australien a même décidé de mettre fin à sa carrière après une lourde chute et une usure physique liée à un syndrome de fatigue chronique...

Trop important pour le merchandising

Trois fois champion du monde, Jorge Lorenzo n'a franchi le pas qu'une seule fois, au lendemain de son premier titre. Mais en 2011, alors qu'il devait monter sur le podium en Australie pour empêcher Stoner d'y être sacré, l'Espagnol avait violemment chuté au warm-up. Sans une opération réussie de sa main gauche, il y aurait perdu une partie de son usage. Il n'a pas retenté l'expérience après avoir coiffé sa deuxième couronne, en 2012. Après son troisième titre, il avait soumis un vote à ses supporters... qui avaient opté pour la conservation du N°99.
picture

Fabio Quartararo (Yamaha) félicité par Valentino Rossi (Yamaha SRT) après son titre de champion du monde, le 24 octobre 2021

Crédit: Getty Images

Vous l'aurez compris, aucun pilote n'est parvenu à remporter le championnat avec une moto floquée du N°1 au XXIe siècle. Les pilotes étant de grands superstitieux pour la plupart, il pourrait même être amené à disparaître. D'autant que désormais, les numéros ont une place de choix dans le merchandising. C'est, là aussi, un héritage laissé par Valentino Rossi, dont le N°46 est devenu légendaire... et une marque particulièrement lucrative.
La société de l'Italien gère d'ailleurs une grande partie des produits dérivés du MotoGP, y compris ceux des officiels Yamaha. Elle applique donc la même recette à tous, utilisant les symboles et les numéros des pilotes pour floquer des t-shirts, des casquettes ou des drapeaux très appréciés des fans. Et alors que son titre pourrait être un boost commercial considérable en France, comme nous l'ont confirmé Eric De Seyne et Sébastien Poirier, Quartararo aurait tort de repartir à zéro. Ou un.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité